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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Girault-Lesourd, René Pierre
Article mis en ligne le 19 janvier 2014

par Desmars, Bernard

Né le 4 janvier 1797, à Saint-Rémy-la-Varenne (Maine-et-Loire), décédé le 15 novembre 1882 à Angers (Maine-et-Loire). Propriétaire et cultivateur. Actionnaire de l’Union agricole d’Afrique et de la Librairie des sciences sociales, abonné à La Science sociale. Epoux d’Augustine Girault-Lesourd, également fouriériste.

René Pierre Girault est le fils de René Girault, qualifié de cultivateur [1], puis de propriétaire [2], et de Marie-Jeanne Tessier.

Lui-même s’occupe de la gestion de ses propriétés, à Saint-Georges-des-Sept-Voies, dans le département du Maine-et-Loire, même s’il a aussi un domicile à Angers. Il fait partie des cercles progressistes de son département : il est admis en 1834 à la Société industrielle d’Angers fondée en 1830 et s’intéresse au développement agricole [3]. Il se décrit lui-même comme un « chétif agriculteur » dont le « principal mérite est d’être ami du progrès et de l’appeler de tous [ses] vœux ». En 1832, il reçoit Le Phalanstère sans s’y être abonné lui-même, mais grâce, suppose-t-il, à des amis déjà fouriéristes ; il décide alors de prendre un abonnement pour l’année 1833, mais souhaite que l’on cesse les « critiques trop acerbes surtout contre les st-simoniens dont il [le journal] est le fils ». Le contenu de sa lettre semble d’ailleurs très influencé par le saint-simonisme. Mais, conclut-il, « la lecture de votre journal dans ma solitude d’au milieu des champs que je laboure fera une partie de ma joie » [4].

En 1838, il épouse Héloïse Augustine Lesourd-Delisle, connue ensuite sous le nom d’Augustine Girault-Lesourd [5], puisque les deux époux, associent alors leur nom et se font désormais appeler Girault-Lesourd. Ils fréquentent les milieux républicains (par exemple Bordillon, qui possède une propriété sur une commune voisine de Saint-Georges-des-Sept-Voies) et fouriéristes (Eugène Bonnemère). Ils nouent également des liens avec le socialiste nantais Ange Guépin [6].

René Pierre Girault fait partie des actionnaires de l’Union agricole d’Afrique, qui, en 1846, fonde une exploitation agricole près d’Oran. Il souscrit pour 200 francs, d’après une liste de 1852 [7] et est encore recensé parmi les actionnaires dans une liste de 1869 (il n’apparaît plus dans la liste suivante, en 1881) [8]. En 1858, il se rend avec sa femme en Algérie ; il y visite des établissements agricoles et en ramène « des produits des principales industries de ce beau pays désormais français » qu’il présente lors d’une exposition organisée par la Société industrielle d’Angers [9].

Dans les années 1860, on voit Girault-Lesourd apporter une modeste contribution à la réorganisation de l’École sociétaire effectuée par Barrier. En 1866, il est admis parmi les actionnaires de la société en commandite qui exploite la librairie des sciences sociales ; cependant, il est absent de l’actionnariat de la société anonyme qui succède en 1869-70 à la société en commandite. Il est abonné à La Science sociale [10].

Avec son épouse, il semble s’être également intéressé à l’éducation populaire : il fait partie de la Société Franklin, fondée en 1862 pour favoriser la diffusion de la lecture en encourageant la création de bibliothèques populaires [11]. En 1865, son épouse et lui mettent 50 francs à la disposition de l’administration scolaire, pour organiser un concours entre les élèves des écoles communales du canton de Gennes et récompenser les meilleurs ; le préfet observe favorablement l’initiative qui est ensuite reprise par le conseil général du Maine-et-Loire et étendue à tout le département : « ce concours vient d’avoir lieu ; il a vivement stimulé les maîtres et les enfants. Les familles des élèves qui y ont pris part l’ont suivi avec un extrême intérêt », observe le préfet. Cette initiative est reprise par le conseil général du Maine-et-Loire, qui inscrit au budget de 1866 la somme de 500 francs pour l’organisation de concours dans tout le département [12].

Les Girault-Lesourd – mais sans doute davantage Augustine que René-Pierre – s’inscrivent aussi dans le développement de la lecture populaire, en proposant aux habitants des environs une partie de leur bibliothèque ; c’est leur jardinier qui fait office de bibliothécaire. Puis, quand une bibliothèque est créée par souscription dans la commune, ils contribuent à la constitution de son fonds avec un don de livres [13].