Né vers 1816, décédé à Nîmes (Gard) le 11 octobre 1863. Propriétaire. Souscripteur de nombreuses initiatives fouriéristes. Acquéreur avec Barrier du fonds de la Librairie sociétaire.
Donnedieu de Saint-André est le fils d’Auguste Charles Pierre Donnedieu de Vabres, propriétaire, et de Zaïne Pierrette Elisabeth Barré de Saint-André. Il vit dans le Gard, à Nîmes, avec Françoise Sophie Mathilde de Pelet.
Un partisan de la réalisation
Disposant apparemment d’une assez grande aisance (une nécrologie lui prête une fortune de 60 000 francs à sa mort [1]), il soutient activement les différentes tentatives de réalisation. Il souscrit dès 1847 pour la somme de 4 500 francs en faveur de l’Union agricole du Sig, la société fondée en Algérie par quelques fouriéristes lyonnais [2]. A plusieurs reprises, dans les années suivantes, il apporte son aide à l’entreprise en difficultés, contribue à l’achat d’une horloge, envoie du matériel pour l’élevage de vers à soie [3], et surtout lui prête de l’argent : en 1851, il est créancier de la société pour 1 500 francs [4] ; dans les années 1860, l’Union doit aux héritiers de Donnedieu la somme de 3 000 francs [5].
Il contribue encore financièrement à l’installation des fouriéristes au Texas [6] et à la colonie sociétaire de Condé-sur-Vesgre [7]. Il soutient la Société de Beauregard dirigée à Vienne (Isère) par Couturier : il est l’un des actionnaires de l’entreprise qui associe des activités éducatives, productives et commerciales ; il lui rend visite à plusieurs reprises et participe en 1861 à son assemblée générale avec son ami Barrier [8]. Il en fait l’éloge dans le Bulletin du mouvement sociétaire en Europe et en Amérique [9].
Dans ce même organe fouriériste, il publie en 1858 un article en faveur des sociétés alimentaires. (« Sur l’association alimentaire », n°5, février 1858)
Relancer l’Ecole sociétaire, au début des années 1860
Dans les années 1850, il apparaît comme l’animateur d’un petit groupe de fouriéristes nîmois ; il collecte leurs abonnements et correspond en leur nom avec le centre sociétaire parisien [10]. Mais au début des années 1860, alors que le mouvement fouriériste semble voué à la disparition, il s’efforce avec son ami Barrier de rassembler les disciples dispersés et de réorganiser l’École sociétaire. Les deux hommes acquièrent en 1862, sur leurs fonds personnels le vieux fonds de la librairie sociétaire, chacun apportant la somme de 12 000 francs [11]. Ils projettent la transformation de l’établissement en Librairie des sciences sociales, et la création d’une nouvelle société [12]. Les démarches sont en cours quand Donnedieu décède en octobre 1863.
[1] Journal des initiés, novembre 1863.
[2] Centre des Archives d’Outre-Mer (Aix-en-Provence), 3 M 468, Liste des actionnaires, août 1847. Et liste des actionnaires publiée dans le Bulletin de l’Union agricole du Sig, année 1852, 1er trimestre
[3] Bulletin de l’Union agricole du Sig, février 1850, « Dons », et « Souscription », p. 194-196.
[4] Situation financière, au 5 juillet 1851, dans Assemblée générale de l’Union agricole d’Afrique, tenue à Besançon dans le mois de juillet 1851, Besançon, Impr. Dodivers et Cie, 1851.
[5] Bulletin de l’Union agricole d’Afrique au Sig (province d’Oran). Juillet 1869, Paris, Librairie des sciences sociales, 1869, p. 185.
[6] Bibliothèque municipale de la Part-Dieu, Fonds Rude 55, dossier 5, notes sur le Texas.
[7] Archives de Condé-sur-Vesgre, Registre du syndicat de la Société civile immobilière, réunion du 12 juin 1864. Les syndics autorisent le transfert des deux parts de Donnedieu, léguées par testament à d’Espinassous.
[8] Archives départementales de l’Isère, fonds Couturier, lettres de Tiblier, 14 novembre 1861, et de Véra Sabran, 15 décembre 1865/
[9] Bulletin du mouvement sociétaire, octobre-novembre 1860, n°32, « Notice sur la Société de Beauregard », par Donnedieu de Saint-André ; Fonds Rude, carton 195, liste d’actionnaires, 1ère et 2e séries ; Donnedieu devient actionnaire en février 1855 et prend de nouvelles actions en août 1860.
[10] Archives nationales, 10 AS 37 (681 Mi 60), lettre à Bourdon, 7 novembre 1857.
[11] Ecole Normale Supérieure, fonds Considerant, carton 8, dossier 1, rapport à l’assemblée générale du 26 avril faisant l’histoire de la librairie.
[12] Archives nationales, F18 1734, Administration de la librairie, dossier d’Aimée Beuque et de la librairie phalanstérienne, rapport du commissaire de police, 11 juillet 1863.
Œuvres
Articles dans le Bulletin du mouvement sociétaire, octobre-novembre 1860, n°32, « Notice sur la Société de Beauregard », par Donnedieu de Saint-André
Sources
Journal des initiés, 1861-1863
Bulletin du mouvement sociétaire en Europe et en Amérique, 1857-1860.
Archives nationales, F18 1734, Administration de la librairie, dossier d’Aimée Beuque et de la librairie phalanstérienne, rapport du commissaire de police, 11 juillet 1863.
Archives nationales, 10 AS 37 (681 Mi 60), lettre à Bourdon, 7 novembre 1857
Ecole Normale Supérieure, fonds Considerant, carton 8, dossier 1, rapport à l’assemblée générale du 26 avril faisant l’histoire de la librairie.
Archives municipales de Nîmes, état-civil (renseignements communiqués par le service des archives municipales).
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