Deux cents ans après... L’introduction à la Théorie des quatre mouvements (1808)
Comment Fourier s’y prend-il pour rendre compte de sa découverte de 1799 ? En publiant neuf ans plus tard la Théorie des quatre mouvements, la première de ses œuvres majeures (la plus fondamentale de toutes peut-être). Il annonce là deux directions qui n’en font qu’une : stigmatisation des Civilisés, aperçus choisis des promesses de sa théorie. Il lui faut n’en écrire ni trop peu (les Lois du Mouvement resteraient incompréhensibles et aucune vérification ne serait envisageable) ni trop (la révélation de ce qu’est l’harmonie universelle risquerait de causer chez le lecteur un choc par trop violent). Fourier, dans ses écrits postérieurs, reste confronté à ce dilemme. En tout état de cause, la Théorie des quatre mouvements est pour lui un cinglant échec de librairie. Après sa mort, dans leur préface de 1841, les éditeurs (membres de l’Ecole sociétaire), gênés par ce texte intraitable, lui font un enterrement de première classe : « ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains ». Les promesses de l’introduction n’avaient-elles pourtant pas de quoi éveiller la curiosité des contemporains ?
Article mis en ligne le 9 février 2008
dernière modification le 16 février 2008