Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Lacroix, Nicolas Louis
Article mis en ligne le 8 mai 2024

par Desmars, Bernard

Né le 22 février 1802 à Senozan (Saône-et-Loire). Décédé le 27 juillet 1880 à Senozan. Avocat, puis magistrat. Abonné à La Phalange.

Nicolas Louis Lacroix est le fils d’un couple de « fermiers » [1], puis de « propriétaires » [2]. Quand il se marie en 1824 avec Anne Constance Mathey, il est avocat. Il est nommé en 1839 juge de paix du canton de Pierre (Saône-et-Loire). C’est alors que, par l’intermédiaire de Victor Paget, il s’abonne à La Phalange, en même temps que son beau-frère Pierre-Eugène Fresne, avocat à Pierre [3] ; c’est Victor Paget qui transmet le montant de l’abonnement à la direction parisienne de l’École sociétaire [4].

En 1844, il est muté au tribunal de première instance de Chalon-sur-Saône, mais il démissionne aussitôt ; en 1847, il est nommé juge de paix à Chalon-sur-Saône, où il remplit bientôt les fonctions de substitut (février 1849), puis de juge d’instruction (décembre 1849). En février 1851, il rejoint le tribunal de première instance de Dijon. Dans cette ville est célébré en 1852 le mariage de sa fille Constance Marie Sabine avec Théodore Despeyrous, professeur à la faculté des sciences, qui a été en relation avec Victor Considerant et a collaboré à La Phalange.

Louis Nicolas Lacroix est nommé président du tribunal de première instance de Langres (mars 1852), puis de celui de Mâcon (août 1852) où il termine sa carrière en octobre 1859. Vers 1860, il s’installe à Senozan, sa commune natale, située à une douzaine de kilomètres de Mâcon ; il y est recensé en 1861 – avec la qualification de rentier – ainsi que sa femme et leur fils François Lacroix, bientôt avocat.

Conseiller général de Saône-et-Loire

En 1868, à la suite du décès du conseiller général représentant le canton de Lugny, Lacroix est candidat ; il est largement élu au second tour (selon le Courrier de Saône-et-Loire, l’administration préfectorale est restée neutre lors de ce scrutin, c’est-à-dire qu’elle n’a pas soutenu un « candidat officiel ») [5]. Il siège pour la première fois à l’assemblée départementale lors de la session ordinaire d’août 1868 [6].

Quand le territoire français est envahi par les troupes allemandes, une garde nationale est constituée à Senozan ; Louis Nicolas Lacroix, annonce la presse, « a voulu, quoique dispensé par son âge, faire partie comme simple soldat de la garde nationale de Senozan » dont son fils est nommé capitaine.

En mars 1871, alors que Thiers est le chef du pouvoir exécutif, Frédéric Morin, nommé préfet de la Saône-et-Loire en septembre 1870 par Gambetta, quitte Mâcon. Louis Nicolas Lacroix est nommé préfet intérimaire par le gouvernement de Bordeaux [7] ; mais il refuse le poste ; selon l’Alliance républicaine de Mâcon, « ce refus est motivé par des raisons personnelles et politiques. M. Lacroix, républicain, n’a pas cru devoir accepter la succession de M. F. Morin dont la destitution doit être attribuée aux intrigues de nos adversaires politiques » [8]. Cependant, selon le Courrier de Saône-et-Loire, hostile à Morin qu’il considère comme trop radical, Lacroix est bien un républicain, mais plus modéré que son prédécesseur ; il « n’est point un rêveur ou un brouillon ; c’est un homme libéral, mais pratique » ; quant à son refus, il serait lié à son « état de santé [qui] exige, dit-on, le calme et le repos » [9]. Dans les années suivantes, Louis Nicolas Lacroix reste à l’écart de la vie politique.