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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Cavelier Catherine (ou Glady), née Bréchot
Article mis en ligne le 28 mars 2009
dernière modification le 26 juin 2022

par Desmars, Bernard

Née le 27 avril 1810, à Beaune (Côte d’Or), décédée le 13 septembre 1905, à Saumur.
Enseignante. Membre du groupe fouriériste de Saumur.

Fille d’un perruquier de Beaune, qui s’installe avec sa famille à Saumur, Catherine Bréchot commence dès l’âge de 16 ans une carrière d’enseignante qui s’étend sur 75 années, de 1825 à 1900 ; d’abord maîtresse de pensionnat - c’est sa profession lors de son mariage en 1837 avec Jean-Mathieu Cavelier, professeur - elle occupe ensuite les fonctions de directrice d’une pension de jeunes filles à Saumur ; mais la création en 1881 par la municipalité d’un collège féminin entraîne la fermeture de son établissement. Devenue veuve en 1873, elle devient institutrice dans les classes primaires du collège de garçons de la ville. Décorée des palmes d’Officier d’académie en 1887 [1], elle est présentée comme la « doyenne des institutrices de France » quand elle prend sa retraite et lors de son décès. Le maire, ses adjoints, plusieurs autres conseillers municipaux et un grand nombre de Saumurois assistent aux obsèques de celle qui « a été l’éducatrice de tant de mères de familles » de la ville [2]. Elle était la veuve de Jean-Mathieu Cavelier, employé de mairie.
« Dernière survivante du groupe phalanstérien fondé vers 1840 à Saumur par M. Choteau, professeur de philosophie de cette ville », selon la nécrologie parue dans l’organe fouriériste La Rénovation, elle apparaît dans la correspondance sociétaire à partir des années 1870. Régulièrement abonnée au Bulletin du mouvement social puis à La Rénovation, elle apporte à plusieurs reprises sa contribution au financement de la statue de Fourier [3]. Lors de la division entre le groupe dirigé par Adolphe Alhaiza (L’Ecole sociétaire et La Rénovation) et les dissidents (l’Union Phalanstérienne - Ecole Sociétaire Expérimentale), elle semble d’abord rejoindre les seconds à qui elle envoie une cotisation [4] ; mais très vite, elle revient vers le groupe d’Alhaiza, dont elle déplore cependant l’orientation antisémite à partir de 1899-1900 [5]. Dans les dernières années de sa vie, elle correspond régulièrement avec Alhaiza et La Rénovation, pour dire sa déception devant la faiblesse du mouvement fouriériste : « Si j’avais le bonheur de devenir riche, je vous donnerais une grosse somme pour fonder un grand journal qui, pendant un an, serait distribué gratuitement dans le monde entier. Il aurait pour titre d’abord HARMONIE, titre qui serait suivi de : Amour, Juste, Liberté. Malheureusement, je suis pauvre et en suis réduite à de beaux projets seulement que tant de gens pourraient mettre à exécution, mais qui préfèrent gaspiller leur fortune dans le jeu ou l’ostentation ou la débauche » [6] ; elle exprime aussi dans son courrier sa croyance en un avenir harmonien et sa volonté d’être inhumée avec une bannière phalanstérienne sur son cercueil [7].

Catherine Cavelier
La Rénovation, 31 octobre 1905