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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Rebuffat, Achille (Joseph Marius), dit Jean Tribaldy
Article mis en ligne le 7 juin 2018

par Desmars, Bernard

Né le 21 mars 1860 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Employé, publiciste, homme de lettres. Membre du groupe phalanstérien de Marseille au début des années 1880.

Achille Rebuffat, fils d’un « commis », rejoint à la fin des années 1870 le groupe phalanstérien de Marseille, qui, autour de Jean-Baptiste Guizou, reste très actif et compte plusieurs jeunes gens. Il en est le secrétaire en 1880-1881 et correspond alors avec le Centre sociétaire parisien [1]. Sans doute fait-il partie de la « quinzaine de jeunes gens » de Marseille qui, en 1880, invitent – vainement – Victor Considerant à reprendre la propagande et à se mettre à la tête de l’École sociétaire [2].
En avril 1882, Rebuffat, « notre sympathique poète et condisciple », est présent au banquet organisé pour célébrer l’anniversaire de la naissance de Fourier. Deux de ses poèmes sont lus lors du banquet d’avril 1885 ; l’un, Miserere !, est adressé « à [ses] chers condisciples du groupe phalanstérien marseillais » ; il décrit d’abord les souffrances du peuple ; puis

Nous sommes avec toi, Fourier, déchireur d’ombres,
Qui voulus étoiler un peu notre ciel sombre ;
Nous avons écouté ta voix !
Nous sommes avec toi, penseur de saintes choses
Qui veux en toutes mains mettre de belles roses,
De belles fleurs en tous les doigts !
[…]
Ah ! nous avons prêché tes dogmes prophétiques.
Et pour faire tomber les murailles antiques,
Fourier nous les prêchons encore !
C’est dans ton firmament que notre essor nous mène,
Et nous en ouvrirons à notre race humaine.
À deux battants, les portes d’or ! [3].

Achille Rebuffat publie dès cette époque ses premiers ouvrages sous le nom de Jean Tribaldy, dont un récit en vers, Histoire de cabaret, et une pièce de théâtre en vers, Le Crime de Claude. Il fait partie de groupes littéraires et artistiques marseillais appelés La Sève et les Jeunes [4]. Il contribue à la fondation de la Revue moderniste.
Il quitte ensuite Marseille et cesse toute relation avec le mouvement fouriériste. En 1900, il se marie à Paris avec Augustine Junique. D’après l’acte de mariage, il est « employé ». Mais il se présente aussi comme « homme de lettres et publiciste », en particulier quand il est fait chevalier de la Légion d’honneur, en 1920. Son dossier signale qu’il collabore depuis 23 ans à La Dépêche de Toulouse, dont il est rédacteur en chef ; « il a été autrefois rédacteur en chef du Petit Dauphinois et secrétaire de la rédaction de La Dépêche de Brest » ; il est aussi rédacteur à La France de l’Ouest et au Progrès de la Somme.