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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Stéphan, Léopold François
Article mis en ligne le 31 mars 2017

par Desmars, Bernard

Né le 14 octobre 1815, à Brest (Finistère), décédé le 22 novembre 1886 à Brest. Employé dans l’administration de la Marine, à Saint-Louis (Sénégal). Membre du groupe phalanstérien de Saint-Louis à la fin de la monarchie de Juillet.

Léopold François Stéphan est le fils d’un sous-officier du bagne de Brest [1]. Selon l’acte de naissance, Jean Stéphan est « sous-comité de chiourme », un comité étant ici un « officier proposé à la chiourme d’une galère » [2]. Il entre en 1833 dans les services du ministère de la Marine à Brest, d’abord comme « écrivain », puis comme « commis de marine ». En 1836, il est envoyé au Sénégal ; il travaille à Saint-Louis auprès du gouverneur ; il est promu commis principal en 1845 et sous-commissaire en 1847 [3].

Prosper Bancal le cite alors comme l’un des membres du groupe phalanstérien de Saint-Louis. Stéphan s’abonne en 1847 à l’édition hebdomadaire de La Démocratie pacifique [4]. Il renouvelle son abonnement l’année suivante [5]. L’arrêt – ou la perte – de la correspondance de Bancal avec l’École sociétaire ne permet pas d’en savoir plus sur l’engagement de Stéphan et des autres phalanstériens du Sénégal en faveur de la cause sociétaire.

Stéphan vit en concubinage avec Marie William Ferick, elle-même fille naturelle probablement issue d’une union entre un Européen, William Ferick et une Africaine ou une métisse, Marianne Pépin. Il a avec sa compagne deux filles, nées en 1840 et 1848. Il régularise son union en 1851 et légitime ses enfants [6]. Son condisciple Bancal est l’un de ses témoins lors de ce mariage. Son épouse décède en 1857.

Continuant sa progression au sein de la hiérarchie de l’administration de la Marine, Stéphan est nommé commissaire adjoint en 1855, avant d’être promu commissaire en 1860. Il est désormais l’un des proches collaborateurs des gouverneurs Faidherbe – de 1854 à 1861, puis de 1863 à 1865 – et Jauréguiberry, de 1861 à 1863. Il remplit les fonctions d’ordonnateur, par intérim (octobre 1855-janvier 1856), puis comme titulaire à partir de janvier 1856 [7], devenant ainsi le « deuxième personnage de la colonie, faisant de droit l’intérim du gouverneur » [8]. Il est également membre du « collège des assesseurs pour le jugement des affaires de traite des noirs à Saint-Louis » [9]. Il assume ainsi le gouvernement du Sénégal entre le départ de Faidherbe le 1er juin 1861 et l’arrivée de Jauréguiberry en décembre suivant. Il reçoit les éloges du premier sous les ordres duquel il obtient la Légion d’honneur ; pour le second, il est certes un « excellent homme » ; mais il « est d’une nonchalance déplorable, ne surveille rien, tolère tout, ne me seconde en aucune façon » [10].

Alors que depuis 1836, il n’a effectué que de brefs séjours en métropole, il quitte définitivement le Sénégal en 1865. Après un bref passage à Toulon, il est employé au port de Brest de 1866 à 1870, puis à celui de Dunkerque, de 1870 à 1875, avant de terminer sa carrière à Nantes en 1877 [11]. Il s’installe ensuite dans sa ville natale.

Ses seuls liens avérés avec la cause sociétaire résident dans son abonnement à La Démocratie pacifique à la fin de la monarchie de Juillet et au début de la Seconde République. On ne le voit plus ensuite dans la documentation fouriériste.