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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Pastori, Francesco
Article mis en ligne le 12 décembre 2023
dernière modification le 17 décembre 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 15 juillet 1794 et décédé le 23 juillet 1847 à Parme (Italie). Libraire, journaliste et bibliographe à Parme avant 1831 puis à Paris.

Francesco Pastori tient un cabinet de lecture avec bibliothèque de prêt et librairie à Parme. Le cabinet de lecture joue sans doute un rôle essentiel dans la formation politique et l’ouverture d’esprit de ses usagers. Pastori fonde la Bibliografia italiana ossia giornale generale di tutto quanto si stampa in Italia libri, carte geografiche, incisioni, litografie e novità musicali... en 1828-1829, sur le modèle de la Bibliographie de la France et dirige les journaux L’Eclettico, en 1829-1831 [1], dans lequel il cite favorablement plusieurs articles du Globe [2], et Foglio commerciale italiano en 1829-1830 [3]. Lors de la révolution italienne de 1831, inspirée par la révolution de Juillet en France et qui donne lieu à la proclamation des « Provincie Unite Italiane » auxquelles appartient le duché de Parme, L’Eclettico se fait le soutien du nouveau gouvernement et de la Garde nationale dont il publie les actes. Le journal véhicule l’idée démocratique. Mais la révolution échoue, le duché de Parme revenant dans le giron autrichien. Par acte du 8 avril le cabinet de lecture de Pastori est contraint de fermer ; Pastori s’exile en Suisse puis à Paris où il poursuit son activité. Il fonde et dirige l’Institut italien, société en commandite et par action [4] établie 15 rue des Filles-Saint-Thomas et publie la Bibliografia straniera compimento alla Bibliografia italiana di Milano puis de 1838 à 1841, la Bibliographie universelle, résumé des publications nouvelles de tous les pays et son supplément le Bulletin de la bibliographie universelle. Son objet est ainsi énoncé :

Nous conformant à [la] tendance unitaire de la science, nous avons conçu le plan d’un bulletin périodique, écrit en français, c’est-à-dire dans la langue la plus connue, et destiné à signaler au public savant et à la librairie de tous les pays, les PUBLICATIONS NOUVELLES qui constituent en quelque sorte la vie intellectuelle du monde.

La BIBLIOGRAPHIE UNIVERSELLE se propose non seulement d’annoncer le titre des ouvrages qui se publient dans toutes les langues, mais encore de donner l’analyse sommaire de ceux de ces ouvrages qui présentent un intérêt exceptionnel. Elle se publie sous le patronage des savans les plus distingués, et de plusieurs grands éditeurs Français, Italiens, Anglais et Allemands. Elle a lieu de compter en outre sur l’appui des savans, des artistes, des bibliothécaires, et surtout des libraires de tous les pays, qu’intéresse au plus haut degré une publication destinée à établir entre eux des rapports industriels et moraux qui doivent leur être mutuellement avantageux.

La Bibliographie universelle lui offre l’opportunité d’offrir une critique positive aux écrits de phalanstériens, ainsi celle concernant La Russie pittoresque de Jan Czynski :

M. GATTI, peintre distingué, en associant son talent à celui de M. Czynski, a donné un puissant attrait à l’ouvrage par des compositions pleines de vie, qui décèlent au premier coup-d’œil un excellent dessinateur, et en même temps une étude approfondie des costumes et des époques qu’il représente. Les détails de localité sont de la plus scrupuleuse exactitude ; les portraits des tsars et des hommes illustres sont tous faits d’après médailles [5]

Celle du numéro daté de février 1838 de La Phalange [6] :

Cette livraison contient une pièce remarquable, c’est un Mémoire confidentiel adressé à · M. le ministre de l’instruction publique, par M. Jean Czynski, Madame Gatti de Gamond et M. V. Considérant, SUR UN MOYEN DE DÉTRUIRE LA CONTREFAÇON des œuvres littéraires à l’étranger [7].

Ou bien celle de l’ouvrage de Zoé Gatti de Gamond, Fourier et son système, publié à la Librairie sociale :

Mille exemplaires de cet Ouvrage enlevés les premiers jours de la mise en vente, prouvent de [sic] la bonté de l’Ouvrage, et la tendance des esprits vers les études sociales [8].

Comme à Parme, il ouvre en 1839 « un grand cabinet de lecture », 34 rue Neuve Vivienne. Le Nouveau Monde ne manque pas de signaler qu’« on y trouve tous les journaux et tous les ouvrages de l’école sociétaire » [9].

Pastori poursuit également son travail d’éditeur. L’Institut italien propose par livraison un « Missel selon les différens rits [sic] de l’Église catholique, dédié au Clergé » [10], illustré par « 300 gravures réunies dans le corps de l’ouvrage [qui] seront la reproduction, par les artistes les plus distingués, des chefs-d’œuvre de DIVERSES ÉCOLES, et plus particulièrement de celle de l’Italie » [11].
Francisco Pastori revient à Parme à la fin de l’année 1846.