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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Tome 5, CONTRE-CZYZ (index, pages 37-38)
Article mis en ligne le 26 mai 2020
dernière modification le 1er juin 2020

Pages 12

Contre-Morale s. f.

Principes immoraux dont on a fait une sorte de doctrine : au théâtre et dans les romans, on ne voit que la contre-morale un peu fardée, mais tendant presque ouvertement à servir les passions, les faire naître, les stimuler, leur indiquer des ruses pour atteindre au but. (Fourier)

Pages 157

Cornettes. m.

Fourier a fait du cornette une variété du cornard : le Cornette est un mari rassasié des amours de ménage, et qui, voulant prendre ailleurs ses ébats, ferme les yeux sur la conduite de sa femme et l’abandonne franchement aux amateurs, sous la réserve de n’admettre d’elle aucun enfant. (Fourier)

Page 686

Curtis, George William

Écrivain américain, né à Providence (État de Rhode Island) en 1824.

Il fit partie, après avoir achevé ses études, de l’association phalanstérienne de Brook-Farm, fondée par des écrivains et des artistes à West-Roxburg, dans le Massachusetts, puis il alla s’établir chez un fermier du New Hampshire, et s’y livra aux travaux agricoles. En 1846, M. Curtis quitta l’Amérique, voyagea dans la plus grande partie de l’Europe, parcourut l’Orient, puis retourna en Amérique en 1850. Trois ans plus tard, il ouvrit à New York un cours de littérature. Ses conférences ou lectures, qui eurent un si grand succès, ont beaucoup contribué à fonder sa réputation. Ses principaux ouvrages sont Voyage d’un Howadji sur le Nil (New York, 1850) ; l’Howadji en Syrie (1850) ; le Mangeur de lotus ; le Journal de Putiphar (1853), scènes satiriques contre les prétentions des commerçants enrichis, etc. II a publié en outre de nombreux articles littéraires dans divers journaux, tels que la Tribune de New York, le Putnam’s Monthly, le Harper’s Magazine, etc.

Page 742

Czynski, Jean

Littérateur et patriote polonais, né en 1802, mort à Londres le 31 janvier 1867.

Il fut un des publicistes les plus courageux de cette émigration polonaise de 1831 qui a fourni tant d’hommes remarquables en tous genres. Organisateur de l’insurrection dans le palatinat de Lublin où il était avocat, il prit, comme chef d’état-major du général Szeptycki, une part active à la révolution polonaise. Il fut le soutien infatigable de l’émancipation des paysans et de la cause israélite — Index, page 38 — en Pologne, ne cessant de réclamer en faveur de la tolérance et de la justice. Écrivain courageux, penseur convaincu, chercheur infatigable, on lui doit un certain nombre d’ouvrages scientifiques, des romans, quelques pièces de théâtre. Son livre, Kopernik et ses travaux, atteste des études fort étendues, de profondes recherches et annonce une âme vraiment patriotique ; Jean Czynski prouva que Copernic, revendiqué par la Prusse comme un de ses enfants, était Polonais, né à Thorn, ville polonaise, de parents polonais, et dont les ancêtres avaient toujours habité Cracovie, capitale de la Pologne sous Casimir le Grand. Il établit dans cet ouvrage que Galilée reconnaissait lui-même qu’il n’était que le traducteur de l’ouvrage de Copernic, et que son illustre maître fit plus que de découvrir l’harmonie sidérale, qu’il indiqua la véritable mission de la raison humaine, « celle de chercher et d’interpréter les lois du Créateur. » C’est Copernic, dit l’auteur, qui a montré la route à Newton. L’illustre Arago écrivit à Czynski « Merci, monsieur, de nous avoir appris la véritable nationalité de Copernic ; il est Polonais, je l’ignorais. » On doit encore à cet écrivain plusieurs ouvrages en langue polonaise et en langue française. Histoire de Pologne ; Histoire de Russie ; le Roi des paysans, roman historique (Paris, 1853, 2° édit., in-16) ; Stenko le Rebelle ; le Kosak ; le Grand-duc Constantin ; la Révolte des femmes ; le Réveil d’Israël, questions des juifs polonais ; De l’avenir des ouvriers, etc. Il fait jouer à la Porte Saint-Martin, sous le pseudonyme d’Ernest Rollin, plusieurs pièces, entre autres les Noces du bouffon, comédie anecdotique en un acte (21 août t 1858) ; le Roi des îles, drame en cinq actes et huit tableaux, en société avec M. Woestyn (8 avril l860). De plus, il a collaboré pendant longtemps aux journaux le Réformateur, le Peuple, la Tribune, le National, le Constitutionnel. Quelques-uns de ses travaux ont eu une assez grande influence sur l’école phalanstérienne. Esprit éclairé, animé du plus ardent amour pour sa patrie mutilée, il chercha dans tous ses écrits à répandre parmi ses compatriotes les idées de justice et d’union. Il fut chez nous le fondateur, avec M. Louis Krolikowski, de l’Alliance polonaise de toutes les croyances religieuses, et créa, à Londres, la Société des travailleurs polonais. Membre de la Société des gens de lettres depuis 1838, il avait su se créer une belle place dans notre France littéraire, et ses compatriotes exilés ont fait en lui une perte sensible. Aussi ont-ils voulu perpétuer sa mémoire par un monument digne de sa vie et de ses travaux, digne surtout de son dévouement à l’humanité qu’il aimait bien plus encore que sa malheureuse Pologne. Cet homme de bien avait été l’ami intime, le dépositaire des pensées et du testament de Simon Konarski, un des martyrs de la Pologne, et, comme ce dernier, il est mort fidèle à ses convictions.