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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Bricaud, Jean (ou Joanny) aussi appelé Johannès ou Jean II
Article mis en ligne le 14 février 2012
dernière modification le 22 novembre 2013

par Desmars, Bernard

Né à Neuville-sur-Ain (Ain), le 11 février 1881, décédé le 21 février 1934 à Lyon (Rhône). Employé de banque. Occultiste. Il fréquente l’Ecole sociétaire au début du XXe siècle.

Fils d’un couple de cultivateurs, Jean Bricaud est destiné par sa famille à la prêtrise et passe son adolescence au petit séminaire de Meimieux (Ain). C’est là que vers 16 ans, et dans des lectures interdites dans cette institution, il découvre l’occultisme. Refusant d’entrer au grand séminaire, il va habiter Lyon ; pour subsister, il exerce un emploi subalterne au Crédit Lyonnais, où il va travailler pendant toute sa vie.

Dès son arrivée à Lyon, il entre en relation avec les milieux occultistes (dont Maître Philippe et le Dr Fugairon), et, à leur contact, approfondit ses connaissances : il étudie le magnétisme, le spiritisme, la gnose, la cabale, le martinisme, etc. Il associe à ces recherches occultistes des préoccupations sociales et humanitaires, et collabore au Peuple et à La Paix universelle.

En 1901, sans doute grâce à ses relations avec Fugairon, il rejoint l’Eglise gnostique dont Fabre des Essarts est alors le patriarche. La même année, Bricaud est investi du titre d’évêque gnostique pour le diocèse de Lyon-Grenoble, sous le nom de Johannès.

La participation aux activités fouriéristes

C’est en ces premières années du XXe siècle qu’on le voit fréquenter le courant fouriériste dirigé par Adolphe Alhaiza et représenté par la revue La Rénovation. On ignore les circonstances de cette rencontre : par Fabre des Essarts, en relation avec le mouvement fouriériste depuis les années 1880 ? ou par Alhaiza, auteur lui-même de plusieurs publications occultistes ? A vrai dire, sa participation est modeste et assez brève : l’adhésion en 1902 à une éphémère et inconsistante « Ligue pour la nationalisation du sol » lancée par Alhaiza et des socialistes colinsiens [1] ; des subventions envoyées de 1904 à 1906 pour aider à la publication de La Rénovation, une promesse de contribution financière au projet de restauration de la tombe de Fourier en 1907 [2] ; et peut-être la participation à des banquets du 7 avril commémorant la naissance de Fourier, ou en tout cas, en 1905 et 1906, des messages pour excuser son absence. Enfin, il publie deux textes dans La Rénovation  : en 1903, un bref compte rendu d’un livre d’Hubert Bourgin (Le Socialisme sociétaire, sélection de textes de Fourier) [3], et en 1905, un article dénonçant la ploutocratie [4].

Dans ces articles et dans les courriers qu’il envoie pour les 7 avril 1905 et 1906, Bricaud s’exprime en tant que disciple de Fourier : en 1905, il termine son message par « Vive la doctrine sociétaire ! Gloire à Fourier ! » [5] ; en 1906, il affirme à nouveau son « dévouement à la cause et [son] espérance dans le triomphe [...] prochain des principes qui [...] sont chers » aux disciples de Fourier [6].

Le patriarche de l’Eglise gnostique universelle

En 1907-1908, Bricaud et son ami Fugairon se séparent de Fabre des Essarts et fondent une nouvelle Eglise (d’abord appelée Eglise catholique gnostique, puis Eglise gnostique universelle) ; Bricaud en est le patriarche sous le nom de Jean II, fonction qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1934. Cette scission provoque sans doute quelques tensions avec Alhaiza, très proche de Fabre des Essarts, En tout cas, Bricaud n’apparaît plus dans les colonnes de La Rénovation, jusqu’en 1922, quand, alors que la revue est menacée de disparition en raison de difficultés financières, il envoie la somme de 10 francs.

D’après sa nécrologie parue dans les Annales initiatiques, il est au moment de son décès : patriarche gnostique universel, recteur de la Rose-Croix, Grand maître de l’Ordre martiniste, Grand hiérophante pour la France du Rite de Memphis-Misraïm, et président de la Société occultiste internationale.