On perçoit la théorie critique et l’utopie comme d’inconciliables contraires. L’une s’attache exclusivement aux durs faits économiques, l’autre rompt avec la réalité sociale et se meut dans des « mondes intelligibles ». Dans cet article, on aimerait montrer que dans la tradition de la Théorie critique les motifs utopiques, bien que transformés, ont été conservés. Dans son étude sur le XIXe siècle, dont les parties tardives sont centrées sur la philosophie de l’histoire et la nécessité de garder toujours actuelle la transformation du monde, Benjamin a donné une forme particulière à ces motifs.
Henri Lonitz est depuis 2003 l’un des deux directeurs des Archives Theodor W. Adorno fondées en 1985, et dont il est membre depuis l’origine. Il a édité la correspondance d’Adorno avec W. Benjamin et Alban Berg ainsi que les fragments d’Adorno sur la théorie de la reproduction en musique. Avec Ch. Gödde, il codirige la nouvelle édition critique en 21 volumes des œuvres et inédits de W. Benjamin ; il publiera en outre avec Florent Perrier l’édition en fac-similé du Livre des Passages.
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