Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Kolly (de Montgazon), Henry
Article mis en ligne le 16 décembre 2012
dernière modification le 8 juin 2015

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 10 vendémiaire an VI (1er octobre 1797) à Bourg-en-Bresse (Ain). Décédé à Dijon (Côte-d’Or) le 9 mai 1868. Industriel dijonnais.

Henry de Kolly de Montgazon est le fils de Pierre de Kolly, né à Perpignan (Pyrénées-Orientales) le 30 mai 1768, décédé à Dijon le 23 février 1848 (Côte-d’Or). Ce dernier est entré à l’Ecole des ponts et chaussées en 1785, devient élève ingénieur chargé des terrassements du canal de Bourgogne (fraction de l’Yonne à la Saône), puis ingénieur le 24 juin 1793. Envoyé à Bourg-en-Bresse, il y épouse en septembre 1796, Marie-Henriette-Charlotte du Port de Loriol, veuve d’Antoine-Bernard-Constant de Marron de Meillonas, suspect décapité place des Terreaux à Lyon, le 26 pluviôse an II (14 février 1794). Fixé à Dijon, Pierre de Kolly y perd son épouse le 27 juillet 1843. L’hôtel de Kolly est situé place Saint-Michel, n° 33, place où réside Jean-Claude Oudot. Leur fils, Henry de Kolly de Montgazon, épouse à Dijon, le 10 mai 1827, Olympe-Angélique du Port de Loriol, sa cousine germaine, fille d’Alexandre-Marie-Olympe et de Marie-Thérèse-Mathieu Chossat de Montburon. Deux enfants naissent de cette union, Octavie, célibataire, décédée en décembre 1898 et Tiburce de Kolly de Montgazon élève à l’école militaire de Saint-Cyr, sorti sous-lieutenant au 7e de ligne ; il participe à l’expédition d’Orient, en Crimée et meurt du choléra, le 8 août 1854.

Henry de Kolly de Montgazon est associé en affaire à ses frères utérins, Charles et Alexandre Marron de Meillonas, nés du premier mariage de leur mère. A la tête d’un capital qui leur a permis d’investir, entre autres, dans les Fonderies de Dijon, installées au croisement du canal de Bourgogne achevé en 1832 et de la route de Lyon, ils produisent des machines à vapeur. En 1838, Henry de Kolly et Alexandre de Meillonas déposent un brevet pour un procédé d’affinage de la fonte au charbon de bois. Des investissements dans la sidérurgie à Velars-sur-Ouche (Côte-d’Or) et Veuvey (Côte-d’Or) conduisent la fratrie à une faillite et à des dissensions à propos de l’héritage de leur mère. A cette période, la famille est probablement légitimiste et un Kolly de Montgazon de Dijon participe en 1840 à la souscription organisée « en faveur des fidèles soldats de Charles V » [1] d’Espagne réfugiés à Londres. Pierre et Henry de Kolly sont tous deux électeurs censitaires en 1839 mais inscrits dans le département de l’Ain.

Henry de Kolly de Montgazon est abonné à La Phalange au moins depuis le 29 juin 1842 [2]. Il est parmi les Dijonnais que rencontrent François Cantagrel lors de sa halte dans la ville en novembre 1844. C’est sans doute à lui, « M. de K. de Dijon », que s’adresse la « Petite correspondance » de La Démocratie pacifique du 21 avril 1847 : « Merci ami. Vous êtes toujours des meilleurs ». En mars 1867, lors de la sortie du premier numéro de La Science sociale, Kolly prend deux abonnements. Mais en août suivant, il est malade et l’envoi de la revue est interrompu à la demande d’un proche [3]. Il décède en mai 1868 mais son décès n’est connu que tardivement par le centre parisien. D’après la nécrologie qui paraît en novembre dans La Science sociale, Julien Le Rousseau le présente comme « un des amis de notre cause ». Il a « passé sa vie dans l’étude des sciences naturelles et particulièrement des questions sociales » [4]. Il est un spécialiste reconnu de l’ornithologie. Son nom figure dans plusieurs ouvrages et encyclopédies sur les oiseaux. Sa collection, donnée par sa fille au Musée d’Histoire naturelle de la Ville, est à cette époque « la plus remarquable de beaucoup par le nombre et la beauté des sujets qui la composent » [5]. En revanche ses études des questions sociales et sa contribution à la cause phalanstérienne restent inconnues.