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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Blanc, Simon
Article mis en ligne le 8 mai 2009
dernière modification le 11 décembre 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Assureur. Membre de l’Institut phalanstérien. Vice-président du Comité de la « souscription universelle pour la fondation du premier phalanstère ». Membre du groupe parisien du Nouveau monde. Membre de l’Union harmonienne puis de l’Union phalanstérienne. Gérant du Premier phalanstère.

Selon un courrier du 18 mai 1843 qu’il adresse « aux gérants du journal de la science sociale à Paris » [1], il affirme « être dans [les] idées [phalanstériennes] et […] en [faire] la propagation depuis de longues années, car [il] avai[t] le plaisir d’aller aux cours et démonstrations que faisait Monsieur Considérant [sic], rue Jacob, 54 ». L’engagement de Simon Blanc remonte au plus tôt à l’année 1836 [2]. Il souligne cependant dans ce même courrier être « à peine » connu de ses interlocuteurs.
Jusqu’à cette année 1843, son parcours le place parmi les opposants à Considerant et au centre parisien de l’École sociétaire. Il est parmi les trente-trois signataires de l’appel « aux masses » (« Appel des disciples de Fourier ») lancé le 21 janvier 1840 par le comité parisien fondé par les membres de l’Union harmonienne. Cet appel est destiné à une « souscription universelle pour la fondation du premier phalanstère », ainsi qu’à l’organisation d’une centre de l’Union et d’un comité de souscription dans chaque ville de province et de l’étranger. « Mettons-nous à l’œuvre, et le phalanstère surgira », lit-on dans cet appel. Il signe également comme membre du comité de la souscription, l’appel du 20 mars 1840 paru dans Le Nouveau Monde et faisant état de l’avancée de l’organisation et de la propagande auprès des classes populaires [3]. Membre du comité de surveillance en janvier 1840, il devient vice-président de ce comité à la fin de l’année 1840 ; à ce titre il reçoit chaque jour les personnes intéressées aux bureaux du Nouveau Monde entre 12 heures et 13 heures (Le Nouveau Monde, 1er janvier 1841). Courant 1841, il quitte la vice-présidence pour devenir secrétaire. Il est nommément cité, bien que « personne [...] inconnue », par les rédacteurs de la Phalange craignant la confusion avec Julien Blanc, comme l’un des quatre instigateurs de la Pétition phalanstérienne aux Chambres de 1840, initiative désavouée de Derrion.

Assureur délégué de la Mutuelle-Parisienne, il semble avoir quelques moyens financiers puisqu’en 1839, il avance et offre le complément de la somme nécessaire à la publication de l’ouvrage de Guilbaud, Plan pour l’établissement comme germe d’harmonie sociétaire d’une maison rurale industrielle d’apprentissage pour 200 élèves de toutes classes, garçons et filles, de 5 à 13 ans... [4]. Simon Blanc réside d’abord au 6, puis au 49 rue de Seine-Saint-Germain à Paris, adresse même de la Librairie sociale. Il est signalé dans l’Almanach social pour l’année 1841, qui reprend l’appel du 20 mars 1840, comme travailleur appartenant à l’École sociétaire. Il devient gérant de la revue Le Premier phalanstère fondée en janvier 1841 et dirigée par Jean Czynski puis en juillet 1841 par Eugène Stourm, revue mensuelle qui disparaît en décembre 1841. Il est remplacé à partir de la huitième livraison par Delarthe. L’objectif annoncé de la revue est « de converger toutes les bonnes volontés vers la réalisation d’un essai sociétaire. […], l’essai sur les enfants doit réunir les suffrages des vrais disciples de Charles Fourier. C’est le dernier mot que notre maître a légué au monde dans son dernier ouvrage » [5]. Dès ce premier numéro, elle déclare vouloir soutenir « le comité de souscription et de réalisation » qui s’est formé dans les bureaux du Nouveau Monde ainsi que « tous les projets de réalisation que les disciples de [l’]école voudront tenter, soit en France, soit dans tout autre pays [...] laissant aux autres organes de l’école sociétaire le développement de la théorie [...] ». Simon Blanc est également le premier des signataires du groupe du Nouveau Monde qui s’insurge contre les « rédacteurs de la Phalange [...] détenteurs des manuscrits de Fourier [qui n’ont fait] aucun effort sérieux [...] pour [en] entreprendre la publication », protestation renouvelée dans l’Almanach social de 1841 et qui a conduit en 1840, à la réédition du Nouveau monde industriel de Fourier en Belgique. En 1841, il est également correspondant de l’Union phalanstérienne de Boyron, Borivent et Aucaigne. Il réside alors au 11 rue des Vieilles étuves à Paris [6]. Le Nouveau monde du 1er août 1841 signale qu’« à dater du 15 juillet 1841, [il] est tout à fait étranger à la gérance de la Librairie sociale ».
Le 18 mai 1843, informé du projet de transformation de La Phalange en un quotidien, il s’adresse « aux gérants du journal de la science sociale à Paris » afin d’obtenir un emploi pour la « propagation, la recherche d’abonnements et d’actions » S’estimant peu connu des dirigeants du Centre parisien de l’École sociétaire, il transmet un certificat de soutien d’« abonnés et souscripteurs d’actions pour le nouveau journal de la science sociale ». Les signataires (Edouard de Pompéry, Constant-Liberté Leray, Leboucher, Flora Tristan, Duval (des Messageries Laffitte), le général du Bourg, Madaule, Henri Dameth, Henri Fugère, Leroudier, Deduppart, M. et Mme Vayron, Prudhomme), dont la liste aurait pu être étoffée selon Simon Blanc, ne tarissent pas d’éloge :

1° parce qu’il connaît beaucoup la capitale et grand nombre de ses habitants ; 2° parce que les intérêts de notre journal seraient entre bonnes mains et ceux de la cause que nous défendons, que nous poursuivons, propagés et soutenus avec dignité ; 3° enfin, parce que nous n’avons eu qu’à nous féliciter des rapports que nous avons depuis plusieurs années avec Mr Simon Blanc.

Sa requête ne semble pas avoir de suite. En septembre 1845, il est parmi les souscripteurs à la médaille à offrir à Eugène Sue, « défenseur des classes ouvrières sacrifiées et promoteur de l’organisation du travail » [7].
En 1846, il est inscrit dans l’Almanach des 25000 adresses des principaux habitants de Paris comme « membre de l’Institut phalanstérien, préposé à la vente des ouvrages de la science sociale, r. de l’Aiguillerie, 4 » [8].