Né le 16 janvier 1835 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Fabricant de malles. Membre du groupe phalanstérien marseillais des années 1860 aux années 1880.

Joseph Pignatel a pour père un journalier ou portefaix [1]. Il épouse en 1858 Rose Ripert, ravaudeuse et fille d’un cordonnier, originaire d’Avignon. Lui-même est alors bahutier ; c’est-à-dire qu’il travaille à la fabrication de malles. Dans les actes d’état civil, les recensements et L’Indicateur de Marseille, il est aussi présenté jusque vers 1900 comme malletier, fabricant de malles, mallier, layetier, etc.

Il participe aux activités du groupe phalanstérien marseillais à partir des années 1860. Il intervient lors du banquet organisé à Marseille en avril 1868 pour célébrer l’anniversaire de la naissance de Fourier. « Parlant des conceptions transcendantes de Fourier », il est « écouté avec intérêt par les anciens disciples », ce qui suggère un engagement assez récent en faveur de la cause sociétaire. Il amène à cette fête son fils d’une dizaine d’années, qui dit aussi quelques mots en faveur de Fourier, « ce grand génie qui a donné les moyens de réaliser l’éducation attrayante, et de développer les facultés industrielles et intellectuelles de l’enfance, sans violence et sans contrainte » [2]. Quand, en octobre suivant, des livres sont commandés à la Librairie des sciences sociales par le principal animateur du groupe phalanstérien, Jean-Baptiste Guizou, c’est chez Joseph Pignatel qu’ils sont envoyés [3].

En 1871, il envoie 6 francs à Adolphe Jouanne, fondateur de la Maison rurale d’expérimentation sociétaire. Deux ans plus tard, il a une seconde fille qu’il prénomme « Harmonie Honorine Rose Louise » [4], le prénom usuel étant Honorine.

En avril 1875, il est avec sa famille l’organisateur du banquet tenu le dimanche 11 avril à Marseille pour fêter l’anniversaire de la naissance de Fourier. Une « demoiselle Pignatel » - sans doute Madeleine, sa première fille âgée de 11 ans – porte un toast à « l’éducation attrayante » [5].

Le groupe phalanstérien de Marseille, animé par Jean-Baptiste Guizou dans les années 1870, prolonge ses activités dans la première moitié des années 1880. Joseph Pignatel est un de ses responsables, d’après un rapport de police de 1883 [6]. Cette même année, c’est chez lui que l’on s’inscrit pour le banquet organisé le 8 avril [7]. Peut-être s’éloigne-t-il ensuite de ses condisciples et du cercle phalanstérien qui connaît des difficultés en 1884-1885 ; en tout cas, son nom n’est pas mentionné lors de la dernière grande manifestation connue du groupe marseillais, un banquet organisé en avril 1885 [8].