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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Biottot, Edme Victor
Article mis en ligne le 7 mars 2024

par Desmars, Bernard

Né le 9 mars 1807 à Auxerre (Yonne), décédé le 16 octobre 1849 à Oran (Algérie). Soldat puis sous-officier dans le génie ; sous-officier puis officier comptable dans l’administration militaire à Oran. Actionnaire et membre du conseil de surveillance de l’Union agricole d’Afrique.

Edme Victor Biottot est le fils d’un taillandier ou forgeron d’Auxerre. Lui-même est d’abord un ouvrier forgeron [1]. Puis, en 1828, il entre dans un régiment du génie ; il y est successivement artificier (1829), caporal (1830), sergent fourrier (mai 1831) ; pour une raison inconnue, il est rétrogradé en juillet 1831 et passe dans un autre régiment du génie. Il retrouve le grade de caporal en 1832 et celui de sergent en 1833 ; il devient garde du génie de 3e classe (1836), puis entre au service des subsistances en 1839 en tant qu’adjudant auxiliaire d’administration à l’armée d’Algérie ; il est promu adjudant en second en 1840 et adjudant en premier en 1844. Il devient officier comptable en 1848 [2].

De même que son frère Émile, il est un disciple de Fourier : selon Jules Duval, « des études sérieuses l’avaient conduit à la doctrine phalanstérienne […]. N’espérant pas voir de longtemps encore réaliser les plans chers à tous les phalanstériens, Biottot avait, comme beaucoup de ses condisciples, reporté ses vœux sur l’Union du Sig, dans laquelle il s’était identifié » [3]. Il est en effet l’un des actionnaires de l’Union agricole d’Afrique, une société fondée par des fouriéristes lyonnais vers 1845-1846 et exploitant des terrains à Saint-Denis-du-Sig, près d’Oran. Il apporte 500 francs au capital de la société [4] ; il fait partie du comité de surveillance à Oran de 1847 à 1849, tandis que le conseil d’administration siège à Lyon, puis à Besançon [5]. Il donne à l’Union agricole d’Afrique un portrait lithographié de Fourier et une vue du phalanstère qui décorent la salle d’école [6].

L’entreprise connaît rapidement des difficultés financières et Edme Victor Biottot fait partie des actionnaires oranais qui, en 1849, critiquent la gestion de la société par Jules Duval et obtiennent son renvoi [7]. Par ailleurs, il envoie 10 francs à La Démocratie pacifique pour participer à la réalisation de la tombe de Flora Tristan [8].

Il meurt en 1849 du choléra. Selon la nécrologie parue dans La Démocratie pacifique,

Victor Biottot était, dans toute la vérité de l’expression, le fils de ses œuvres. Il avait acquis, seul et sans maîtres, l’instruction solide qui lui avait valu le poste important qu’il occupait dans l’administration de l’armée d’Afrique.

Homme de cœur et de science, ayant vu de près et ayant subi lui-même les misères de l’ouvrier, Biottot avait cherché dans la théorie de Fourier la solution du problème qui, le préoccupait dès sa première jeunesse [9].

Il lègue à l’Union agricole du Sig un pigeonnier et des pigeons [10] ainsi que la première somme d’une souscription visant à offrir une horloge à l’Union [11].