Fille du libraire puis relieur Gabriel Arnable Belfond ou Bellefond [1] et de Marie Désirée Duchiron, Berthe Bellefond passe ses premières années à Montmorillon (Vienne), puis elle suit sa famille à Paris où son père reprend sa profession de relieur. Sa mère est fouriériste et qualifiée à plusieurs reprises de « bibliothécaire de l’École ». Berthe est la sœur de Julie Garnier, qui participe très activement aux activités fouriéristes dans le premier quart du XX^e siècle.

Berthe Bellefond assiste notamment aux manifestations organisées pour commémorer la naissance de Fourier ; quand ces réunions sont interrompues par la Première Guerre mondiale, elle va avec sa sœur Julie se recueillir en 1915 sur la tombe de Fourier [2]. Encore avec Julie, elle adresse à La Rénovation une lettre dans laquelle elle proteste contre la guerre :

avec les idées pacifistes de notre école, c’est une révolte accompagnée d’une très grande tristesse qui nous soulève en voyant combien notre France et toute l’Europe civilisée sont coupables de n’avoir pas su prévoir et empêcher un si affreux carnage [3].

La Rénovation annonce au printemps de 1918 le décès de celle dont « nous aimions l’habituelle présence à nos banquets phalanstériens » [4].