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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Pérénès, René Marie
Article mis en ligne le 21 mars 2013
dernière modification le 22 mars 2013

par Guengant, Jean-Yves

Né le 18 février 1785, à Saint-Pierre Quilbignon (Finistère), décédé le 9 mars 1866, à Brest (Finistère). Avocat, conseiller municipal de Brest, membre du groupe phalanstérien finistérien. Actionnaire de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ».

Aîné d’une fratrie nombreuse, René-Marie Pérénès est le fils d’un « jardinier »(maraîcher) en Prat-Lédan, lieu-dit de Saint-Pierre Quilbignon, dans la banlieue brestoise [1]. D’origine modeste, il garde avec le monde paysan des attaches solides, comme l’atteste en 1841 un courrier relatant une expérimentation agricole à Brest :

Le 8 septembre 1841, Au directeur de La Phalange

Monsieur,

En qualité de Phalanstériens, veuillez nous permettre de prendre acte dans le Journal de la Science sociale d’une découverte qui, d’après nous, doit avoir un résultat immense. Voici ce dont il s’agit :

Dans des causeries intimes avec l’un des nôtres, honorable membre du tribunal et de l’administration municipale de celle ville, dirigeant de ses conseils et de son expérience, comme fils de cultivateur, une ferme manœuvrée par sa famille, il nous manifestait souvent combien l’agriculture trouvait d’obstacles à son amélioration et à son extension par la cherté des engrais, et il nous disait que celui qui trouverait le moyen de produire économiquement le fumier lui rendrait le plus grand des services, puisqu’il est pour elle un objet indispensable [2].

Devenu avocat, il s’installe au cœur de la ville et, en décembre 1831, il est élu au conseil municipal. Il occupe la fonction de membre du Comité consultatif des communes, des hospices et des bureaux de bienfaisance de l’arrondissement de Brest jusqu’en 1848. Il adhère à la Société d’émulation de Brest en 1834 .

Il est l’ami de Gilbert Villeneuve [3] (dont le fils Jean sera devient ensuite le secrétaire du groupe phalanstérien de Brest) et de Jean Loyer, un commerçant influent, membre de la loge maçonnique des Élus de Sully. En 1841, il va témoigner auprès de La Phalange, pour attester la véracité de l’expérience menée par Bernard et Paillard, phalanstériens brestois, dans le but de cultiver du blé [4].

Il visite le phalanstère de Cîteaux, en compagnie de son neveu, Guillaume, cultivateur à Lambézellec, mais il n’y séjourne pas [5]. Au 15 mai 1843, il est cité comme actionnaire de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ». Avant que la société soit scindée en deux entités, la seconde devenant la « Société pour la transformation de La Phalange en journal quotidien », il détient deux actions pour cent francs réglés.

En décembre 1844, il est l’un des fondateurs du « groupe phalanstérien de Brest et de ses environs », dirigé par Paul de Flotte . Il reste conseiller municipal jusqu’en août 1848. Il occupe pendant plusieurs années les fonctions de bâtonnier de l’Ordre des avocats et juge suppléant au tribunal de Brest [6].