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EDELMAN Nicole : Voyantes, guérisseuses et visionnaires en France, 1785-1914 (1995)

Paris, Albin Michel, 1995, 284 p.

Article mis en ligne le décembre 1995
dernière modification le 4 avril 2007

par Rougé, Simon

Le XIXe siècle est marqué dans l’envers des grandes avancées philosophiques de la raison, d’une part cachée, contestée, néanmoins partout présente en Europe, de poussées illuministes. Celles-ci, autour des grandes figures que sont pour le magnétisme Messmer ou pour le spiritisme Kardec, voire pour l’aspect visionnaire Swedenborg, vont trouver une étonnante matérialité dans l’esprit féminin. L’auteur montre comment, alors que se développe le magnétisme animal, apparaît le phénomène somnanbulique. “La somnanbule (...) figure familière du XIXe siècle (...) est un personnage protéiforme, d’autant plus difficile à cerner qu’à la fin des années 1850, il vient se confondre avec celui des médiums.” Le somnanbulisme devient une pratique de mise en sommeil de l’individu par un magnétiseur, en quoi on reconnaîtra un déjà-là de l’hypnose, et donc une voie vers la psychanalyse. C’est ce destin de femmes souvent étranges aux dons mystérieux que relate ce livre : “Somnanbules et médiums brouillent les distinctions entre réalité et imaginaire, entre vivants et morts, entre homme et femme. Elles bouleversent les limites du surnaturel, nient l’enfer, le diable et la mort. Leur histoire est donc tout à la fois une histoire d’hommes groupés autour d’une femme, histoire sociale et religieuse, histoire d’expériences limites tout autant qu’histoire du quotidien, de la mort, du deuil et de la maladie. Histoire d’un autre monde, mais aussi d’une autre vision du monde et de la société terrestre que les femmes que les femmes somnanbules et médiums construisent tout au long du XIXe siècle.”