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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

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Article mis en ligne le décembre 2004
dernière modification le 7 avril 2008

par Bouchet, Thomas, Dubos, Jean-Claude

Anne LHUISSIER, « Le restaurant sociétaire de Grenoble sous la Seconde République. De l’initiative politique à l’institution réformatrice », Revue d’histoire du XIXe siècle, 26-27, 2003 (1-2), p. 85-110.

L’objet de cette étude est une société alimentaire d’inspiration phalanstérienne, dont la durée de vie a été exceptionnelle (1851-1911). Anne Lhuissier montre que « la fondation, puis le succès de l’association grenobloise se situent en dehors de la sphère politique et se comprennent dans un mouvement plus vaste de volonté de réforme de l’alimentation populaire, portée par les élites locales soucieuses de l’approvisionnement des « classes laborieuses ». Elle insiste sur le rôle joué par quelques individus très engagés dans l’expérience, tels Taulier (un moment maire de Grenoble) ou Joseph Rey. Elle décrit un réseau local serré d’interconnaissance et d’amitié. Ses analyses sont à rapprocher de celles que Maurice Agulhon a proposées à propos du restaurant sociétaire de Toulon dans Une ville ouvrière au temps du socialisme utopique, Toulon de 1815 à 1851 (Paris-La Haye, Mouton, 1970). Au même titre que l’article signé dans le présent Cahier Charles Fourier par Astrid Léger, la recherche d’Anne Lhuissier permet de découvrir un passionnant faisceau d’expériences dans la France du XIXe siècle.

Jean-Claude WARTELLE, « Auguste Hadery, agriculteur positiviste dans l’Allier », Etudes bourbonnaises, 2004-2 (éditeur : J.-T. Bruel, 19 avenue Th de Banville 03000 Moulins). Cette étude de 42 pages contient de nombreuses références à Wladimir Gagneur et à sa famille ainsi qu’aux deux frères Sauria. Charles Sauria, officier de santé - médecin - à Saint Lothain (Jura) fut fouriériste avant de se convertir à la religion positiviste, tandis que Wladimir Gagneur ne fut que sympathisant positiviste.

On doit à Ceri CROSSLEY deux études qui intéresseront sans aucun doute les lecteurs des Cahiers. La première est un article : « Anglophobia and Anti-Semitism : the case of Alphonse Toussenel », Modern and Contemporary France, vol 12, no. 4, 2004. La seconde est un livre : Consumable Metaphors : attitudes towards Animals and Vegetarianism in Nineteenth Century France, Berne, Peter Lang, 2005 (avec un chapitre consacré à Toussenel, d’autres à Lamartine, à Michelet, aux groupes végétariens-anarchistes, à Gleizes - le fondateur de la pensée végétarienne en France, dont les idées rappellent parfois un peu celles de Fourier).

Thomas BOUCHET

La Societa Amorosa, de Arrigo COLOMBO, vient d’être traduit en français. Rappelons que les Cahiers Charles Fourier ont publié l’an dernier deux comptes rendus de la version originale de l’ouvrage, par Roberto Massari et René Schérer.

Arrigo COLOMBO, La Société amoureuse, Notes sur Fourier pour une révision de l’éthique amoureuse et sexuelle, traduction de Marie-Josèphe Beauchard, Paris, L’Harmattan, coll. La Philosophie en commun, 2004.

Montalembert et Cîteaux (Relevé dans le tome III (1834-1843) du Journal intime inédit de Montalembert, publié en 2003 chez Honoré Champion par Louis le Guillou et Nicole Royer-Taillade)

Montalembert, à la recherche d’un château à acheter en Franche-Comté, écrit le 4 octobre 1839 : « Nous allons à la forge de Baudin prendre des renseignements chez MM. Monnier sur le Pin et autres propriétés. Ils me proposent Cîteaux qui est à vendre et qui me sourirait beaucoup s’il y avait quelques souvenirs actuels de Saint Bernard si ce maraud de Chauvelin [propriétaire de Cîteaux, mort en 1832] ne l’avait pas si complètement démoinillé ». L’intérêt de ce passage est de montrer qu’avant de participer au projet de Phalanstère d’Arthur Young et 1840 les Monnier avaient l’intention de se défaire de Cîteaux en tant que mandataires de madame de Chauvelin. Montalembert a aussi noté le 19 juillet 1837 son passage à la forge de Montagney, résidence de Joseph Gauthier, frère de Clarisse Vigoureux. Dans ses Mémoires publiés en 1899, Clarisse Coignet fille de Joseph Gauthier raconte cette visite : elle était alitée et Montalembert était venu à son chevet et lui avait dit : « Pour guérir, mademoiselle, il faut croire et prier. » Peu habituée à ce langage dans sa famille voltairienne, Clarisse Coignet ajoute un commentaire : « Je le pris pour un saint. »

Jean-Claude DUBOS