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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Tome 16 - supplément 1 (index, pages 116-117)
Article mis en ligne le 26 mai 2020
dernière modification le 31 mai 2020

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Page 869

Garcin, Eugène André

Publiciste français, né à Alleins (Bouches-du-Rhône) le 31 décembre 1831.

En 1848, la Voix du peuple, fondée à Marseille par Alphonse Esquiros, publiait de lui un hymne républicain. « Ces vers, disait le journal, sont d’un enfant, et d’un enfant du peuple. » Roumanille, qui, dès 1849, cherchait à constituer la pléiade des félibres, attira le jeune Garcin parmi ses disciples. Mais il ne devait pas rester longtemps dans cette école. Il s’en sépare bientôt, conservant toujours envers Roumanille la reconnaissance des conseils littéraires qu’il en avait reçus. Après s’être donné une forte éducation scientifique, il publia nombre de travaux dans La Libre recherche de Bruxelles, les Nationalités de Genève, la Revue de Paris, la Revue moderne et la Morale indépendante.

En 1868 parut son premier livre : les Français du Nord et du Midi. Cet ouvrage, qui reste plein d’actualité, attira l’attention de toute la presse. Peu après, il publiait dans la Revue moderne les Païens à travers les siècles, où il montre l’influence bienfaisante du polythéisme aryaque et hellène, se perpétuant à travers le moyen âge et les temps modernes. La guerre empêcha la publication de cet ouvrage en volume. Il écrivit ensuite les Soldats citoyens, série de biographies éloquentes des héros de la Révolution, dont la publication fut encore interrompue par la guerre. Notre Grand Dictionnaire a emprunté a M. Eugène Garcin une partie de sa biographie de La Tour d’Auvergne.

Nommé, après le 4 septembre, sous-préfet de l’arrondissement de Muret (Haute-Garonne), M. Garcin se signala par son ardeur patriotique et provoqua de toutes manières le concours des populations à l’œuvre de la défense nationale. Au mois d’avril 1871, on lui confiait la rédaction en chef de l’important journal l’Émancipation de Toulouse. Là, il lutta ardemment pour la cessation de la guerre civile, pour l’union des groupes républicains, et il s’attira l’estime de ses adversaires politiques ; mais il donna sa démission de rédacteur en chef lorsque quelques hommes voulurent le pousser dans une voie contraire a sa conscience.

Appelé alors dans le Gers, à la tête du journal l’Avenir, M. Eugène Garcin entreprit avec M. Jean David, maire d’Auch, une campagne de propagande républicaine dont les résultats furent très remarquables. Vers la fin de 1872, il commença une série de conférences patriotiques dans les villes du Sud-Ouest, sous le patronage des municipalités républicaines d’alors. Ces conférences obtinrent un grand succès, mais un ministre ennemi de la démocratie ne tarda pas à les interdire.

Depuis, M. Eugène Garcin n’a plus guère pris la parole qu’en Belgique, développant dans ses discours des thèses historiques et sociales qu’il se propose d’exposer dans de futures publications ; car il poursuit, dans la retraite, les travaux sérieux qui lui ont valu une légitime réputation de savant et de patriote.

Vauthier, Euphémie, épouse Garcin
Sa femme, Euphémie Vauthier, fille d’un savant ingénieur en chef des ponts et chaussées, M. Vauthier, sœur de l’ingénieur et ancien représentant de ce nom, se voua d’abord à l’enseignement. Sa première publication, Conseils ou aux jeunes filles, lui valut les plus illustres suffrages. Bientôt elle écrivit Léonie, essai d’éducation par le roman, qui parut sous le patronage de Lamartine et obtint un très grand succès. Peu après, elle publiait Charlotte, que — Index page 117 — devait suivre un autre roman, Une Expiation, et diverses nouvelles publiées par le Bulletin de la Société des gens de lettres. Les préoccupations politiques et sociales se faisaient sentir dans chacun de ces ouvrages. Aussi, lorsque son mari fut appelé li diriger des journaux, Mme Eugène Garcin le seconda puissamment par des articles qui furent remarqués. Un de ces articles (celui sur Rossel, qui débutait ainsi : « Ils croient l’avoir tué, et à jamais ils le font vivre ! ») l’amena, en 1872, sur les bancs de la cour d’assises, où elle fut acquittée. Elle est peut-être la première femme qui ait été poursuivie pour un délit politique commis par la voie de la presse.
[Voir, t. 17, p. 1302, Garcin, Euphémie]