Né à Bordeaux (Gironde) le 6 nivôse an 7 (26 décembre 1798). Décédé le 29 août 1849 à Cherbourg (Manche). Professeur d’hydrographie, de mathématiques et de navigation.
Il est le fils de François Burgade, qualifié d’instituteur en 1798 et de Jeanne Espiaux. Lors du décès de François Burgade le 5 décembre 1814 - alors régent de mathématiques au collège de Libourne (Gironde) et professeur de navigation et d’hydrographie à l’Ecole royale de navigation de Libourne -, Philippe Burgade lui succède tout d’abord à la fonction de bibliothécaire de la ville. La famille est estimée dans la ville et Philippe Burgade se trouve chargé de subvenir aux besoins de sa mère et de ses frères. Mais surtout, bachelier en sciences, après avoir été apprenti marin du 1er mars 1813 au 18 août 1814, il obtient, dès le décès de son père, le poste de professeur provisoire d’hydrographie à Libourne. Nommé définitivement le 1er janvier 1818, il est également provisoirement régent de mathématiques au collège de Libourne. Il est affecté dans cette ville jusqu’en 1832. En octobre 1832, il est muté à Dieppe (Seine-Maritime). En 1835, ses fréquentations (en particulier celle de Feret, bibliothécaire de la ville, principal rédacteur du Mémorial dieppois, journal de l’opposition) lui valent d’être suspecté d’appartenir à l’opposition républicaine. Il doit se disculper et déclare « qu’il était bien loin d’avoir eu jamais et n’avoir aujourd’hui aucune intention de se mettre en opposition avec les idées et les principes du gouvernement » [1]. Marié à Catherine-Camille Lachapelle, « père de famille, avec plusieurs enfans [sic] en bas âge, et sa mère à sa charge, tout lui faisait un devoir de se tenir dans les bornes de la prudence et qu’il n’aurait jamais imaginé qu’il put être porté des plaintes contre lui ». S’il a écrit quelques articles scientifiques pour le journal dieppois, il affirme avoir « cessé depuis plus d’un an ses relations avec le journal en question dans la crainte qu’elles ne le compromettent ». Malgré les qualités reconnues de Burgade, le commissaire général de la marine se range au souhait du sous-préfet qui réclame une mutation sous forme d’avancement. La demande prend effet le 1er juillet 1837 date à laquelle il retrouve ses fonctions à l’école navale de Libourne. Mais il faut attendre le 28 mai 1843 pour qu’il obtienne un avancement à la 3e classe. Muté à Cherbourg en décembre 1847 (il est alors professeur d’hydrographie et de navigation de 2e classe depuis le 29 juillet 1846), il y décède du choléra en 1849.
Il était, selon La Démocratie pacifique du 14 septembre 1849, « un des plus dévoués adhérents à la théorie de Fourier. Il s’est associé noblement à tous nos efforts de propagation ».
[1] Service historique de la Marine, carton 367, rapport du commissaire général de la Marine, Le Havre, 6 octobre 1835.
Oeuvres
Almanach indicateur de Dieppe et de l’arrondissement..., Dieppe, Delevoye-Barrier, 1835, 167 p., 1 p. de pl.
Cours de pilotage, tables des marées, carte des variations en Europe, tables synoptiques pour le calcul des volumes-tonneaux, modèle de registre d’embarquement de marchandises..., Bordeaux, Chaumas-Gayet, 1839, 155 p., pl. (2nde éd., Bordeaux, P. Sauvat, 1853).
Sources
Archives nationales, F17/20306 Instruction publique, dossier individuel Burgade Philippe.
Archives départementales de la Gironde, 4E824 registre de l’état civil de Bordeaux, municipalité centre, naissance du 6 nivôse an 7 (26 décembre 1798) (en ligne sur le site des Archives départementales de la Gironde, vue 42).
Archives départementales de la Manche, 5Mi657 registre de l’état civil de Cherbourg, décès du 29 août 1849 (en ligne sur le site des Archives départementales de la Manche, vue 211).
Service historique de la Marine, carton 367, dossiers François et Philippe Burgade.
Bajot, Annales maritimes et coloniales..., année 1820, Paris, Imprimerie royale, 1820, p. 127 (en ligne sur Internet Archive).
Bajot, Annales maritimes et coloniales..., année 1825, Paris, Imprimerie royale, 1825, p. 162 (en ligne sur Internet Archive).
Bajot, Annales maritimes et coloniales..., année 1843, Paris, Imprimerie royale, 1843, p. 281 (en ligne sur Internet Archive).
Almanach royal et national pour l’an 1832..., Paris, Guyot et Scribe, 1833, p. 681 (en ligne sur Gallica).
Almanach royal et national pour l’an 1833..., Paris, Guyot et Scribe, 1832, p. 682 (en ligne sur Gallica).
Almanach royal et national pour l’an 1843..., Paris, Guyot et Scribe, 1843, p. 756 (en ligne sur Gallica).
Almanach royal et national pour l’an 1847..., Paris, Guyot et Scribe, 1847, p. 793 (en ligne sur Gallica).
« Nécrologie », Démocratie pacifique 14 septembre 1849.
Edouard Frère, Manuel du bibliographe normand, ou Dictionnaire bibliographique et historique...., Tome 1, Rouen, A. Le Brument, 1858, p. 144 (notice Eléonore-Suzanne-Nell de Breautré), p. 165 (en ligne sur Internet Archive).
Otto Lorenz, Catalogue général de la librairie française pendant 25 ans (1840-1865), tome 1, A-C, Paris, O. Lorenz, 1867, p. 400.
Bibliographie
Edouard Féret, Statistique générale topographique, scientifique, administrative, industrielle, commerciale, agricole, historique, archéologique et biographique du département de la Gironde, III, première partie, Biographie, Bordeaux, Féret et fils, 1889, p. 111 (en ligne sur Internet Archive), vue 113).
Raymond Guinodie, Histoire de Libourne et des autres villes et bourgs de son arrondissement : accompagnée de celle des monuments religieux, civils et militaires, de celle des ordres monastiques, de celle des ducs, comtes, marquis, vicomtes, chevaliers, etc, 1876, tome 2, p. 210, note 1 (en ligne sur 1886, collections patrimoniale de l’Université de Bordeaux-Montaigne).
Renseignements et notes de M. Emmanuel de la Burgade.
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