A propos de Jean Journet

Disciple atypique et pour le moins hétérodoxe de Fourier, ami du peintre Courbet et du photographe Nadar qui ont tous deux laissé de lui de superbes portraits, Jean Journet (1799-1861) est aujourd’hui encore célèbre pour ses écrits ardents et exaltés, qui ont amené maints collectionneurs à le ranger dans la catégorie très prisée des « fous littéraires ».
Le paradoxe est pourtant qu’il n’existe à ce jour aucune bibliographie fiable et exhaustive de ses différentes publications. S’attacher à combler cette lacune constitue donc un préalable à toute approche biographique.
La liste qui suit constitue une première tentative d’établir une bibliographie raisonnée des écrits imprimés de Jean Journet. Elle reste de ce fait ouverte à toutes les propositions d’amendements et de corrections que vous voudrez bien adresser à son auteur par l’intermédiaire du site charlesfourier.fr.

Michel Cordillot

– Résurrection sociale universelle. Cris et soupirs, précédés d’un résumé de la théorie de Fourier, Paris, Librairie sociale, 1840-avril 1841. 5 fascicules in-24, 36, 35, 36, 35, 36 p.
[La 4e série contient des complaintes ou cantiques adressés plus particulièrement aux élèves, aux étudiants et à George Sand. Le ton enflammé et le style mystique, sont déjà caractéristiques de l’auteur. Les textes sont précédés d’un « épître » « à Messieurs les élèves de l’École polytechnique » vantant la supériorité de la théorie sociétaire de Charles Fourier. La 5e série n’a pas de titre].

– Résurrection sociale universelle. Cris et soupirs. L’apôtre à Milord (signé : Jean Journet), Paris, impr. de P. Baudouin, 1841. In-8, 8 p.

– La bonne nouvelle, ou idée succincte de l’Association, par Jean Journet, disciple de Charles Fourier, Paris, Charpentier, janvier 1844, in-16, 70 p. (2e édition : Paris, Carpentier, 1844, 70 p.)

– Résurrection sociale. Félicité universelle. Marseillaise des travailleurs, Paris, Lacour, 1844. In-8, 4 p.

– Jérémie en 1845, par Jean Journet, disciple de Fourier, Paris, Charpentier, 1845. In-16, 143, (1) p.
[Recueil de prières « au nom de Dieu, de Jésus-Christ et de Fourier ». Précédé d’un hommage de Victor Joly à l’auteur intitulé « Un apôtre au XIXe siècle », et suivi d’un catalogue de la Librairie sociétaire].

– Cri de délivrance : intronisation du règne harmonien sur le globe, par J. Journet..., Paris, Charpentier, 1846. In-8, 17 p.

– Cri d’indignation, Complainte humanitaire, par J. Journet, disciple de Fourier, Paris, Charpentier, septembre 1846. In-8, 16 p.
[Cette petite brochure de Jean Journet contient une très longue poésie intitulée « Cri d’indignation », dont les propos condamne les « civilisés ». Elle est précédée d’un texte intitulé « Aux fainéants » destiné à réveiller les « lâches et criminels », les « disciples gangrénés » et responsables du sort de toutes les victimes humaines de la société.]

– Cri suprême, appel aux honnêtes gens, Paris, Charpentier, Masgana, l’Auteur, [7 avril] 1846. In-16, 123 p.
[Précédé d’un « Prélude » tiré de la Théorie des quatre mouvements, cet opuscule contient des appels aux Phalanstériens, aux ouvriers, aux étudiants, aux guerriers, au peuple, aux marchands, aux journalistes, aux femmes, aux rois, aux prêtres, au monde. Comprend également un Avis important contenant l’analyse d’ouvrages de Considerant, Cantagrel, Briancourt... etc., avec quelques poésies à la gloire du fouriérisme.]

– Le Jugement dernier, par Jean Journet, disciple de Fourier, Paris, Charpentier, Masgana, Labitte et chez l’auteur, juin 1847. In-18, 63 p.
[Dans cette brochure, le célèbre fouriériste dissident s’en prend ouvertement à l’équipe de La Démocratie pacifique (Considerant, Cantagrel et autres).]

– Un apôtre à ses frères, Sans indication de lieu ou d’imprimeur, daté in fine 20 février 1848, 3 p. in-4 lithographiées.
[Charge contre Considerant].

– Le Réveil des travailleurs (signé : J. Journet, 8 mars 1848), Paris, impr. de Lacrampe et Fertiaux, (s. d.). In-8, 2 p.
[Dédié « Au citoyen Sobrier ».]

– Avorterons-nous encore ? Cri de dégoût. Conjuration de l’anté-christ dévoilée, Paris, Impr. de Lacour, juin 1848. 4 p.
Dans ces deux textes parus au lendemain des Journées de Juin, l’auteur livre une vision apocalyptique et désespérée de la situation (« l’Antéchrist est parmi nous »).

– Résurrection sociale. Félicité universelle. Cri de détresse, Paris, s. d. In-8, 5 fascicules de 4 p. chacun.

– Résurrection sociale. Félicité universelle. Cri de détresse, Paris, chez l’auteur et chez tous les marchands de nouveautés, juin 1849. In-8, 16 p.
[Daté in fine 12 juin 1849. Tout juste revenu à Paris pour y reprendre son apostolat, Journet se voit « replonger dans le gouffre de Bicêtre » (il n’y restera que quelques semaines, mais en sortira très diminué à tous égards). Il en appelle à ses frères et amis fouriéristes pour le secourir. Comme d’habitude un « prix distributif » est indiqué sur la page de titre : « Riches : 5 F, Aisés : 1 Fr, du commerce : 15 c ».]

– Le Socialisme démasqué, Paris, chez tous les marchands de Nouveautés, juin 1850. In-8.
Comprend : [1] Cri de pitié : les faux prophètes, 16 p. ; [2] Cri d’alarme : la terre promise, 16 p.

– Aux fondateurs de l’Harmonie universelle, le genre humain reconnaissant, Paris, Impr. Lacour et cie, s. d., in-8°, 16 p.
[Cette brochure destinée à lancer une « Association expérimentale. Société de la Fraternité active ». On y trouve les statuts, ainsi qu’une liste de souscripteurs, parmi lesquels figurent J. Delbruck, Charles Fauvety et Pierre Lachambeaudie.]

– L’An de Salut, ou la solution des solutions par un fou, un mendiant, un apôtre, par Jean Journet, disciple de Fourier. Paris, chez tous les Marchands de Nouveautés, février 1851. In-8, 15 p.
[Dans cette brochure rédigée au lendemain de son séjour à Bicêtre, Journet proclame sa folie, sa misère, et son dévouement à la cause fouriériste. Il appelle sans relâche à œuvrer pour le salut du genre humain ... et pour le sien : « Soutenez l’apôtre ébranlé prêt à fléchir, sous tout le poids d’un monde subversif... » Avec un poème intitulé « Le réveil de l’Humanité » à la gloire du travail attrayant.]

– Résurrection sociale. Félicité universelle. Poésies et chants harmoniens par Jean Journet, disciple de Fourier. Première série, Paris, chez tous les marchands de nouveautés et chez l’auteur, juillet 1851. In-12, 24 p.

– Poësies de Jean Journet, avec une préface, Genève, Impr. Ch. L. Sabot, Rue de Rive, mars 1853. In-12, LXIV.
[Seule la préface a été publiée.]

– Poësies de Jean Journet, Lausanne, Imprimerie Laropin et Ciendoz, 1855. In-12, 16 p.

– Cri de résurrection. Aux vivants et aux morts, Genève, 1855.
(2e édition, Paris, chez l’auteur, 1856. In-16, 36 p.)

– L’Ère de la femme, ou le règne de l’harmonie universelle, [Vaugirard], Impr. d’Alf. Choisnet, janvier 1857. In-8, 8 p.

– Poésies et chants harmoniens, Paris, à la librairie universelle de Joubert, juin 1857, In-12, (4), LXXIV, 205 p.
[Faute d’avoir été entendu par le peuple, l’Apôtre se décide à se tourner vers les grands et autres personnages influents. Il dédie donc ses poésies à l’Impératrice et remercie ses souscripteurs : Nadar, Féval, Ponson du Terrail, Maxime du Camp, etc.]

– Documents apostoliques et Prophéties, Paris, chez l’Auteur, rue Serpente, 21, chez F. Moreau, Palais-Royal, péristyle de Valois, 182-183, juin 1858. In-12, (10), 269, (1) p.
[Cet ouvrage réunit différents écrits de Jean Journet appelant les hommes et les femmes à œuvrer vers « l’intronisation du règne harmonien sur le Globe ». Il contient un texte sur la colonie du Texas (p. 154-174), ainsi que de nombreux appels à l’expérimentation immédiate des théories de Fourier, comme la souscription pour la réalisation d’un phalanstère d’enfants (p. 2-3). On y trouve aussi les statuts d’une « Association expérimentale ou Société de la fraternité active ». En début d’ouvrage se trouve une lettre de recommandation de Nadar, ainsi que la liste des souscripteurs.]

– Le Passé et l’avenir, chant harmonien, par Jean Journet, Paris, Joubert, 1857. In-12, 12 p.

– Les sept clameurs du désert ; ou, Le socialisme démasqué. Documents historiques, Paris, F. Moreau, 1858. In-12, paginé 275-344.

– L’Apothéose de l’Empire, ou le Règne de l’harmonie universelle, par Jean Journet, Foix, Pomiès frères, 1859. In-12, 22 p.

– Le Chant du martyr, poésie harmonienne, par Jean Journet, Toulouse, impr. de Lamarque et Prives, 1860. In-12, 10 p.

– Les Chants pacifiques (Signé : J. Journet, 1861), Toulouse, impr. de Bonnal et Gibrac, s. d. In-4°.
[Comprend : [1] « L’Empire, c’est la paix », 1 p. ; [2] « Égérie », 1 p. ; [3] « Le Divin message », 1 p.]

Ajout de janvier 2011

4 poèmes de Jean Journet, "L’apôtre au philanthrope", "L’apôtre à
l’écrivain", "L’apôtre à Lamennais", "L’apôtre à Lamartine" figurent dans le
volume : Harmonies sociales et poétiques. Recueillies et publiées au
bénéfice des victimes de l¹inondation de 1840, par un membre de l¹Union
phalanstérienne, Paris, Delloye, à la librairie sociale ; Lyon, Guigard,
Nourtier ; Cluny, aux bureaux de l¹Union phalanstérienne, 1841, p. 175-190.
Ils sont précédés (p. 168-174) d’un article de Charles Delescluze (futur
quarante-huitard éminent, et futur dirigeant de la Commune de Paris),
précédemment paru dans le Journal de Charleroi (Belgique), le 24 septembre
1840, sous le titre "Un apôtre en 1840". Delescluze y raconte sa rencontre
avec Journet alors que celui-ci faisait de la propagande fouriériste parmi
le peuple belge. Il ne semble pas que ces poèmes aient été reproduits
ailleurs.

Ajout de décembre 2011

Résurrection sociale, félicité universelle. Paris, Imprimerie Lacour, nd [1849]. 10 livraisons in-8, en feuilles numérotées 1-10, de 4 p. chacune.

Les différentes livraisons portent chacune la date de leur rédaction, de 1840 à mars 1849.

1. Prier ! 1840

2. Marseillaise des travailleurs. 1844

3. Réveil des travailleurs. Mars 1844.

4. Triomphe des travailleurs. Février 1848.

5. La France martyre. Septembre 1848.

6. Le travail attrayant. Septembre 1848.

7. Garde à vous. 24 février 1849.

8. Au ministre. 1844.

9. L’astre du progrès. Mars 1848.

10. Trois fois malheur ! Mars 1849.

Cette publication très rare ne figure dans aucune bibliographie fouriériste.