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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Bourguignolle, Nicolas, Alexandre
Article mis en ligne le 8 février 2008
dernière modification le 13 novembre 2015

par Bouchet, Thomas, Guengant, Jean-Yves

Né le 16 août 1790 au Havre (Seine-Inférieure), mort le 17 avril 1859 à Condé-sur-Vesgre (Seine-et-Oise, auj. Yvelines). Architecte, membre du groupe phalanstérien finistérien, il soutient les essais phalanstériens de Cîteaux (Côte-d’Or), et de Condé-sur-Vesgre (Seine-et-Oise). Actionnaire de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier »

Fils d’un charretier d’Ingouville, un faubourg industriel du Havre, il rejoint Brest sans doute au lendemain de la Restauration. Franc-maçon, initié en 1810, il vient en effet de s’affilier à la loge L’Heureuse Rencontre en mai 1816. Il quitte la maçonnerie en 1819, il est radié de la loge pour refus de cotisation. Il s’est installé architecte et entrepreneur du bâtiment à Brest, où il épouse Françoise Tarpon en 1824 [1]. Il fait fortune grâce aux travaux sur les fortifications de la ville puis, installé à Guipavas, où il est exploitant agricole, il y rencontre
Jean Foucault, un saint-simonien ami de Charles Pellarin, devenu fouriériste. Ensemble, ils soutiennent le journal La Phalange, participant à une souscription formée à Brest « pour hâter la réalisation des idées de M. Fourier » [2]. Ils font partie du groupe animé par Joseph Pouliquen, de Landivisiau. Jean Foucault, dans une correspondance avec Victor Considerant en 1837, indique que ses amis Bourguignolle et Contant sont favorables au Centre parisien, face aux dissidences de l’Union harmonienne. [3]

Il est signataire d’une lettre collective écrite à Brest le 18 septembre 1841 : « Nous, soussignés, habitants de la ville de Brest, certifions avoir suivi les expériences relatées dans La Phalange du 8 septembre 1841 sur un nouveau système de céréales et affirmons que tous les faits accusés par MM. Paillard et Bernard sont de la plus grande exactitude. » Le 22 septembre 1841, La Phalange publie une série d’échos sur une méthode agricole fondée sur les cultures alternées, développées par deux fouriéristes de la région brestoise, MM. Paillard et Bernard qui veulent expérimenter les méthodes allemandes fondées sur l’utilisation de fertilisants. Les deux hommes, avoués à Brest, ont mené l’expérience, en essayant de développer une culture hors-sol, sans détailler les conditions. L’expérience s’est déroulée sur une petite surface. Cela crée la polémique et laisse sceptique les journaux spécialisés en agriculture [4].

Il rejoint la colonie de Cîteaux à la fin de l’automne 1841, avec ses amis Jean Foucault et Etienne Contant, agriculteur à Brest. Qualifié de « propriétaire à Guipavas » dans le contrôle nominatif des personnes résidant à Cîteaux le 1er janvier 1842, il fait probablement partie, ainsi que le montre Thomas Voët, d’un groupe de fouriéristes brestois, orthodoxes et liés à la fois à Arthur Young et à Victor Considerant, donc minoritaires par rapport aux dissidents réalisateurs de Cîteaux. Ce groupe vient cependant de faire l’union avec le groupe brestois dissident, comme l’indique un courrier de Pouliquen adressé à Charles Pellarin, le 17 septembre 1841 [5]. Bourguignolle s’intéresse aux questions agronomiques. Il est l’auteur d’un « état approximatif du produit de la récolte 1843 ». En mars de cette même année, il fait partie des personnes qui selon Young sont « encore attachées plus ou moins à Cîteaux [et qui] ont offert dans le temps 10 à 15 000 francs pourvu qu’ils fussent bien garantis ». Au 15 mai 1843, il est cité comme actionnaire de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ». Avant que la société soit scindée en deux entités, la seconde devenant la « Société pour la transformation de La Phalange en journal quotidien », il détient quatre actions pour deux cents francs réglés.
De retour à Brest il rejoint le groupe phalanstérien brestois [6] formé en décembre 1844, sous l’égide de Paul de Flotte, d’Edouard de Pompéry, de Théophile de Pompéry et d’Aristide Vincent. Installé en centre-ville, il diffuse, avec son épouse, les ouvrages fouriéristes sur Brest, par l’intermédiaire de la librairie sociétaire (un dépôt de brochures et de livres) mise en place en 1845. [7] Puis on le trouve à Quimperlé, où il soutient le projet de l’Union agricole d’Afrique, de Saint-Denis du Sig. Son fils Hippolyte Alexandre (1825-1883) s’est installé à Rosporden, où il est secrétaire de mairie.

En 1850, Joseph Pouliquen participe à la fondation de la nouvelle société, le « Ménage sociétaire ». Les sociétaires agrandissent les locaux et relancent l’activité. La colonie abrite alors sept personnes, dont la famille Madaule, un capitaine du Génie. Pouliquen et Foucault y résident en permanence. [8] Leur ami Bourguignolle les rejoint avec son épouse fin 1855 [9] et séjourne par intermittences à la Colonie – il a sans doute le statut d’hôte.

Son fils, devenu minotier à Rosporden, poursuit l’engagement de la famille ; le bulletin de l’Union agricole le cite à plusieurs reprises comme actionnaire. Il figure sur les listes d’actionnaires de l’Union du Sig en 1869 [10] et en 1880 [11]. Il est présent à la colonie de Condé en 1859, lors du décès de son père.


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Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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