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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

97-114
Biblio-iconographie
Article mis en ligne le 2 juillet 2021

[s. d.]
Charles Fourier, Plan du phalanstère
Encre de Chine et crayon, 35, 3 x 23, 3 cm
Archives Nationales : 10 AS 23 / Dossier 18 : Plans de phalanstères, feuillet 2 – [681 MI 36]
Déchiffrables sur le plan : les noms de plusieurs cours, dont la Cour d’hyver, la Place de parade, plusieurs éléments de dimension ainsi que, porté au crayon, le mot célèste.

Ce Plan du phalanstère a notamment été reproduit dans l’ouvrage d’Anthony Vidler, L’Espace des Lumières. Architecture et philosophie de Ledoux à Fourier, trad. C. Fraixe, Paris, Picard, 1995, p. 313. Il figure aussi dans le catalogue Nouvelles de nulle part. Utopies urbaines, Paris – Valence, RMN – Musée de Valence, 2001, p. 69.

[« Illustration 1 », p. 81]

[s. d.]
Charles Fourier, Esquisse du phalanstère vu en perspective
Encre de Chine, 14 x 21, 5 cm
Archives Nationales : 10 AS 23 / Dossier 18 : Plans de phalanstères, feuillet 5 – [681 MI 36]

Cette Esquisse du phalanstère vu en perspective a aussi été reproduite dans l’ouvrage d’Anthony Vidler, L’Espace des Lumières. Architecture et philosophie de Ledoux à Fourier, op. cit., p. 313. Elle figure de même dans le catalogue Nouvelles de nulle part. Utopies urbaines, op. cit., p. 67.

[« Illustration 2 », p. 82]

[1829-1830]
Plan d’un phalanstère en grande échelle. Longueur de la place P, 200 toises. – Longueur du front entier, 360 toises. / FAC-SIMILÉ DU PLAN DONNÉ PAR FOURIER DANS LA 1RE EDITION DU NOUVEAU MONDE [1829-1830] / NOTA. Les lettres de ce plan se rapportent à la description du texte, p. 119 sq.
dans Charles Fourier, Le Nouveau Monde industriel et sociétaire, ou invention du procédé d’industrie attrayante et naturelle distribuée en séries passionnées, Paris, À la Librairie phalanstérienne, rue de Seine, 10, 1845, p. 122 – Œuvres complètes de Ch. Fourier – Tome sixième
BnF-T : R-36358
[« Illustration 3 », p. 82]

[1832]
Vignette du journal Le Phalanstère, Journal pour la fondation d’une phalange agricole et manufacturière associée en travaux et ménage, Paris, 28 Juin 1832, n° 5
BnF

L’apparition de cette vignette dans le n° 5 du journal Le Phalanstère est assortie d’un texte explicatif de Charles Fourier, « Note sur la vignette », texte intégralement reproduit p. 119. À l’apparition de La Réforme industrielle ou Le Phalanstère. Journal proposant la fondation d’une phalange, réunion de 1100 personnes associées en travaux de culture, fabrique et ménage, le 7 septembre 1832 (n° 1), la vignette disparaît.

[« Illustration 4 », p. 83]

[1834]
IDÉE D’UN PHALANSTÈRE. Habitation d’une phalange de 400 à 500 familles associées en fonctions de Agriculture, ménage, fabriques, éducation, art, sciences, etc.  ; Remplaçant, dans l’ORDRE SOCIÉTAIRE, les 400 à 500 constructions incohérentes, maisons, masures, granges, étables, etc., d’une bourgade de 1 800 à 2 000 habitants dans l’ordre morcelé actuel.
dans La Phalange. Journal de la science sociale découverte et constituée par Charles Fourier – Industrie, Politique, Sciences, Art et Littérature, Paris, Au Bureau de La Phalange, rue Jacob, n° 54, 1836-1837
Journal de l’École sociétaire faisant suite au journal Le Phalanstère ou La Réforme industrielle (1832-1834)
BnF-T : R-8230-8238

Cette gravure – signée Rest. Andrew & Leloir Sc. – Considerant Del. – sert de matrice originelle pour de nombreux ouvrages de l’École sociétaire où elle est reproduite en entier ou alors sans la légende, sans le paysage, ni les personnages, etc. ; pour les différentes variations, voir par exemple son réemploi, sous forme de publicité, sans le paysage ni les personnages, à la dernière page de La Phalange du 15 Juillet 1840, n° 14, p. 271-272 ou, ici même, avec les illustrations 6, 7, 8, 16 et 24. Elle apparaît pour la première fois dans la première édition de l’ouvrage de Victor Considerant, Considérations sociales sur l’architectonique, Paris, Chez les Libraires du Palais-Royal, 1834. À partir de la deuxième édition revue et corrigée publiée en 1848, l’ouvrage change de titre mais conserve la même gravure : Victor Considerant, Description du phalanstère et considérations sociales sur l’architectonique, Paris, Librairie sociétaire, rue de Beaune, 2 – Librairie phalanstérienne, 25, quai Voltaire, en face du Pont-Royal, 1848, 2e édition revue et corrigée.

[« Illustration 5 », p. 83]

[1838]
L’Avenir. Perspective d’un Phalanstère ou Palais sociétaire dédié à l’humanité
D’après Considérant par L. Perrot fils – Litho. par J. Hervé,
Bordeaux, Imprimerie et lithographie de Henry Faye, rue du Cahernan, 44, s. d. (avant mars 1838)
Lithographie, 56 x 77 cm
BnF-T : Z-286 (15)

Nous reproduisons ici l’intégralité du texte intitulé « Description » qui figure sous la lithographie ; ce texte, remanié et coupé, correspond aux pages 60 à 74 de l’ouvrage de V. Considerant, Description du phalanstère et considérations sociales sur l’architectonique (1848) :

« La forme générale que l’on voit ici est exactement celle qui dérive du plan de Fourier. Cette forme remplit parfaitement toutes les convenances sociétaires, tous les avantages de commodité, salubrité et sûreté. Il est inutile de dire que cette forme n’a rien d’absolu, que les configurations du terrain et mille exigences particulières pourront la modifier ; que les façades, le style et les détails offriront dans tous les Phalanstères des variétés infinies ; en un mot, il ne faut voir ici qu’une forme assurant le service général, et remplissant les grandes convenances ; un type de Phalanstère, comme la croix est un type de cathédrale, comme le front bastionné est un type de fortification ; type flexible et souple aux accidents du terrain, aux convenances des lieux et des climats, et qui n’arrêtera pas le vol des artistes de l’avenir. Nous avons devant nous, en regardant le Phalanstère, le corps central au milieu duquel s’élève la tour d’ordre ; les deux ailes qui tombent perpendiculairement sur le centre, et forment la grande cour d’honneur où s’exécutent les parades et manœuvres industrielles ; puis les deux ailerons reviennent en bord de fer à cheval, et dessinent la grande route qui borde la cour d’honneur, et s’étend le long du front de bandière du Phalanstère, entre cet édifice et les bâtiments ruraux postés en avant. Les corps de bâtiments sont redoublés ; le Phalanstère se replie sur lui-même, pour éviter une trop grande étendue du front, un éloignement trop considérable des ailes et du centre, pour favoriser enfin l’activité des relations en les concentrant. Les ateliers bruyants, les écoles criardes sont rejetées dans une cour d’extrémité, au bout d’un des ailerons ; le bruit s’absorbe dans cette cour de tapage, et l’on évite ainsi ces insupportables fracas de toute nature répandus au hasard dans tous les quartiers des villes civilisées, où l’enclume du forgeron et le marteau du ferblantier conspirent contre les oreilles publiques, avec le flageolet, la clarinette, le cor des enfants et des écoliers. À l’aileron de l’autre extrémité se trouve le caravansérail ou hôtellerie affectée aux étrangers. Cette disposition a pour but d’éviter les encombrements dans le centre d’activité. Les grandes salles de relations générales pour la régence, la bourse, les réceptions, les banquets, les bals, les concerts, etc., sont situées au centre du Palais, aux environs de la tour d’ordre ; puis les ateliers, les appartements de dimensions et de prix variés, sont répartis dans le développement des bâtiments. Les ateliers sont généralement au rez-de-chaussée : plusieurs pourtant, comme seraient ceux de broderie, de mode, et d’autres du même genre, sont susceptibles d’être montés au premier étage. Les espaces entre les bâtiments sont des cours plantées d’arbres, rafraîchies par des bassins, et affectées à différents services ; elles peuvent être ornées de plates-bandes et de parterres intérieurs. Dans le grand carré central se trouve le jardin d’hiver, planté en parties d’arbres et résineux, afin qu’en toute saison il puisse récréer les yeux. Tout à l’entour sont disposées les serres les plus précieuses, dont on peut combiner l’arrangement avec celui des galeries et des salles de bains. C’est le jardin le plus riche et le plus luxueux de tous les jardins de la Phalange ; il forme une promenade élégante, abritée et chaude, où les vieillards et les convalescents se plaisent à respirer l’air et le soleil. Je n’aurais pas pu figurer dans la perspective les arbres des cours et des jardins, sans nuire à l’intelligence de la disposition architecturale du Phalanstère. Toutes les pièces de la construction harmonienne, appartements et ateliers, et tous les corps de bâtiments, sont reliés entre eux par une rue-galerie qui les embrasse, circule autour de l’édifice, et l’enveloppe tout entier. Cette circumgalerie est double. Au rez-de-chaussée, elle est formée par des arcades qui s’étendent parallèlement au bâtiment, comme au Palais-Royal ; la galerie du rez-de-chaussée est coupée par des passages couverts, agrément dont les rois mêmes sont dépourvus aujourd’hui. En entrant dans leurs palais, on est exposé à la pluie, au froid ; en entrant dans le Phalanstère, la moindre voiture passe des porches couverts aux porches fermés et chauffés, ainsi que les vestibules et les escaliers. Au-dessus du plafond de la galerie inférieure s’élève celle du premier étage : elle pourrait monter jusqu’au sommet de l’édifice, et prendre jour par de hautes et longues fenêtres, auquel cas, les appartements des étages supérieurs s’ouvriraient sur elle ; ou bien elle pourrait s’arrêter et former terrasse pour le second ou troisième étage. Il est inutile de dire que ces galeries sont bien vitrées, ventilées et rafraîchies en été, chauffées en hiver, toujours bien pourvues d’air et agréablement tempérées. Cette pièce est certainement la plus importante et la plus caractéristique de l’architecture sociétaire ; elle est aussi large et aussi somptueuse que la galerie du Louvre ; elle sert pour les grands repas et les réunions extraordinaires ; elle est parée de fleurs comme une serre, et décorée par un riche étalage de certains produits d’industrie, et des produits artistiques de la Phalange et des Phalanges voisines. Les galeries et les salons des Phalanstères sont pour les artistes d’harmonie des expositions permanentes. Il faut se figurer cette élégante galerie courant tout autour des corps de bâtiments, des jardins intérieurs et des cours du Phalanstère, tantôt en dehors, tantôt en dedans du Palais ; tantôt s’élargissant pour former une large rotonde, un atrium inondé de jour ; projetant dans les cours ses couloirs sur colonnes ou de légers ponts suspendus, pour réunir deux faces parallèles de l’édifice, s’embranchant aux grands escaliers blancs, et ouvrant partout des communications faciles, larges et somptueuses. Cette galerie qui se ploie aux flancs de l’édifice sociétaire et lui fait comme une longue ceinture qui relie toutes les parties à un tout, qui établit le contact du centre et des extrémités, c’est le canal par où circule la vie dans le grand corps Phalanstérien ; c’est l’artère magistrale qui, du cœur, porte le sang dans toutes les veines ; c’est ainsi le symbole et l’expression architecturale du haut ralliement social et de l’harmonie passionnelle de la Phalange, dans cette grande construction unitaire dont chaque pièce a un sens spécial, dont chaque détail exprime une pensée particulière, répond à une convenance et se coordonne à l’ensemble, et dont l’ensemble reproduit, complète, visible et corporise, la pensée intégrale d’harmonie. Quand on aurait habité un Phalanstère, où une population de deux mille personnes peut se livrer à toutes ses relations civiles ou industrielles, aller à ses fonctions, voir son monde ; circuler des ateliers aux appartements, des appartements aux salles de bal et de spectacle ; vaquer à ses affaires et à ses plaisirs, à l’abri de toute intempérie, de toute injure de l’air, de toute variation atmosphérique ; quand on aurait vécu deux jours dans un pareil milieu, qui pourrait supporter les villes et les villages civilisés, avec leurs boues, leurs immondices ? qui pourrait se résoudre à se rembarquer encore dans leurs rues sales, ardentes et méphitiques en été, ouvertes en hiver à la neige, au froid, à tous les vents ? qui pourrait se résigner à reprendre le manteau, les socques, le parapluie, les doubles souliers, attirail bizarre dont l’individu est obligé de s’embarrasser, de se charger, de se couvrir, parce que la population n’a pas su créer le logement qui la garantirait si bien en masse ? Quelle économie de dépenses, d’ennuis et d’incommodités, de rhumes, de maladies de tout espèce, obtenue par une simple disposition d’architecture sociétaire ! que de jeunes filles qui sont mortes trois jours après le bal où elles s’étaient montrées éclatantes de vie et de jeunesse, et qui répondraient encore aux baisers de leurs mères, si cette garantie de santé existait dans nos villes ! Au point central du Palais s’élève et domine la tour-d’ordre : c’est là que sont placés l’observatoire, le carillon, le télégraphe, l’horloge, les pigeons de correspondance, la vigie de nuit ; c’est là que flotte au vent le drapeau de la Phalange. La tour-d’ordre est le centre de direction et de mouvement des opérations industrielles du canton ; elle commande les manœuvres avec ses pavillons, ses signaux, ses lunettes et ses porte-voix, comme un général d’armée placé sur un haut mamelon. Il est facile de voir que la distribution Phalanstérienne que nous avons sous les yeux se prête à toutes les convenances, se plie à toutes les exigences des relations sociétaires, et réalise merveilleusement les plus belles économies. Chacun trouve à se loger suivant sa fortune et ses goûts dans les différents quartiers du Phalanstère ; on s’abonne avec la Phalange pour logement comme pour nourriture, soit que l’on prenne un appartement garni, soit que l’on se mette dans ses meubles. Plus de ces embarras, de ces nombreux ennuis de ménage, attachés à l’insipide système domestique de la famille. On peut, à la rigueur, n’avoir en propriété que ses habits et ses chaussures, et se fournir de linge et de tout le reste par abonnement. Il est certain même que cette coutume, singulièrement économique et commode, se généralisera beaucoup, quand on verra la propreté raffinée des lingeries sociétaires. L’harmonie n’a pas à songer à tous ces minutieux arrangements de chaque jour, qui harcèlent le civilisé, et lui font une vie si matérielle, si prosaïque, si fastidieuse, et si bourgeoise. Et c’est ainsi que Fourier, précisément parce qu’il a spéculé sur les dispositions matérielles et domestiques, a trouvé moyen d’affranchir l’homme du joug de plomb que les dispositions abrutissantes de la civilisation lui imposent à chaque heure de son existence ; et c’est ainsi qu’il a trouvé le moyen de poétiser la vie. Le séristère des cuisines, muni de ses grands fours, de ses ustensiles, de ses mécaniques abrégeant l’ouvrage, de ses fontaines à ramifications hydrophores, et armé de ses batteries, se développe à la fois sur des cours intérieures de service et du côté de la campagne ; ses magasins d’arrivages, de dépôt et de conserve, et les salles de l’office sont à proximité. Les tables et les buffets sont chargés dans ces salles basses ; et de là, pris et élevés, aux heures de repas, par des machines qui les apportent tout servis dans les salles de banquets, règnant à l’étage supérieur, et dont les planchers sont pourvus d’un équipage de trappes destiné à donner aux grandes opérations du service unitaire la rapidité prestigieuse des changements à vue d’un opéra féérique. L’harmonie trouve son intérêt à prodiguer tous ces prestiges, afin de procurer des jouissances sans nombre à tout son peuple. La chaleur perdue du séristère des cuisines est employée à chauffer les serres, les bains, etc. Un seul calorifère central suffit ensuite pour distribuer la chaleur dans toutes les parties de l’édifice, galerie, ateliers, salles et appartements. Cette chaleur, unitairement ménagée, est conduite dans ces différentes pièces par un système de tuyaux de communication, armés de robinets, au moyen desquels on varie et gradue à volonté la température en tout lieu du Palais sociétaire. Un système de tuyaux intérieurs et concentriques à ceux du calorifère portent en même temps de l’eau chaude dans les séristères où elle est nécessaire, et dans tous les appartements. Il existe un service analogue pour la distribution de l’eau froide. On conçoit facilement combien ces dispositions d’ensemble sont favorables à la propreté générale, combien elles font circuler de confort, et contribuent à dépouiller le service domestique de ce qu’il a de sale, de répugnant, et surtout de hideux dans les ménages de civilisation. La même pensée unitaire préside au dispositif de tous les services. Ainsi c’est par un mode analogue que des bassins supérieurs, placés dans les combles, recevant les eaux du ciel, ou s’alimentant par des corps de pompe, fournissent des ramifications de boyaux divergentes, d’où l’eau projetée avec la force de compression due à sa hauteur, entretient, pendant les chaleurs de l’été, dans les atriums, les salles et les grands escaliers, des fontaines jaillissantes, des cascatelles aux bassins blancs, et de hardis jets-d’eau dans les jardins et les cours. Les boyaux mobiles sont employés au service journalier de l’arrosage des abords du Phalanstère ; ils servent aussi à laver les toitures et les façades, et surtout à ôter toute chance à l’incendie. L’éclairage général, intérieur et extérieur, est aussi réglé dans la Phalange sur la même idée unitaire. Personne n’ignore que la plupart des établissements publics, ainsi que des quartiers entiers, sont déjà, dans les grandes villes, éclairés par ce procédé. Les réfracteurs lenticulaires et les réflecteurs paraboliques seront d’un heureux emploi dans cet aménagement unitaire de la lumière, qui multipliera sa puissance en combinant convenablement les ressources de la catoptrique et de la dioptrique. Disons enfin que notre architecture harmonienne universalise le confort et le bien-être qui loge l’homme, et non pas seulement quelques hommes comme l’architecture civilisée ; et résumons la description précédente en disant que, dans la construction sociétaire, tout est prévu et pourvu, organisé et combiné, et que l’homme y gouverne en maître l’eau, l’air, la chaleur et la lumière. Les Palais des Phalanges, artistes ! les kiosques, les belvédères et les castels dont elles parsèment leurs riches campagnes ; les villes monumentales et la capitale du globe, voilà, artistes, de quoi occuper votre imagination. Il faudra des voûtes hardies jetées sur des murs de pierre, des coupoles, des tours et des flèches élancées ; votre génie sera à l’aise dans ces grandes lignes dont vous aurez à combiner les mouvements et les allures ! Il faudra aux palais des Phalanges des portes où sept chevaux de front puissent sortir à l’aise ; il faudra des fenêtres, grandes ouvertes par où entrera le soleil dans la maison de l’homme, pour y porter largement la vie et la couleur ; il faudra des galeries, des balcons et des terrasses, où la population du Phalanstère puisse s’épandre, et lui faire d’éclatantes guirlandes avec ses mille têtes de femmes et de joyeux enfants… Il faudra des tableaux à ses galeries et à ses salles, des couleurs à ses grands ateliers, des fresques aux parois de ses théâtres, à ses voûtes des fresques et des sculptures ; des statues dans ses atriums et ses grands escaliers, des statues sur ses entablements et parmi les arbres de ses jardins ombreux ; des gargouilles ouvrées aux angles des corniches, à ses machines à vapeur, des têtes de bronze et des gueules de fer, des marbres à ses bassins, des autels à ses temples, et mille chefs-d’œuvre d’art pour les revêtir et les dignement parer. Là, voyez-vous, il faudra harmoniser l’eau, le feu, la lumière, le granit et les métaux ; l’art aura dans ses larges mains tous les éléments à manier ensemble ; ce sera une création. Puis, des orchestres à mille parties, des chœurs à mille voix ; des hymnes et des poëmes chantés par des masses, des manœuvres chorégraphiques dansées par des populations… Car, dans les Phalanstères, l’éducation élève chaque homme à la dignité d’artiste ; et si chaque homme n’est pas poëte et compositeur, chaque homme du moins sait exécuter et faire sa partie dans l’ensemble ; chaque homme est une note dans le grand concert. Oui, oui, c’est la destinée de l’humanité d’être heureuse et riche, et de parer sa planète, et de lui faire une robe resplendissante, qui ne la rende pas honteuse au bal céleste où elle occupe, dans la ronde lumineuse, une place d’honneur à côté du soleil ! Oui, quand l’humanité marchera dans sa force et dans sa loi, on verra éclore bien d’autres merveilles sous l’influence de la puissance humaine, combinée avec la puissance vivifiante du globe.

(Destinée sociale. Victor Considerant).

NOTA. Ce monument doit être situé au centre d’une lieue carrée de terrain ; son développement de l’extrémité d’une aile à l’autre est de trois cent soixante toises ; l’espace entre les deux ailes est de deux cents toises, et la façade de chaque aile de quatre-vingts toises. »

Sur la non-conformité de cette représentation du phalanstère avec les vues de Charles Fourier et de l’École sociétaire, voir la réaction de Victor Considerant dans La Phalange. Journal de la Science Sociale, Paris, Mars 1838, n° 5, p. 80 et 15 mars 1838, n° 6, p. 94-96 ; ces textes sont intégralement reproduits p. 125 sq. Dans l’exemplaire de la BnF ici reproduit, une inscription manuscrite indique en outre : « Note relative à cette publication le Journal la Phalange. cf. « Illustration 5 », p. 83

[« Illustration 6 », p. 84]

[1840]

IDÉE D’UN PHALANSTÈRE. Habitation d’une phalange de 400 à 500 familles associées en fonctions de Agriculture, ménage, fabriques, éducation, art, sciences, etc.  ; Remplaçant, dans l’ordre sociétaire, les 400 à 500 constructions incohérentes, maisons, masures, granges, étables, etc., d’une bourgade de 1 800 à 2 000 habitants dans l’ORDRE MORCELÉ actuel.
dans Victor Considerant, Contre M. Arago. Réclamation adressée à la Chambre des députés par les Rédacteurs du Feuilleton de la Phalange. Suivi de La théorie du Droit de propriété, Paris, Au Bureau de La Phalange, rue de Tournon, n° 6, 1840, p. 48.
SCD Université de Poitiers - Fonds ancien - Cote : FD 1078.
cf. « Illustration 5 », p. 83
[« Illustration 7 », p. 84]

[1841]
Idée d’un Phalanstère
dans François Cantagrel, Le Fou du Palais-Royal, Paris, A la Librairie phalanstérienne, 1841 (Publications de l’École sociétaire), p. 241-242.
SCD Université de Poitiers - Fonds ancien - Cote : FD 1266.
cf. « Illustration 5 », p. 83
[« Illustration 8 », p. 84]

[1842]
Illustration pour Honoré de Balzac, « Monographie de la presse parisienne »,
dans La grande ville. Nouveau tableau de Paris, Paris, Maulde et Renou, 1842, tome II, p. 165.
Signature : Hibach – Inscription sur le dessin : au phalanstère – l’humanitaire
BnF-T : 4 LI3 145 (1)
[« Illustration 9 », p. 85]

[1843]Plan d’un Phalanstère
dans Emile Pérusson, Union et bonheur pour tous, ou Le Phalanstère mis à la portée de tout le monde, Exposé succinct de la doctrine de l’harmonie universelle et de l’association agricole domestique de Charles Fourier. Avec un plan du Phalanstère, Chalon-sur-Saône, 1843.
Lith. L. Landa. Chalon s.s.
SCD Université de Poitiers - Fonds ancien - Cote : FD 1259.

Le même plan figure dans la biographie de Charles Pellarin, Charles Fourier, sa vie et sa théorie, Paris, Librairie sociétaire, 1843, 2e édition, p. 348. Diffère juste l’imprimeur : Lith. de Sainte-Agathe à Besançon. Merci à Jean-Yves Guengant pour cette indication.

[« Illustration 10 », p. 86]

[1844]
Elévation des portes et fontaines principales, de la galerie et de la rue circulaire dans Amédée Couder, L’Architecture et l’industrie comme moyen de perfection sociale, Paris, Dauvin et Fontaine, Libraires, Passage des Panoramas, 35, et Galerie de la Bourse, 1, 1844.

Dans cette deuxième édition, l’auteur commence ainsi son « mot d’actualité » écrit en avril 1844 : « Au moment où l’art moderne remplit de nouveau les galeries du Louvre, où l’industrie va bientôt envahir l’arène ouverte à sa noble émulation, je ne puis résister au désir de soumettre une seconde fois cet ouvrage à l’attention du public. Dix ans se sont à peine écoulés depuis que mon imagination a conçu la pensée de ce projet. Le temps n’aurait rien fait en faveur de mon œuvre, s’il n’avait démontré que la plupart des idées qu’elle renferme appartiennent bien moins à celui qui les a formulées qu’à l’époque qui les a fait naître. Aussi, sans qu’il me soit permis de me croire aucun droit à l’honneur d’y avoir contribué, ce luxe architectural que j’avais appelé de tous mes vœux pour l’embellissement de nos demeures, est-il aujourd’hui un fait presque entièrement accompli. L’art monumental lui-même, sans rompre les liens traditionnels qui l’attachent si fortement encore au culte de l’antiquité, cède, par degrés, au besoin de la transformation générale vers laquelle gravite la Société. Il y a dix ans, un sentiment profondément religieux me faisait désirer avec ardeur que l’attention des hommes se réunit sur les hautes questions sociales. Un immense génie venait de découvrir, dans la loi de l’harmonie, le secret du bonheur universel. Charles Fourier vivait ignoré, aujourd’hui la tombe renferme sa dépouille ; mais la presse porte chaque jour plus loin sa pensée, et cette apothéose éternelle que lui doit l’humanité, a commencé déjà. Ce nouveau prophète a vu l’épouvantable chaos de notre civilisation ; il a senti la nécessité de reconstruire la société tout entière sur des bases nouvelles, pour que la terre ne forme plus qu’un riche domaine, tout à une seule famille. Cet âge d’or, promis par l’auteur de la Théorie sociétaire, peut-il s’obtenir sans le concours des siècles ? Est-il une puissance capable de rallier tous les peuples à une même, à une unique volonté, qui leur fasse renverser d’un seul coup tout l’échafaudage monstrueux, mais si profondément implanté, de leurs institutions ? » (p. 1-2)

[« Illustration 11 », p. 86]

[1844]
Système de Fourier
dans Grandville, Un Autre Monde, Paris, Libraires associés, 1963.

fac-similé de l’édition de 1844

[« Illustration 12 », p. 87]

[1845]
PLAN D’UN PHALANSTÈRE Ou Palais habité par une Phalange industrielle dans Charles Fourier, Le Nouveau Monde industriel et sociétaire, ou invention du procédé d’industrie attrayante et naturelle distribuée en séries passionnées, Paris, A la Librairie phalanstérienne, rue de Seine, 10, 1845, p. 123 – Œuvres complètes de Ch. Fourier – Tome sixième
BnF-T : R-36358

Cette version du plan comporte des légendes sur les côtés

[« Illustration 13 », p. 88]

[1846]
Projet de phalanstère
dans L’Illustration, tome VII, Mars-Août 1846, Paris, Chez J. Dubochet et Cie, éditeurs – Samedi 7 mars 1846, n° 158, p. 5-7.
Signature : Champin
BnF : Arsenal. Inv. : EST-Pet. fol. P (F)

On peut notamment lire dans cet article intitulé « Le Phalanstère », article non signé : « A vrai dire, jusqu’à présent, la merveille n’a pas été réalisée ; les quelques essais tentés par les croyants sont restés infiniment en deçà de l’idéal que le grand Charles avait rêvé, et le palais harmonien n’existe encore que dans l’imagination grandiose des architectes fouriéristes ; mais il ne faut désespérer de rien ; la foi qui, dit-on, remue les montagnes, peut bien bâtir un jour le phalanstère ; – d’ailleurs, en attendant, nous en avons déjà le devis tout tracé par la main du maître, et nous pouvons d’avance décrire à nos lecteurs cette magnifique demeure de la phalange. » (p. 5) Figure également un portrait de Charles Fourier

[« Illustration 14 », p. 88]

[1847]
Vue générale d’un Phalanstère ou village sociétaire organisé d’après la théorie de Fourier
Dessiné par Jules Arnout, d’après les Plans de Morize - Imp. par Lemercier, 55 rue de Seine.
Lithographie, 43 x 59 cm
BnF-R. Est. : Dc-235 (A). Fol - tome 2 (Jules Arnout)

« Un Phalanstère (Vue générale à vol d’oiseau d’) ou Village organisé d’après la Théorie de Fourier ; avec les campagnes environnantes (Belle lithographie, de 35 centimètres sur 39, dessiné[e] par J. Arnout, d’après les plans de Morize. Ce dessin est très-propre à faire comprendre le caractère général et les dispositions matérielles du Régime harmonien. Afin de répandre cet utile et charmant paysage, nous en avons, malgré la dimension, fixé le prix à … 1 f. 50 c. / Epreuves coloriées… 5 f. 50 c. / On peut avoir des épreuves de 1er tirage : Gr. papier, épr. de luxe… 8 f. … Coloriées … 12 f. 50 c. / Id. 2e tirage, épr. choisies. 5 f. … Coloriées … 9 f. 50 c. / Cette gravure est la première page d’un Album phalanstérien qui sera publié progressivement. Nous conseillons de joindre à cette lithographie la Description du Phalanstère (par V. Considerant), qui en est le texte explicatif. (gr. in-18, 75 c.) Toute personne qui voudra étudier la Théorie harmonienne ne saurait mieux faire que de commencer par examiner attentivement ce dessin, en se rendant compte du dispositif général au moyen de la description. C’est la plus facile, la plus simple et la plus attrayante des initiations de 1er degré. Ce dessin accompagne très-bien également la lecture de Visite au Phalanstère, et généralement tous les ouvrages d’Exposition. » – Notice qui figure dans les Publications de l’École phalanstérienne fondée par Fourier, p. 14, dans Victor Considerant, Destinée sociale, Paris, Librairie phalanstérienne, rue de Beaune, 2 et quai Voltaire, 25, en face du Pont-Royal, 1848, 2 vol. (359 p. + 352 p. + Publications de l’École phalanstérienne fondée par Fourier, 22 p.)

[« Illustration 15 », p. 89]

[1847]
Vue d’un Phalanstère
dans Victor Hennequin, Théorie de Charles Fourier. Exposition faite à Besançon, en mars 1847, Paris, Librairie sociétaire, rue de Beaune, 2 - Besançon, Madame Veuve Ch. Dies, Grande-rue, 43, 1847, p. 83.
SCD Université de Poitiers - Fonds ancien - Cote : FD 3626.
cf. « Illustration 5 », p. 83
[« Illustration 16 », p. 89]

[1847]
Vue d’un phalanstère, village français
D’après la théorie sociétaire de Ch. Fourier
Composé d’après les Théories de Charles Fourier par H. Fugère
Lith. Prodhomme rue du Temple, 89
Dessiné par Charles Daubigny
BnF-R : Dc 283a, t. 4 – Est.

Nous reproduisons ici l’intégralité du texte qui figure sous la lithographie : « LE PHALANSTÈRE (Village modèle) se compose d’environ 400 familles de fortunes inégales, associées en tous travaux exploitant 1 500 hectares ou une lieue carrée de terrain comme la propriété d’un seul ! ! Les économies résultant de la combinaison Sociétaire produiront un bien être considérable dont chaque associé profitera. Par exemple, les logements sont disposés suivant les goûts et les fortunes, dans une seule construction, ayant au 1er Étage une rue-galerie, chauffée ou ventilée suivant les saisons, une seule Cuisine, une seule Cave, un seul Grenier, bien pourvus d’instruments et attirails ; les feux des Cuisines, Forges et Machines, font circuler partout le Calorique, chaque logement a des bouches de chaleur, des robinets d’eau chaude, becs de Gaz, &a, &a. D’un côté sont les Ateliers bruyants, de l’autre sont ceux des savants et artistes, au centre sur le Jardin d’hiver et les Serres chaudes sont les appartements des Vieillards, à l’Entresol les Crèches et Logements des Enfants jusqu’à 18 ans, avec toutes les convenances appropriées aux âges et sexes. La Société se charge de l’Education de tous, afin que chaque associé, Homme, Femme, Enfant, puissent développer les facultés qu’ils ont reçues de Dieu. Les repas préparés en grand, n’emploient que 20 ou 30 personnes au lieu de 400 et sont servis aux consommateurs, soit en société choisie, soit séparément par chaque famille, ou chaque individu. Par une combinaison toute nouvelle, les travaux deviennent plus attrayants que les Cartes, Billards, Bals et Spectacles, ce qui rendant la Paresse impossible ramène à l’Agriculture les Ouvriers et les Agents improductifs qui encombrent les Villes, et permet de garantir à tous un minimum copieux, en Vêtements, Logements, Nourriture et Plaisirs. En avant de la Cour principale sont les bâtiments ruraux, Étables, Bergeries, Granges, &a, &a. Tous les éléments de bonheur qui sont aujourd’hui dans les mains du plus petit nombre, et souvent contraires à l’intérêt des masses, sont mis à la portée de tous, la mécanique loin de nuire aux travailleurs devient un auxiliaire dont ils profitent en donnant à la culture de leur esprit le temps pendant lequel les machines fonctionnent pour eux. Chaque année les comptes sont réglés suivant le Capital, le Travail et le Talent que chacun a fournis pour le résultat général. Ce partage proportionnel fera cesser toutes les luttes que le salaire entraîne et rend inévitables. Dans le Phalanstère enfin il y a association intégrale, la Vérité, la Liberté et la Justice, président à toutes les relations ! . L’emploi de l’activité humaine a pour base : l’Agriculture, les travaux de Ménage, de Fabrique, de Sciences et d’Arts, lui viennent en aide. Là, plus de Chômages, plus de crises Industrielles et Commerciales, plus de ces famines périodiques qui menacent à chaque instant l’ordre social, mais bien participation de tous aux jouissances légitimes auxquelles Dieu nous a destinés. »> Le texte ci-dessus sera largement repris sous la lithographie « Organisation du travail par la fondation d’une commune modèle. » [« Illustration 19 », p. 91]. Dans l’ouvrage dirigé par Jean Ellenstein, Histoire mondiale des socialismes (Paris, A. Colin - Lilas, 1984, t. I, p. 139), ce dessin de Charles Daubigny est reproduit avec la légende suivante : Projet de cité ouvrière à Paris. Aquarelle de Veugny, 1849. Musée des Arts décoratifs Charmet. Merci à Michel Cordillot d’avoir repéré cette représentation.

[« Illustration 17 », p. 89]

[1848]
Plan d’un phalanstère ou palais habité par une phalange Industrielle
dans Cours de science sociale par Mr. Jules Duval
XIII leçon = théorie sociétaire (suite).
Le Phalanstère.
Imprimerie Lytographique Vayron.
SCD Université de Poitiers - Fonds ancien - Cote : FD 2766.
[« Illustration 18 », p. 90]

[1848] Organisation du travail par la fondation d’une commune modèle.
D’après la théorie de Ch. Fourier
H. Fugère, Graveur-Estampeur, 52, rue Amelot
Paris, Imprimerie Wittershelm, rue Montmorency, 8.
1848, 39 x 30 cm
BnF-T : Fol. Lb 54.856

Nous retranscrivons ici l’intégralité de la notice qui figure sous la lithographie : « Allez leur dire qu’il n’est besoin de dépouiller personne pour que tous soient bien vêtus ! ! ! / Dites-leur, dites-leur surtout que Dieu n’a pas d’enfants bâtards ! H. F. – 1845 / Dédié aux Représentants du Peuple. LA COMMUNE MODÈLE se compose d’environ quatre cents familles de fortunes inégales, associées en tous travaux, exploitant 1,500 hectares (ou une lieue carrée de terrain), comme la propriété d’un seul ! ce qui permet d’unir les avantages de la petite et de la grande culture, par l’emploi des meilleures machines et procédés découverts par la science, et par l’énergie des efforts individuels de chaque intéressé. Les économies résultant de la combinaison sociétaire produiront un bien-être considérable dont chaque associé profitera, par exemple : les logements sont disposés selon les goûts et les fortunes, dans une seule construction, ayant au premier étage une rue-galerie, chauffée ou ventilée suivant les saisons, un seul atelier de cuisine, une seule cave, un seul grenier, bien pourvus d’instruments et d’attirails. Les feux des fourneaux, forges et machines, font circuler partout le calorique ; chaque logement a des bouches de chaleur, des robinets d’eau chaude, des becs de gaz, etc. D’un côté sont les ateliers bruyants, de l’autre sont ceux des savants et des artistes. En avant de la cour principale, sont les bâtiments ruraux, étables, bergeries, granges, etc. Au centre de l’édifice, sur le jardin d’hiver et les serres chaudes, sont les appartements des vieillards ; à l’entresol, les crèches et les logements des enfants jusqu’à l’âge de dix-huit ans, avec toutes les convenances appropriées aux âges et aux sexes (1 – Voir la grande lithographie chez H. Fugère, éditeur, et le Nouveau Monde Industriel, de Ch. Fourier, quai Voltaire, n° 25.) La société se charge de l’éducation de tous, afin que chaque associé, homme, femme, enfant, puisse développer les facultés qu’il a reçues de Dieu. Les repas, préparés en grand, n’emploient que vingt ou trente personnes, au lieu de quatre cents, et sont servis aux consommateurs, soit en société choisie, soit séparément pour chaque famille ou à chaque individu dans son logement particulier. Par une combinaison toute nouvelle, les travaux deviennent plus attrayants que les cartes, les billards, les bals et les spectacles, ce qui rend la paresse impossible, et fait volontairement retourner vers l’agriculture les ouvriers et les agents improductifs qui encombrent les villes. Au début de l’association, un minimum suffisant en vêtements, logements, nourriture, et plaisirs, est avancé aux sociétaires. Tous les éléments de bonheur qui sont aujourd’hui dans les mains du plus petit nombre, et souvent contraires à l’intérêt des masses, sont mis à la portée de tous : la mécanique, loin de nuire aux travailleurs, devient un auxiliaire dont ils profitent, en donnant à la culture de leur esprit le temps pendant lequel les machines fonctionnent pour eux. Chaque année, les comptes sont réglés suivant le CAPITAL, le TRAVAIL et le TALENT que chacun a fourni pour le résultat général ; ce partage proportionnel fera cesser toutes les luttes que le salaire entraîne et rend inévitables. DANS LA COMMUNE MODÈLE enfin, il y a association intégrale ; la VÉRITÉ, la LIBERTÉ et la JUSTICE président à toutes les relations. L’emploi de l’activité humaine a pour base l’agriculture, source de toutes richesses ; les travaux de ménage, de fabrique, de sciences et d’arts lui viennent en aide. Là, plus de chômage, plus de crises industrielles et commerciales, plus de famine périodique qui menacent à chaque instant l’ordre social, mais bien participation de tous aux jouissances légitimes auxquelles Dieu nous a destinés ! ! ! Ne devons-nous pas combiner nos efforts pour faire réussir la seule entreprise qui puisse constituer définitivement la République démocratique et sociale. Les cathédrales coûtèrent des millions, et ce sont les pauvres qui les ont apportés ! L’Irlande opprimée réunit des sommes énormes au moyen des plus petites offrandes ; il s’agit ici du salut, non-seulement de notre pays, mais du monde ! Ne trouverons-nous pas en France assez d’hommes dévoués pour nous aider dans notre tâche fraternelle ? A l’œuvre ! que chacun se cotise suivant sa fortune, et bientôt nous aurons réunis les sommes suffisantes pour démontrer la puissance de l’association (1 – Une Société se forme pour la fondation de la Commune modèle, sur les bases ci-dessus indiquées. Les premiers cinq cents souscripteurs nommeront un comité de surveillance pour suivre et contrôler les opérations de la Société.) SALUT ET FRATERNITÉ ! H. Fugère, Graveur-Estampeur, 52, rue Amelot »
Le texte ci-dessus est similaire à celui qui figure sous la lithographie « Vue d’un phalanstère, village français » [« Illustration 17 », p. 89] ; le mot « phalanstère » a toutefois été systématiquement remplacé par celui de « Commune modèle ». La notice du catalogue de la BnF, légèrement fautive, indique notamment : « Un exemplaire au Département des Imprimés (Lb.54. 856, in-fol. plano). Dépôt en 1848. Au-dessous de la col. de g., note renvoyant à « la grande lithographie chez H. Fugère, éditeur », et au « Nouveau Monde Industriel » de Ch. Fourier. La brochure illustrée publiée entre 1837 et 1842 qui a servi de modèle à celle-ci, ou, plus vraisemblablement à « la grande lithographie » citée ci-dessus, est classée au Département des Imprimés, à la suite de la Théorie sociétaire de Charles Fourier, 2 feuilles volantes dont l’une a été publiée en 1836, sous la cote : Z. 286 (13, 14 et 15) gr. fol. plano. Elle est intitulée : « L’Avenir Perspective d’un phalanstère ou Palais sociétaire dédié à l’humanité » et porte, au-dessus du titre, une note manuscrite : « V. relativement à cette pièce le journal La Phalange ». - Les idées de Fugère correspondent à un fouriérisme avancé. Réf. bibl. : De Vinck, 14110 (bis). Vignette à clairevoie signée Lesestre, illustrant un texte impr. sur 2 colonnes, « dédié aux Représentants du Peuple », se terminant par une demande de souscription. »

[« Illustration 19 », p. 91]

[1849]
Vue théorique du Phalanstère en activité
Par Bertall, gravé par Riault
dans Le Journal pour rire, Paris, Aubert et Cie, 5 mai 1849, Numéro 66 : Page de garde
BnF-T : GR FOL LC2 1681
[« Illustration 20 », p. 92]

[1855]
Vue perspective du Palais Beau-Site
dans Albert Lenoir – Victor Calland, Institution des palais de famille, solution de ce grand problème : le confortable de la vie à bon marché pour tous, Paris, Imprimerie de N. Chaix, 1855.
Signature : H. Sauvestre
BnF-T : 8 V PIECE 11985
[« Illustration 21 », p. 92]

[1868]
Vue du Phalanstère imaginé par Fourier
Anonyme, 1868
Aquarelle avec rehauts de gouache – 61, 5 x 74, 5 cm
Collection Musée du Temps. Besançon. Inv. : 978. 8. 1
© Jean Louis Dousson

cf. « Illustration 15 », p. 89

[« Illustration 22 », p. 93]

[1883]
Ordre de parade [extrait]
dans Benoît Malon , Histoire du socialisme depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours ou efforts des réformateurs et des révoltés à travers les âges, Paris, Derveaux, 1883, tome II : Histoire du socialisme en France depuis la Révolution française jusqu’en 1878, p. 377.
Signature : G. Julien
BnF : 4-R-420 (2)

Le chapitre où figure cette illustration comporte en outre la reproduction d’une chanson intitulée « La Phalanstérienne » ainsi que les illustrations suivantes : « Plan du phalanstère et des bâtiments ruraux », « Les bâtiments industriels et les constructions rurales d’un phalanstère (Vue prise à la verticale du clocher de l’église.) », « Vue générale d’un phalanstère ou village organisé d’après la théorie de Fourier. (Réduction du grand dessin lithographié par arnoult.) », « Fourier étudiant son système », « Funérailles de Fourier », « Guerre majeure ou combat gastrosophique. » Les plans ou vues du phalanstère dérivent tous d’illustrations déjà reproduites ici.

[« Illustration 23 », p. 93]

[1883]
Vues du phalanstère du Brésil en 1842
Cet essai de réalisation de la doctrine de Fourier fut tenté dans la péninsule du Sahy, située sur le fleuve de San-Francisco et dans la province de Sainte-Catherine
dans Le Docteur Mure, L’homéopathie pure. Exposé complet des connaissances nécessaires au traitement des malades, contenant la solution scientifique de tous les points encore douteux du nouvel art, la physiologie et la pathologie nouvelle, l’algèbre médicale et ses applications, les tables logarithmiques pour le choix instantané du médicament, etc., suivi de nombreux documents inédits, et orné de gravures, Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1883. Revu, augmenté et mis en ordre par Sophie Liet.

Sont superposées sur une même page deux vues du Phalanstère ; toutes deux s’inspirent de la gravure de Considerant, cf. « Illustration 5 », p. 83

[non reproduit]

[s. d.]
Plan du phalanstère
Perspective géométrale du corps d’habitation du phalanstère
Vue générale d’un phalanstère ou village organisé d’après la théorie de Fourier. (Réduction du grand dessin lithographié par Arnoult.
Les bâtiments industriels et les constructions rurales d’un phalanstère. Vue prise de la verticale du clocher de l’église.
Gravure, 35 x 54, 5 cm
Archives Nationales : 10 AS 30/ Dossier 5 : Plans de Phalanstères. 1834, 1872, s. d., feuillet 14 – [681 MI 49]
[« Illustration 24 », p. 94]

[s. d.]
Les bâtiments industriels et les constructions rurales d’un phalanstère. Vue prise de la verticale du clocher de l’église.
Gravure
Archives Nationales : 10 AS 30/ Dossier 5 : Plans de Phalanstères. 1834, 1872, s. d., feuillet 14 – [681 MI 49]
[« Illustration 25 », p. 94]

[s. d.]
Vue générale d’un phalanstère ou village organisé d’après la théorie de Fourier. (Réduction du grand dessin lithographié par Arnoult.
Gravure
Signature : Ed. Renard
Archives Nationales : 10 AS 30/ Dossier 5 : Plans de Phalanstères. 1834, 1872, s. d., feuillet 14 – [681 MI 49]
[« Illustration 26 », p. 95]

[s. d.]
Dessin anonyme représentant la perspective d’un phalanstère avec détails sur la Tour d’ordre.
Archives Nationales : 10 AS 30/ Dossier 5 : Plans de Phalanstères. 1834, 1872, s. d., feuillet 15 – [681 MI 49]
[« Illustration 27 », p. 95]

[2009]
Utopia Bianca
Berdaguer & Péjus,
Carton plume, PVC
2009
ADAGP Paris 2012 - Photo Blaise Adilon
[« Illustration 28 », p. 96]
[« Illustration 29 », p. 96]