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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Bourdon, Emile
Article mis en ligne le 8 février 2008
dernière modification le 21 août 2018

par Bouchet, Thomas, Desmars, Bernard, Dubos, Jean-Claude

Fouriériste actif, auteur de plusieurs ouvrages financiers. A partir de 1846, il succède à E. Cartier dans le rôle d’archiviste des manuscrits de Fourier.

Emile Bourdon écrit dans La Phalange ; il est membre du conseil de rédaction de La Démocratie pacifique depuis sa fondation le 10 juin 1843, rédacteur au journal jusqu’en 1851. Il est actionnaire de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ». Au 15 mai 1843, avant que la société soit scindée en deux entités, la seconde devenant la « Société pour la transformation de La Phalange en journal quotidien », il détient une action de cinq mille francs alors réglée. Une lettre qu’il écrit en 1853 montre qu’il ne partage pas l’enthousiasme de Considerant à propos des Etats-Unis : selon lui, il sera très difficile aux fouriéristes de rassembler des fonds assez importants et d’acquérir un savoir suffisant pour mener à bien un projet au Texas ; il ne pense pas que Considerant a le caractère qu’il faut pour mener à bien un tel projet ; il se méfie des initiatives débridées et des plans vagues [1]. Sa défiance reste de mise en 1858 : il l’exprime lors de l’assemblée générale de la Société de colonisation au Texas (Paris, 1er septembre, en présence de Considerant). Il y souligne qu’il ne reste plus en caisse que 292 000 francs, tout juste assez pour tenir trois ans si la situation n’évolue pas [2].
C’est lui qui établit le premier inventaire des manuscrits de Fourier. Devenu directeur de la librairie phalanstérienne en 1851, il assume de 1851 à 1858 la Publication des manuscrits de Charles Fourier en 4 volumes, années 1851, 1852, 1853-1856, 1857-1858. Ce dernier volume fait l’objet d’une saisie et Bourdon est accusé d’outrage à la morale publique, sans doute en raison de la publication d’un fragment intitulé « L’Anarchie des amours en civilisation » et dans lequel Fourier écrit notamment : « J’ai vu, dans un hameau de quarante feux que j’étais allé habiter pour travailler à ce livre [Talissieu, dans l’Ain], des orgies aussi bien organisées que dans une grande ville : des demoiselles de vingt ans plus exercées, plus rouées que ne pouvaient l’être à quarante ans Laïs et Phryné ; des paysannes habituées à voir déflorer leurs filles à l’âge de dix ans, des pères et mères bien informés de tout ce manège et y donnant les mains que les mères d’Otahiti se prêtaient à la prostitution de leur fille. Tout ce dévergondage était bien fardé, plâtré de bégueulerie, de communion et de sacrilège. » (notons au passage que 1858 est l’année du procès de Madame Bovary, et Flaubert est poursuivi aussi pour outrage à la morale publique). Le 10 janvier 1859,
Victor Considerant, à la veille de repartir pour les États-Unis après un séjour de huit mois en France, écrit à son ami Alexandre Bixio (ex-ministre de Louis-Napoléon Bonaparte en 1848) et lui demande de tirer Bourdon de ce mauvais pas. Avec une certaine mauvaise foi, Considerant affirme : « C’est à peu près comme si on saisissait un livre d’algèbre. C’est une publication de documents recherchés par un petit nombre d’anciens phalanstériens... Cela n’a pas de publicité, n’est pas destiné à en avoir et ne compte que comme documents d’archives pour un petit public qui s’y intéresse à ce titre. » On ne sait si Bourdon est inculpé ou non, mais la publication de manuscrits de Fourier est définitivement interrompue. Dans les années 1850, la librairie est par ailleurs en proie à de graves difficultés financières ; Bourdon engage une partie de son argent personnel pour contribuer à la maintenir à flot. Il est par ailleurs signalé en 1857 comme l’un des futurs rédacteurs de la Revue moderne.
Dans les années 1860, il se montre peu actif dans les tentatives de relance de l’Ecole sociétaire autour de
François Barrier ; il est néanmoins présent lors du banquet de 1866 (93e anniversaire), et en 1868 [3]. Il fait partie du comité d’initiative pour le centième anniversaire de la naissance de Fourier et pour le congrès phalanstérien en 1872 ; on le retrouve membre du comité d’exécution après le congrès [4]. En 1886, un « Em. Bourdon, rentier », est membre de la Ligue du progrès social, qui réunit les derniers militants fouriéristes [5]


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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