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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Delisse, Jacques
Article mis en ligne le 3 avril 2015
dernière modification le 6 avril 2015

par Desmars, Bernard

Né le 13 mai 1773 à Dax (Landes), décédé le 13 mars 1856 à Bordeaux (Gironde). Pharmacien et propriétaire à l’île Maurice. Auteur d’un poème à la gloire de Fourier et de l’association.

Fils d’un maître cordonnier, Jacques Delisse rejoint Paris en 1787 pour suivre des études de pharmacie. Pendant la Révolution, tout en exerçant la profession de pharmacien, il commence à étudier la botanique. En 1800, il fait partie de l’expédition conduite par Nicolas Baudin pour explorer les terres australes, expédition dont fait aussi partie le naturaliste Bory de Saint-Vincent ; il est « botaniste-adjoint », chargé d’assister Jean-Baptiste Leschenault de La Tour. Mais gravement malade au cours du trajet, il abandonne l’expédition à l’île de France (aujourd’hui l’île Maurice) où il décide de s’établir.

Il ouvre une pharmacie à Port-Louis ; parallèlement, il se livre à des travaux de botanique et de chimie dans l’île. En 1813, il se marie avec Elisa Enouf avec laquelle il a huit enfants, mais elle décède en 1832. Il participe en 1829 à la création de la Société d’histoire naturelle de l’île Maurice, qui devient en 1846 la Société des arts et des sciences. Il contribue à la fondation en 1831 de la banque de Maurice, dont il est ensuite l’un des directeurs. Sa position de notable le conduit également à faire partie de différentes institutions : la commission d’instruction publique, notamment chargée de surveiller le Collège royal ; la Caisse de bienfaisance ; le Comité de surveillance des prisons, etc.

Bénéficiant d’une grande aisance – Evenor Dupont parle dans une de ses lettres du « grave, savant et millionnaire M. Delisse, l’un de nos plus habiles chimistes » [1] – il possède une plantation de cannes à sucre à Flacq ; il la modernise en pratiquant l’irrigation, qu’il est le premier à utiliser.

Jacques Delisse participe à l’engouement de certains notables de l’île Maurice pour la théorie fouriériste, dans la seconde moitié des années 1840. « Il paraît avoir suivi les cours du soir » qu’Evenor Dupont organise afin de diffuser les idées sociétaires [2]. Il est l’auteur d’un poème à la gloire de Fourier et de l’association publié en septembre 1848 par Le Mauricien.

[…] L’Association fonde sa nouvelle ère
Un enfant du pays sur elle nous éclaire ;
Goûterons-nous le fruit de ses doctes leçons ?
Orphée avec sa lyre et par les plus doux sons
Ressuscita les morts ! Et lui par sa parole
A raffermi le cœur de plus d’un bon créole.
De l’immortel Fourier suivons le digne agent :
Il nous dit : « Que le riche apporte son argent,
L’ouvrier ses deux bras, le savant son génie :
Sans ce trio puissant il n’est point d’harmonie ».
Ce système admirable, et si simple, et si grand,
Ne lèse pas l’emploi, la fortune, le rang :
Vit-on ce novateur user de violence ?
Non, dans nos cœurs il vint semer la bienveillance ;
Il vient pour soulager la pauvre humanité,
La porter au travail, à la fraternité ;
Lui pauvre et connaissant combien l’homme est fragile,
Il vint du Christ Sauveur proposer l’Évangile.
Plus d’indigents ! Grands Dieux ! Est-il destin plus beau !
Ce temps viendra ! Fourier par-delà le tombeau,
A son œuvre attaché, sera toujours des nôtres ;
Et le ciel bénira l’effort de ses apôtres.
[…]
Et cet animalcule, imperceptible à l’œil,
Qui de notre marine est le funeste écueil :
Lui que l’on supposait d’une matière inerte,
Dans la mer il construit sa cellule entre-ouverte.
Et puis, après un siècle, un continent paraît !
Mais ce travail d’Hercule, un seul ne le pourrait.
Zoophytes nombreux ! Polypes ! Madrépores !
L’Association transsude de vos pores [3].

En 1848, il retourne en France et s’installe à Bordeaux.