La période allant des années 1880 aux années 1930 représente la dernière phase du militantisme fouriériste. Le mouvement sociétaire ne comprend plus qu’un petit nombre de disciples, qui, de surcroît, se divisent en deux organisations rivales vers 1900. L’accent est ici mis sur les hommes et les femmes qui continuent à porter les idéaux phalanstériens et à préparer la réalisation d’un phalanstère, près de Beauvais ou à Tahiti. L’approche biographique permet de saisir jusque vers 1910 la présence de certains disciples fidèles à la doctrine sociétaire depuis la monarchie de Juillet ; elle souligne aussi, pour quelques-uns des adhérents plus récents, leur appartenance à des milieux parfois très différents (les coopératives, l’ethnographie). Elle montre enfin la fugacité de certains passages dans le mouvement sociétaire, dans le cadre d’itinéraires marqués par des engagements très divers.
Bernard Desmars est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Lorraine. Après avoir étudié la délinquance des premières décennies du XIXe siècle, il s’intéresse depuis quelques années déjà aux militants fouriéristes, et surtout à ce qu’ils deviennent après la Seconde République, aux voies qu’ils empruntent pour réaliser leurs ambitions et concrétiser leurs idéaux. Il participe depuis une quinzaine d’années aux activités de l’Association d’études fouriéristes. Il a récemment publié Militants de l’utopie ? Les fouriéristes dans la seconde moitié du XIXe siècle (Dijon, Presses du Réel, 2010)
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