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Nénévé (ou Nénève ou Nenevé ou Neneve ou Nénévée), Raymond (ou Rémond)
Article mis en ligne le 12 juillet 2020
dernière modification le 27 décembre 2021

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Paris (Seine) avant le 6 janvier 1807. Décédé à Rio de Janeiro (Brésil) le 18 octobre 1863. Ouvrier menuisier. Responsable de la conservation des forêts du prince de Joinville à Santa Catarina (Brésil). Membre de la colonie du Palmital (Brésil).

Raymond Nénévé est le fils de Joseph Nénévé et de Louise Elisabeth Debillat. Le 5 janvier 1831, alors qu’il souhaite se marier, il réclame un certificat de non naturalisation pour lui et son père né en « Grèce-Moldave » [1]. Il donne alors pour adresse le 9 rue de la Ferronnerie à Paris. Il épouse Marie Anne Victoire Vechy, ouvrière en corsets le 15 janvier 1831. Il est dit menuisier résidant 9 Charnier des Innocents [2]. Raymond Nénévé se remarie avec Mathilde Félicité Zani. Une fille Hélène Louise naît de cette union le 28 octobre 1836, à Paris (6e arrondissement) [3].
Toujours menuisier au 44 rue Saint-Denis à Paris, âgé de 30 ans, il appartient au groupe d’individus arrêtés suite à l’attentat perpétré par l’ouvrier sellier Pierre-François Meunier le 27 décembre 1836 contre le roi Louis-Philippe et ses deux fils aînés [4]. Le chef d’inculpation concerne la participation à un banquet politique tenu le 11 décembre 1836 [5]. Il est condamné à six jours de détention dans le cadre de cette affaire concernant la Société des Saisons, société révolutionnaire, républicaine et démocratique, de tendances socialistes dirigée par Auguste Blanqui. Mais faute d’avoir réglé les frais d’amende et de procès, en juillet 1837, comme les autres prévenus, il est condamné à dix-huit mois de prison [6].

Raymond Névéné est un des colons de la colonie phalanstérienne du Palmital dirigée par Michel Derrion [7]. Après s’être retrouvés le 10 octobre 1843, lors d’un banquet de célébration de l’anniversaire de la mort de Charles Fourier, les colons du Palmital et du Sahy se réunissent sous la houlette de Michel Derrion à la suite d’un accord passé avec Benoît Mure en mars 1844 (la colonie du Sahy ne compte alors plus que quatre colons). Le 15 août 1844 est créée la « Société industrielle du Sahy » composée de vingt-quatre colons dont onze hommes parmi lesquels Raymond Névéné, son épouse et deux enfants, un fils de trois ans, une fille de deux ans [8]. Les colons réunis s’installent alors sur un terrain, « les Lymbes » acheté à son arrivée par Benoît Mure au bord de la baie à proximité de la maison Picot, baptisée ainsi en l’honneur du directeur du Jornal do commercio (Rio de Janeiro) soutien du projet de colonisation. Névéné et sa famille y vivent en communauté avec celles de Michel Derrion et de Charles Leclerc ainsi qu’avec quatre autres colons. À proximité de cette maison commune rudimentaire couverte de paille, est installée une scierie mécanique.
Raymond Nénévé fait le voyage pour Rio de Janeiro où il arrive à bord du Nova Telles le 7 septembre 1846 [9]. Cependant, il retourne à São Francisco do Sahy. Il y est nommé responsable de la conservation des forêts que le prince de Joinville possède dans la province de Santa Catarina [10]. La famille s’est agrandie ; deux autres garçons sont nés selon un rapport d’août 1847 [11]. Raymond Nénévé est devenu agriculteur. En 1848, il héberge la fille de la concubine de Benoît Mure. Ce dernier est accusé de manière fallacieuse par un médecin allopathe, Ludgero da Rocha Ferreira Lapa d’avoir occasionné la mort violente de la fille de sa compagne [12]. La famille Nénévé est proche d’une autre famille de colons, les Ledoux qui se sont opposés à Benoît Mure et se sont installés à la Vila da Glória, dans la péninsule du Sahy. Joséphine Nénévé [13] est marraine de Jorge Ledoux [14], fils de Léon Ledoux et Rose Guézard arrivés à Rio de Janeiro le 18 avril 1842 à bord de La Neustrie avec un autre groupe de phalanstériens [15].

Raymond Nénévé revient à Rio de Janeiro le 8 août 1861 à bord du paquebot à vapeur Cardoso en provenance de la province de Santa Catarina [16]. Il déclare posséder des terres dans la province de Santa Catarina à Sahy et souhaite obtenir les titres de propriété du bien qu’il a valorisé depuis vingt ans [17].
Après son décès, la famille continue d’entretenir des liens avec la France. Hélène Nenevé embarque à Bordeaux pour Rio de Janeiro le 25 janvier 1869 [18] mais revient en France ; le 13 mai 1869, elle est parmi les passagers embarqués pour le Havre [19]. Elle est commerçante demeurant 27 rue de la Villette à Paris. Le 2 décembre 1869, elle épouse à Paris, Cyrille Ernest Bienfait, artiste dramatique. Sa mère Mathilde Félicité Zani, lingère, assiste au mariage. Le 27 novembre 1869, c’est Alexandre Nénevé et « un frère » qui arrivent à Rio de Janeiro à bord du Subtil [20]. La famille s’est donc agrandie. (Luiz) Alexandre Neneve embarque avec ce frère sur le brick, Norma, le 3 septembre 1870 en partance pour Rio da Prata par Rio de São Francisco [21]. Enfin, en septembre 1871, la famille Nénévé contribue pour un montant de mille réaux [22] à une souscription en faveur de Pie IX dont les États ont été annexés par le Royaume d’Italie.