Liste établie d’après : Archives nationales, Fonds Fourier et Considerant, Archives sociétaires, 10AS 31 (4) (681Mi52, vues 200-202).

Bien que Victor Considerant n’ait jamais proposé de mener une expérience phalanstérienne à Réunion (Texas), ce projet de colonisation, comme l’avait été celui de Condé en son temps avant d’être désavoué par Fourier lui-même, bénéficie d’un engagement total de la direction et des membres de l’École sociétaire. Exilé en Belgique après les journées de juin 1849, Victor Considerant se rend aux États-Unis en novembre 1852, à l’invitation du fouriériste américain Albert Brisbane qui lui fait parcourir l’Amérique de New York au Texas. De retour en Belgique en septembre 1853, Considerant entreprend la rédaction du récit d’un voyage qui l’a subjugué et lui a redonné espoir. Au printemps 1854 paraît Au Texas [1] qu’il adresse uniquement aux sympathisants [2] du mouvement fouriériste. Son livre suscite l’enthousiasme, bien au-delà de ses espérances et projets. Lettres et propositions de contributions financières ou matérielles affluent au centre parisien de l’École sociétaire en vue de se lancer dans un nouvel essai de réalisation. Le 26 septembre 1854 est fondée la Société de colonisation européo-américaine au Texas [3]. « La société devait entreprendre l’achat de terres, les défricher en vue de la colonisation, acheter du bétail et des outils, et fournir des moyens de transport en Amérique aux groupes de colons avec lesquels elle était en tractation » [4]. L’Agence centrale ou Gérance, dirigée par Godin, Bureau et Guillon, doit publier un Bulletin [5] des activités de la Société, convoquer les Assemblées générales d’actionnaires et superviser les actes de son agent exécutif au Texas, Victor Considerant.

Pour en savoir plus :

« Autour de la colonie de Réunion, Texas », Cahiers Charles Fourier, n° 4, 1993.
Jonathan Beecher, Victor Considerant. Grandeur et décadence du socialisme romantique, Dijon, Les Presses du réel, 2012, pp. 395 et suivantes (Quatrième partie. Le Texas).