Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Leclézio, (Alexis Jules) Eugène
Article mis en ligne le 7 mars 2015
dernière modification le 16 mars 2015

par Desmars, Bernard

Né le 2 juin 1805 à Port-Louis (île Maurice), décédé le 3 août 1893 à Moka (Ile Maurice). Avoué. Membre du groupe fouriériste de Port-Louis, rédacteur du Mauricien, organe d’inspiration phalanstérienne entre 1847 et 1850

Eugène Leclézio est le fils d’un armateur breton de Lorient, qui a quitté la Bretagne avec sa femme et s’est installé en 1799 à l’île Maurice où il s’occupe de transactions commerciales et financières. Eugène fait ses études au collège royal de Port-Louis, puis devient avoué. Il se marie en 1831 avec Jeanne Laurence Clémentine Régnard. Il est le principal fondateur en 1833 du journal Le Mauricien, qu’il met au service de la cause phalanstérienne à la fin des années 1840 ; le journal reproduit des articles de La Démocratie pacifique, sur les activités de l’École sociétaire ; il signale l’arrivée et la mise en vente à Port-Louis d’ouvrages fouriéristes. Il publie également des articles promouvant l’association, en particulier dans le domaine agricole, et il mentionne les initiatives qui sont prises dans ce sens sur l’île. Le journal rend compte des banquets organisés autour du 7 avril pour fêter l’anniversaire de la naissance de Fourier. Eugène Leclézio est lui-même l’un des convives de ces banquets ; il en occupe la vice-présidence de 1848 à 1850 et, à chaque fois, prononce un toast : « à la réalisation du premier phalanstère » (1848), « à la prochaine fondation du premier phalanstère » (1849), « à l’association » (1850).

Cependant, après avoir vanté les solutions fouriéristes de 1847 à 1849, Le Mauricien devient plus réservé et cesse, après avril 1850, de faire l’éloge de Fourier et de propager les idées sociétaires. On ne note plus alors de manifestations fouriéristes à l’île Maurice.

En 1856, Eugène Leclézio acquiert une grande maison située à Moka, au centre de l’île. Dans les décennies suivantes, il occupe une place de premier plan dans la vie économique et sociale de l’île.

Esprit fin et cultivé, il avait beaucoup lu et beaucoup retenu ; il réunit une importante collection de livres et de documents, et, d’un grand sens pratique, il fit partie de presque tous les comités de direction des différentes compagnies de Maurice [1].

Il est ainsi vice-président et président de la Banque commerciale mauricienne. Il est également membre de la Chambre d’agriculture et de la Société royale des arts et des sciences. Il refuse cependant les fonctions politiques qui lui sont proposées, et notamment une place dans le Conseil législatif, à la différence de ses fils Eugène et Henri, qui, à la fin du XIXe siècle, exercent d’importantes responsabilités politiques.

Eugène Leclézio est le trisaïeul de l’écrivain et prix Nobel de littérature Jean-Marie-Gustave Le Clézio.