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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Suin, (Louis) Achille (Montanot)
Article mis en ligne le 25 janvier 2018
dernière modification le 11 décembre 2023

par Desmars, Bernard

Né le 17 août 1818 à Doudeville (Seine-Inférieure, aujourd’hui Seine-Maritime), décédé le 18 avril 1893 à Rouen (Seine-Inférieure, aujourd’hui Seine-Maritime). Médecin. Membre du « groupe des Harmonistes », au début des années 1840. Soutien de la Maison rurale d’expérimentation sociétaire fondée par Adolphe Jouanne à Ry.

Achille Suin est le fils d’un officier de santé. Peut-être suit-il lui-même une formation pour devenir officier de santé entre 1837 et 1839 [1] ; en tout cas, il obtient son baccalauréat littéraire à Paris en 1842.

Il est alors, avec Auguste Jounin, Adolphe Jouanne, Joffroy et Philardeau, l’un des membres du petit « groupe des Harmonistes », situé en dehors de l’École sociétaire de Victor Considerant ; ce groupe publie au printemps 1842 une éphémère Correspondance phalanstérienne (deux numéros) afin de développer les liens entre les relations entre les fouriéristes qui n’appartiennent pas à l’École sociétaire. La parution reprend en septembre 1843 et se prolonge jusqu’en janvier 1844 [2]. Les cinq hommes organisent le 16 septembre 1843 le transfert du corps de Charles Fourier vers une concession à perpétuité, ce qui suscite la colère des dirigeants de l’École sociétaire [3].

Le nom d’Achille Suin disparaît ensuite de la documentation fouriériste : il semble rester à l’écart de la publication d’une nouvelle version du Nouveau Monde, repris en janvier 1844 par ses amis Joffroy, Jounin et Jouanne. Peut-être est-il alors retourné en Normandie. Il obtient son baccalauréat scientifique à Caen en 1846 ; il s’inscrit à l’École de médecine de Rouen l’année suivante ; il échoue à ses premiers examens ; de 1849 à 1851, il continue sa formation avant de suspendre ses études. Il les reprend à la faculté de médecine de Paris au début des années 1860 et obtient le doctorat de médecine en 1865 [4]. Il exerce à Limézy, en Seine-Maritime.

Soutien de la Maison rurale d’expérimentation sociétaire (Ry)

Il est l’un des premiers soutiens financiers de Jouanne, alors que celui-ci, après avoir fondé une mutuelle envisage la création d’un jardin d’enfants au début des années 1860 ; il est ensuite l’un des principaux souscripteurs de la Maison rurale d’expérimentation sociétaire. Son concours financier s’élève à près de 10 000 francs, déclare Jouanne en avril 1876, ou à 5 800 francs d’après un tableau publié en octobre 1876. Dans les années qui suivent, il continue à apporter son aide qui n’est pas seulement pécuniaire ; ayant cessé d’exercer ses activités médicales, il s’installe à Ry en 1876 ; il aide Jouanne en siégeant au « conseil des familles » qui assiste le directeur de l’établissement [5]. Il reste toutefois peu de temps à Ry ; au début des années 1880, il est domicilié à Rouen.

Vers 1879-1880, puis à nouveau en 1882, la Maison rurale connaît d’importantes difficultés et plusieurs fermetures. Suin aide Jouanne à relancer l’institution ; il publie avec lui une brève brochure sur les « courtes séances » qui, appliquées à l’organisation industrielle rendent le travail attrayant et productif. Les deux auteurs indiquent ensuite que cette méthode devait être appliquée à des enfants au sein de la Maison rurale ; « mais les entraves qu’on a suscitées à cette noble entreprise, en trompant la bonne foi de l’autorité sur son but et son caractère, en compromettent gravement le succès ». Ils souhaitent donc l’arrivée de « nouveaux concours » et de « puissantes protections » [6]. Ces difficultés amènent Jouanne à réorienter la Maison rurale vers l’accueil des orphelins et des enfants abandonnés qui lui sont envoyés par les services d’assistance du département de la Seine ; une nouvelle société est créée en 1880, l’Œuvre des colonies sociétaires ; Suin fait partie du « comité administratif » aux débuts de l’association [7]. Il reste ensuite membre du « Conseil des familles » de l’institution [8].

Les efforts de Jouanne et de Suin n’empêchent pas la fermeture de la Maison rurale au milieu des années 1880.

Alors qu’il est semble-t-il resté à l’écart de la réorganisation de l’École sociétaire dans les années 1860, il fait partie des disciples qui, aux alentours de 1880, viennent au secours de la Librairie des sciences sociales, menacée de disparition. En 1880, il s’engage à verser 25 francs chaque année, ce qu’il fait effectivement en 1880, 1881 et 1882.