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Maistrasse, Auguste Constant
Article mis en ligne le 12 décembre 2023
dernière modification le 11 décembre 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Orléans (Loiret) le 3 février 1814. Imprimeur, libraire-éditeur à Paris.

Auguste Maistrasse est le fils de Jean Jacques Constant Maistrasse, commis négociant demeurant à Orléans et de Judith Françoise Nogaret. Il est breveté typographe en 1845. Imprimeur et libraire à Paris, il loge et a son atelier 16 rue Notre-Dame des Victoires ; le 18 janvier 1847, il épouse à Orléans, Anne Elisabeth Breton, propriétaire dans la ville où elle est née, le 5e jour complémentaire de l’an V (21 septembre 1797). Elle est la fille d’un courtier de commerce décédé.
Maistrasse « fils » est cité parmi les artisans qui, comme l’imprimeur François Lacour auquel il est associé en 1843, le relieur François Orlowski et le facteur de pianos Henri Barthélémy, acceptent un apprenti placé par Le Nouveau Monde [1]. La même année, comme son associé Lacour, il souscrit pour dix francs à l’Union ouvrière de Flora Tristan [2], imprimée par leurs soins [3]. Les liens avec le mouvement phalanstérien ne paraissent pas aller au-delà de ces quelques faits.

Les activités de Maistrasse sont peu florissantes. En 1846, après une première faillite (sa dette s’élève à 60 000 francs pour 46 créanciers), il s’associe à Jules Wiart également en faillite. Maistrasse est poursuivi le 3 février 1847 pour délit de presse devant la cour d’assises de la Seine. Il est avec Wiart, imprimeur de La Voix de la famine de l’abbé Constant édité par Antoine Ballay aîné. La brochure tirée à 2 000 exemplaires a été saisie en novembre 1846 sous le prétexte de trouble à la paix publique, « provocation à la haine et au mépris des citoyens […] ; excitation à la haine et au mépris du gouvernement » [4]. Le 15 mars 1847, Maistrasse est condamné à trois mois de prison et 1 000 francs d’amende. Ballay est acquitté, Legallois, commis en librairie et Constant sont condamnés à un an de prison et 1 000 francs d’amende [5], 15 et 16 mars 1847, p. 1.]]. L’affaire est liée à celle dite de la Société des communistes matérialistes. Constant est présenté comme « l’écrivain » du communisme matérialiste, « union du vol et de théories prétendues sociales ou politiques. […] Le vol n’est pas un crime quand il est employé comme moyen d’assurer le triomphe d’une idée » [6], il est un acte de guerre sociale.
L’association Maistrasse et Wiart se solde donc par une nouvelle faillite de Maistrasse, le 17 février 1847 [7]. En 1848, l’atelier de Maistrasse est utilisé par le beau-père de François Lacour, Pierre Philibert Baudouin qui, quoique retiré des affaires, fait tourner deux presses pour son gendre. Le 6 août 1853, Maistrasse renonce à son brevet.