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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Wocquier, Léon (Louis Alexis)
Article mis en ligne le 8 décembre 2019
dernière modification le 2 décembre 2019

par Desmars, Bernard

Né le 24 décembre 1821 à Habay-la-Neuve (Belgique), mort le 8 mai 1864 à Gand. (Belgique). Écrivain et traducteur, enseignant à la faculté de philosophie de Gand. Propagandiste de la théorie sociétaire à Louvain dans la seconde moitié des années 1840.

Léon Wocquier fait ses études universitaires à Liège et à Louvain. Il obtient trois doctorats, en philosophie et lettres, en droit et en sciences politiques et administratives. Il fait partie du groupe phalanstérien de Louvain [1]. Il est un « remarquable propagandiste » de la théorie sociétaire [2]. En 1847, il publie une nouvelle, Souvenirs de la vie universitaire. Édouard Gaillant. Le héros du récit, le docteur Marcus, est un disciple de Fourier qui s’efforce de propager ses convictions auprès de jeunes gens. Il les invite à un banquet dans lequel il présente la théorie sociétaire avec enthousiasme [3].

Selon un article adressé par un « élève de l’université catholique de Louvain » et publié dans La Démocratie pacifique,

le docteur Marcus initie aux splendeurs de la vie harmonienne, ses jeunes camarades. Ceux-ci, en bons civilisés, ne font pas mal d’objections, que Marcus réfute avec la patience dont les vrais phalanstériens savent s’armer. Ce n’est pas un système complètement développé, mais une série de pensées qu’aucun vieux phalanstérien ne désavouerait [4].

Selon le même étudiant de Louvain,

la brochure de M. Wocquier a été dévorée ici par plus de quatre cents de ses condisciples. En montrant dans tout son jour cette grande et noble figure de Fourier, tant de fois salie par les déclamations des maîtres, en l’entourant de ce respect et de cette vénération que la postérité lui doit, l’auteur a fait preuve de caractère et rendu à la cause de l’humanité un service dont un jour ses jeunes camarades lui sauront gré [5].

Parallèlement, à ses travaux universitaires et à ses activités militantes, Wocquier est l’auteur de textes littéraires publiés à partir de 1842. Ce sont des œuvres en vers (Préludes poétiques) et en prose, dont des Chroniques historiques et traditions populaires du Luxembourg (sept volumes) et des Romans, contes et nouvelles (six volumes). Il collabore à la Revue de Belgique et à la Revue de Liège. Il est aussi membre de la Société littéraire de l’université de Louvain.

Léon Wocquier participe à la contestation qui se développe en mars-avril 1848 à l’université catholique de Louvain. Une adresse aux étudiants allemands, louant leurs initiatives en faveur de la liberté, entraîne tout d’abord le renvoi de plusieurs étudiants, dont Alphonse Demeur. Les protestations contre cette mesure, puis la rédaction d’un manifeste réclamant une révision du règlement universitaire, provoquent l’exclusion des signataires, dont Hubert Boëns et Léon Wocquier [6], qui part alors à l’étranger comme précepteur particulier.

En 1850, il est nommé professeur agrégé à la faculté de philosophie de Gand ; il y est chargé des chaires d’anthropologie et de logique. S’y ajoute en 1854 la philosophie morale. Il correspond avec Victor Cousin dont il sollicite l’avis sur les ouvrages d’histoire de la philosophie qu’il rédige dans les années 1850 [7]. En 1858, il est nommé professeur extraordinaire ; mais la même année, alors que des ennuis de santé affaiblissent ses capacités de travail, la direction de l’université lui retire les enseignements qu’il assurait jusqu’alors pour lui attribuer des cours de droit naturel et d’histoire de la philosophie [8].

Parallèlement, il traduit de nombreux romans et nouvelles de l’écrivain de langue flamande Henri Conscience, qu’il fait ainsi connaître au public francophone. Il est aussi le traducteur de quelques ouvrages des écrivains néerlandais Nicolas Beets (qui écrit sous le nom d’Hildebrand) et Jacob van Lennep, et de l’écrivain allemand Friedrich Wilhelm Hackländer.

Sa maladie s’aggrave au début des années 1860 ce qui l’amène à renoncer à ses activités d’enseignement quelques mois avant son décès en 1864.