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Spiess (ou Spies) Cyprien
Article mis en ligne le 7 juin 2018
dernière modification le 25 mai 2018

par Desmars, Bernard

Né le 16 juin 1810 à Flaxlanden (Haut-Rhin), décédé le 21 décembre 1887 à Asnières (alors dans le département de la Seine, aujourd’hui dans les Hauts-de-Seine). Professeur de musique. Collaborateur de la Revue moderne.

Cyprien Spiess est le fils d’un cordonnier. Son frère aîné Laurent Spiess est fouriériste au début des années 1830 à Strasbourg, puis à Marseille où il est maître de pension. Cyprien l’y rejoint en 1839, sans doute pour y enseigner la musique [1]. On ignore la durée de sa présence dans la cité phocéenne.

En 1857, il collabore à la Revue moderne, un mensuel créé par différents fouriéristes dont Charles Sauvestre. Cyprien Spiess y publie une série d’articles sur la musique [2]. D’après Jules Levallois, qui collabore aussi à cette revue, Cyprien Spiess est « surnommé l’Homme en bois ou encore l’Automate de Vaucanson », sans que l’on connaisse l’origine de ce surnom [3].

À la fin du Second Empire, il vit à Asnières. En août 1870, il figure sur la « liste démocratique » qui se présente aux élections municipales [4]. Dans les années suivantes, il siège au conseil municipal de la ville [5]. Il participe à la création de la bibliothèque populaire d’Asnières.

Dans les années 1870, et 1880, il continue à être en relation avec l’École sociétaire. En 1873, il annonce le versement d’une contribution financière à l’École. Il déclare avoir « fait un disciple très intelligent », un négociant de houblon de Mulhouse installé à Lyon ».

Veuillez m’envoyer le petit Briancourt [sans doute L’organisation du travail et l’association, de Mathieu Briancourt (1845)] et Solidarité [d’Hippolyte Renaud]. Mon initié est très impatient de recevoir les livres sus-nommés, pour commencer son éducation [6].

Il est abonné au Bulletin du mouvement social [7]. Quand la Librairie des sciences sociales est menacée de disparition, il effectue quelques versements afin d’assurer la survie de l’établissement [8].

Son frère Laurent décède en octobre 1875 à Marseille. Cyprien y séjourne quelque temps et rencontre Jean-Baptiste Guizou, l’animateur du groupe phalanstérien local, dont il souligne l’activité en faveur de la cause phalanstérienne. Sans doute hérite-t-il des actions de l’Union agricole d’Afrique jusqu’alors détenues par son frère. Il figure dès lors sur la liste des actionnaires de cette société qui exploite un domaine à Saint-Denis-du-Sig [9]. Au début des années 1880, les terrains de l’Union agricole sont mis à la disposition des Orphelinats agricoles d’Algérie, une œuvre philanthropique également dirigée par des fouriéristes. Cyprien Spiess est sur la liste des membres de cette association [10].

En février 1879, un comité d’aide aux amnistiés lance une souscription afin de recueillir des fonds au bénéfice des Communards de retour en métropole. Cyprien Spiess envoie 5 francs, en précisant après son nom, « disciple de Fourier » [11]. Lors de la longue grève des mineurs d’Anzin, en 1884, il adresse la même somme au profit des grévistes, en indiquant encore : « disciple de Fourier » [12].


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Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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