Née le 30 mars 1827 à Pontarlier (Doubs), décédée le 23 septembre 1907, à Cannes (Alpes-Maritimes).
Fille d’un médecin, François-Alexis-Xavier Jouffroy, elle épouse à Besançon en 1844
Paul de Boureulle (Hippolyte Renaud, l’auteur de Solidarité, est l’un des témoins du mariage [1]). On ne la voit guère apparaître dans les archives sociétaires avant les années 1860. Elle semble résider à Paris, alors que son mari passe d’une ville à l’autre pendant sa carrière militaire et s’installe dans les Vosges quand il obtient sa retraite en 1873. Présente au banquet du 7 avril 1866, qui traduit la volonté des dirigeants de l’Ecole sociétaire de rassembler les condisciples dispersés, elle joue un rôle plus important au sein du mouvement fouriériste dans les années 1870 : elle fait partie du comité d’initiative qui prépare le congrès phalanstérien d’avril 1872, puis du « comité d’exécution » chargé de mettre en œuvre les résolutions de l’assemblée [2]. Elle organise les banquets commémorant l’anniversaire de Fourier dans les années suivantes [3]. Et elle adhère à la Ligue du progrès social, fondée en 1885 par quelques disciples qui souhaitent relancer le mouvement phalanstérien [4].
D’autre part, elle assiste régulièrement aux assemblées générales des actionnaires de l’Union agricole du Sig du milieu des années 1860 à la fin des années 1880 [5]. Elle participe aussi à la société des Orphelinats agricoles - elle fait partie du comité des dames patronnesses de l’œuvre [6] - qui prend en location le domaine de l’Union du Sig pendant quelques années, à partir de 1881 ou 1882 [7].
Dès les années 1860, elle fréquente la colonie de Condé-sur-Vesgre ; « tous les matins, papa [c’est à dire
Félix Milliet], M. de Curton, Mme de Boureulle et M. Nus discutent philosophie, mais je ne les écoute pas, car ils sont matérialistes excepté M. Nus », écrit l’adolescente
Louise Milliet en 1868 [8]. Marie de Boureulle acquiert une part de la société en avril 1869 [9]. Elle reste domiciliée à Paris pendant ces années 1870-1880, et est en relation régulière avec d’autres fouriéristes : la correspondance familiale du député Henri Couturier, le fondateur de la Société de Beauregard (Isère), mentionne fréquemment des repas et des sorties au théâtre ou au concert, auxquelles ont participé, outre les Couturier, Mme de Boureulle, Eugène Nus...
Domiciliée à Condé lors du recensement de 1886 [10], elle cède ses parts de la colonie en 1894 [11]. Elle ne semble pas entretenir de relations dans les années suivantes avec le nouveau groupe fouriériste constitué autour de la revue La Rénovation. En 1898, toutefois, elle apporte sa contribution financière à la réalisation de la statue de Fourier [12]. Lors du décès de son mari, en 1902, elle réside à Cannes, ville où elle décède en 1907 [13].
[1] Acte de mariage des Boureulle, dans Service historique de la défense (Vincennes), Armée de terre, 6 Y f 26 750, Dossier Boureulle.
[2] Ecole Sociétaire, Centième anniversaire de la naissance de Charles Fourier, Paris, Librairie des sciences sociales, 1872, 1 p. (feuille annonçant le congrès) ; Centième anniversaire de la naissance de Charles Fourier, Paris, Librairie des Sciences sociales, s.d. [1872] 8 p. (brochure relatant le congrès et le banquet).
[3] 101e anniversaire natal de Charles Fourier, Paris, Librairie des sciences sociales, 1873, p. 3 ; Archives de la préfecture de police de Paris, Ba 1035, Rapports de police sur les anniversaires de 1875 et 1876.
[4] Bulletin n°2 de la Ligue du progrès social, s. d. [1886].
[5] D’après le Bulletin de l’Union agricole d’Afrique au Sig (province d’Oran), qui, chaque année, reproduit le compte rendu de l’assemblée générale.
[6] Les Orphelinats agricoles d’Algérie fondés en 1881, 1er établissement, à Saint-Denis du Sig - Bulletin n°2, août 1883, Liste des membres de la société.
[7] Sur l’Union du Sig, voir les articles dans les Cahiers Charles Fourier, n°16, 2005.
[8] Lettre du 21 septembre 1868, citée dans Jean-Paul Milliet, Une famille de républicains fouriéristes. Les Milliet, Paris, M. Giard et E. Brière, 1915, p. 355.
[9] D’après le fichier des colons, constituée par Mme Duizabo, membre de la colonie ; et Archives de Condé, Registre des titres de propriété, 1ère période (1860-1890), 2e émission.
[10] Archives départementales des Yvelines, 9 M 474, Recensements de la population de Condé-sur-Vesgre.
[11] D’après le fichier des colons, constituée par Mme Duizabo, membre de la colonie ; et Archives de Condé, Registre des titres de propriété, 1ère période (1860-1890), 2e émission.
[12] La Rénovation, n°98, 30 avril 1898.
[13] Service historique de la défense (Vincennes), Armée de terre, 6 Y f 26 750, Dossier Boureulle ; et acte de décès du 23 septembre 1907, état-civil de la commune de Cannes, en ligne sur le site des Archives départementales des Alpes-Maritimes vue 653)
Sources
Archives de la préfecture de police de Paris, Ba 1035, rapports de police sur les anniversaires de Fourier, 1875 et 1876.
Archives départementales des Yvelines, 9 M 474, recensements de la population de Condé-sur-Vesgre.
Service historique de la défense (Vincennes), Armée de terre, 6 Y f 26 750, Dossier Boureulle.
Archives de Condé-sur-Vesgre, registre des titres de propriété, 1e période (1860-1890), 2e émission. Fichier des colons, constituée par Mme Duizabo, membre de la colonie.
Archives départementales des Alpes-Maritimes, état-civil de la commune de Cannes, acte du 23 septembre 1907 (en ligne sur le site des Archives départementales des Alpes-Maritimes vue 653)
La Rénovation, 98, 30 avril 1898.
Ecole Sociétaire, Centième anniversaire de la naissance de Charles Fourier, Paris, Librairie des sciences sociales, 1872, 1 p. ; Centième anniversaire de la naissance de Charles Fourier, Paris, Librairie des Sciences sociales, s.d. [1872] 8 p.
Cent-unième anniversaire natal de Charles Fourier, Paris, Librairie des sciences sociales, 1873, p. 3.
Bulletin n°2 de la Ligue du progrès social, s. d. [1886].
Bulletins de l’Union agricole d’Afrique.
Les Orphelinats agricoles d’Algérie fondés en 1881, 1er établissement, à Saint-Denis du Sig - Bulletin n°2, août 1883, Liste des membres de la société.
Bibliographie
Jean-Paul Milliet, Une famille de républicains fouriéristes. Le Milliet, Paris, M. Giard et E. Brière, 1915, p. 355. (lettre du 21 septembre 1868).
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