Médecin, chirurgien-dentiste à Paris. Caissier du Comité de la souscription pour la fondation du premier phalanstère en 1841.
Chirurgien-dentiste, 8 rue des Prouvaires [1], à Paris depuis 1835 [2], ses compétences médicales sont vantées dans la presse :
Nous recommandons aux personnes qui ont de mauvaises dents l’élixir Anti-nécrosique de M. Guidon de Weyset, médecin-dentiste, comme le meilleur spécifique à employer pour guérir les maux de dents, en arrêter la carie et par usage, se préserver de la nécessité de les faire extraire [3].
Par un procédé des plus ingénieux, il est aussi parvenu à pouvoir poser, sans occasionner la moindre douleur, des dents artificielles dont il peut garantir la plus grande solidité [4].
Mais il est aussi moqué par d’autres :
A Monsieur le Directeur du journal le Tam-Tam. Monsieur, L’envie, qui se sert habituellement de la calomnie pour discréditer les personnes honorées de la confiance publique, ayant senti qu’un pareil moyen était usé, vient d’employer contre moi une arme plus perfide encore, celle du ridicule, en faisant insérer dans les journaux une charade sur mon nom, que je viens vous prier, M. le Directeur, de reproduire dans le plus prochain numéro de votre journal, pour manifester toute l’indifférence que [m’inspire] les traits de mes détracteurs mes détracteurs. Agréez, Monsieur, l’assurance de ma parfaite considération. Guidon de Weyset, D. M.
Mon premier est des bois la plante parasite ;
Mon second en amour nous fait aller bien vite.
Mon entier est le nom d’un artiste enchanteur,
Gascon par sa naissance et par état menteur.
Qui, mettant à profit son adresse et ses veilles,
À la cour, à la ville, opère des merveilles,
Qui pénètre à son gré dans le sein des palais,
En arrache au besoin les serviteurs mauvais.
Les agens [5] corrupteurs, les êtres versatiles.
Qu’il remplace aussitôt par des sujets utiles.
Qui, sur la vérité, jure de nous guérir
Du mal le plus cruel, sans nous faire souffrir.
Ce docteur si vanté par ses cliens célèbres.
Veut prouver qu’il fait jour au milieu des ténèbres,
Prétend qu’il a détruit les divers charlatans,
Dit qu’il est recherché des principaux savans,
Qu’il ne reçoit chez lui que des talens notoires
Il nous trompe : on n’y voit jamais que des mâchoires.
Le mot de la charade est Gui-don [6].
Il est présenté en janvier 1841 parmi les « Travailleurs de l’École phalanstérienne […] artistes et […] artisans de premier ordre ; ils se distinguent dans leurs relations, par la bonne foi et loyauté » [7]. Il est domicilié à la même adresse que le chapelier Néville en 1841.
Il est membre du Comité de la souscription pour la fondation du premier phalanstère [8] et caissier du Comité en mars 1841 [9]. Il souscrit par deux fois pour un montant de 20 francs puis de 19 francs. Mme Guidon de Weyset contribue également par des travaux d’aiguille [10].
C’est sans doute lui qui est installé 2 rue Pagevin en 1859 [11] puis, 14 rue Jean-Jacques Rousseau en 1861 [12] ; aucun autre médecin, chirurgien ou dentiste à ce nom n’est alors recensé dans Paris. Est-il Pierre Guidon de Weyset, ancien chirurgien militaire, docteur en médecine, récipiendaire d’une médaille d’honneur décernée pour « services rendus à l’humanité comme médecin civil et militaire » par l’Académie universelle des arts et manufactures, sciences, musique, belles-lettres et beaux-arts de Paris fondée à la suite de l’exposition universelle de 1855 ? Ce médecin est secrétaire de la classe des sciences en 1857 [13], puis vice-président [14]. Est-il ce docteur en médecine, 23 rue des Vieux-Augustins, membre fondateur de la Société du Mesmérisme établie en 1834 et autorisée en 1858 [15] ?
[1] C’est l’adresse à laquelle est établie l’Agence coloniale du Brésil en 1842. Jean-Claude Sosnowski, « Jolly, Antoine », Dictionnaire biographique du fouriérisme, notice mise en ligne en mars 2016 : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1704 (consultée le 7 janvier 2023).
[2] Almanach des commerçans de Paris, et des départemens [sic]…, 1835..., Paris, au bureau de l’almanach des commerçans [sic], 1835, p. 365.
[3] Le Tam-Tam, 22-28 novembre 1840, p. 7.
[4] Gazette des salons, journal des dames et des modes, n° 33, 15 juin 1838, p. 527.
[5] Nous avons respecté l’orthographe de l’ensemble du poème.
[6] Le Tam-Tam, 23-29 août 1840, p. 7.
[7] « Travailleurs de l’École phalanstérienne », Le Premier Phalanstère, 15 janvier 1841, p. 4.
[8] « Faits divers », Le Premier Phalanstère, 15 février 1841, p. 4.
[9] « Faits divers », Le Nouveau Monde, 1er mars 1841, p. 4.
[10] « Faits divers », Le Premier Phalanstère, 15 février 1841, p. 4.
[11] Annuaire-almanach du commerce et de l’industrie, de la magistrature et de l’administration ou Almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers (Didot-Bottin), 1859, Paris, Firmin-Didot, 1859, p. 266.
[12] Annuaire-almanach du commerce et de l’industrie, de la magistrature et de l’administration ou Almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers (Didot-Bottin), 1861, Paris, Firmin-Didot, 1861, p. 1196.
[13] Annales de l’Académie (Académie universelle des arts et manufactures, sciences, musique, belles-lettres et beaux-arts de Paris), n° 1, 1er juillet 1857, p. 6.
[14] Académie universelle des arts et manufactures, sciences, musique, belles-lettres et beaux-arts de Paris, Compte-rendu de la Ve séance solennelle publique tenue le 15 juillet 1860…, Paris, typographie et lithographie de Michles-Carré, 1861, p. 5.
[15] Société du Mesmérisme fondée en 1834, autorisée en 1858, Paris, Siège provisoire de la société, rue Beaujolais, 5, 1858, p. 16. Le nom de Guidon de Weyset n’est pas inscrit parmi les membres de la Société du Mesmérisme de Paris au 1er juin 1852 (voir [Société du Mesmérisme de Paris. Liste des membres au 1er juin 1852], Paris, Mommeret et Moreau (1852) (brochure en ligne sur Biblioteca virtual Autores Espíritas Clássicos).
Sources
« Travailleurs de l’École phalanstérienne », Le Premier Phalanstère, 15 janvier 1841, p. 4 (en ligne sur Gallica).
« Première liste de la souscription pour la fondation du phalanstère d’enfants », Le Premier Phalanstère, vendredi 15 janvier 1841, p. 4 (en ligne sur Gallica).
« Faits divers », Le Premier Phalanstère, 15 février 1841, p. 4 (en ligne sur Gallica).
« Cinquième liste de la souscription pour la fondation du phalanstère d’enfants », Le Premier Phalanstère, mardi 15 juin 1841, p. 4 (en ligne sur Gallica).
« Faits divers », Le Nouveau Monde, 1er mars 1841, p. 4 (en ligne sur Gallica).
« Liste des principaux artistes et travailleurs appartenant à l’École sociétaire, résidans (sic) à Paris », Almanach social pour l’année 1841, Paris, Librairie sociale (1840), p. 170 (en ligne sur le site de la Bibliothèque virtuelle, Les Premiers socialismes, Université de Poitiers).
Gazette des salons, journal des dames et des modes, n° 33, 15 juin 1838, p. 527 (en ligne sur Google livres).
Le Tam-Tam, 23-29 août 1840, 22-28 novembre 1840, p. 7 (en ligne sur Gallica).
Cambon, Almanach des commerçans de Paris, et des départemens [sic]…, 1835..., Paris, au bureau de l’Almanach des commerçans [sic], 1835, p. 365 (en ligne sur Google livres).
Sébastien Bottin, Almanach du commerce de Paris, des départements de la France et des principales villes du monde…, année 1837, Paris, au bureau de l’almanach du commerce (1838), p. 103 (en ligne sur Gallica).
Almanach-Bottin du commerce de Paris, des départements de la France et des principales villes du Monde…, 1842, Paris, Au bureau de l’Almanach du commerce (1841), p. CXCIII (en ligne sur Gallica).
Annuaire-almanach du commerce et de l’industrie, de la magistrature et de l’administration ou Almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers (Didot-Bottin), 1859, Paris, Firmin-Didot, 1859, p. 266 (en ligne sur Gallica).
Annuaire-almanach du commerce et de l’industrie, de la magistrature et de l’administration ou Almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers (Didot-Bottin), 1861, Paris, Firmin-Didot, 1861, p. 1196 (en ligne sur Gallica.
Annales de l’Académie (Académie universelle des arts et manufactures, sciences, musique, belles-lettres et beaux-arts de Paris), Paris, 1ère année, n° 1 (juillet 1857) - 4e année, n° 54 (décembre 1859) (en ligne sur Gallica).
Académie universelle des arts et manufactures, sciences, musique, belles-lettres et beaux-arts de Paris, Compte-rendu de la Ve séance solennelle publique tenue le 15 juillet 1860…, Paris, typographie et lithographie de Michels-Carré, 1861, p. 5 (en ligne sur Gallica).
Société du Mesmérisme fondée en 1834, autorisée en 1858, Paris, Siège provisoire de la société, rue Beaujolais, 5, 1858, p. 16 (en ligne sur Google livres).
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