Paris, Imago, 2017, 190 p.
Cette biographie aborde les différentes phases de la vie de Godin : sa formation, son engagement fouriériste puis son éloignement de l’École sociétaire, la construction du Familistère de Guise, ses mandats politiques, etc. Même si l’auteur a consulté des fonds d’archives (principalement le fonds Godin du Conservatoire national des arts et métiers), l’ouvrage n’apporte pas véritablement d’informations nouvelles. L’étude s’appuie surtout sur les publications de Godin (en particulier Solutions sociales où l’industriel présente son parcours et ses convictions) et de Marie Moret (Documents pour une biographie complète de Jean-Baptiste André Godin), auxquelles sont empruntées de nombreuses et longues citations. L’auteur utilise aussi les travaux récemment publiés sur le fouriérisme et sur Guise (toutefois, ni la biographie de Considerant par Jonathan Beecher, ni le travail de Jessica Dos Santos ne sont mentionnés en bibliographie). À partir de ces matériaux, il propose une synthèse agréable à lire et dans l’ensemble bien informée, agrémentée par quelques illustrations (des portraits de Charles Fourier, Victor Considerant, Jean-Baptiste Godin, Marie Moret ; des vues de la maison natale de Godin et du Familistère). Regrettons toutefois quelques approximations sur le « tour de France » de Godin (M. Sorlot suggère qu’il est un compagnon membre de l’un des Devoirs (p. 7 et p. 13), alors que rien ne certifie une telle appartenance [1]). Et, à suivre l’auteur, la Cité Napoléon édifiée à Paris serait « inspirée de la doctrine de Fourier » (p. 59), tandis qu’Owen aurait réalisé une « expérimentation en Amérique de l’idée communiste de Cabet » (p. 56). Mais dans l’ensemble, cet ouvrage intéressant offre une approche globale de la vie et de l’œuvre de Godin.
Bernard Desmars est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Lorraine. Après avoir étudié la délinquance des premières décennies du XIXe siècle, il s’intéresse depuis quelques années déjà aux militants fouriéristes, et surtout à ce qu’ils deviennent après la Seconde République, aux voies qu’ils empruntent pour réaliser leurs ambitions et concrétiser leurs idéaux. Il participe depuis une quinzaine d’années aux activités de l’Association d’études fouriéristes. Il a récemment publié Militants de l’utopie ? Les fouriéristes dans la seconde moitié du XIXe siècle (Dijon, Presses du Réel, 2010)
[1] Voir la notice « Godin, Jean-Baptiste André », rédigée par Frédéric K. Panni, dans le Dictionnaire biographique du fouriérisme.
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