Né le 2 octobre 1809 en Prusse [1]. Décédé à Alfortville (Seine, aujourd’hui Val-de-Marne) le 6 août 1887. Bottier et cordonnier à Paris. Travailleur phalanstérien. Contribue à la souscription du groupe parisien du Nouveau Monde pour un projet de fondation d’un phalanstère d’enfants en 1841.
Arrivé en France en 1833 selon son dossier de naturalisation, il est le fils de Frédéric Pickert, tailleur et d’Éléonore Danel. Il est bottier demeurant 5 rue de la Buanderie lors de son mariage avec Élisabeth Mosimann le 23 mars 1837. Le couple a au moins un fils, Henri Guillaume Pickert, né le 3 août 1838. Élisabeth Mosimann décède en avril 1844. Elle est inhumée dans la fosse commune le 24 avril au cimetière de Montmartre à Paris.
Signalé comme travailleur de l’école phalanstérienne en février 1841, il est à cette date, bottier et cordonnier au 14 rue Saint-Germain-l’Auxerrois à Paris. Il souscrit par deux fois au projet de fondation d’un phalanstère d’enfants, souscription initiée par le groupe du Nouveau Monde. Il verse 4 puis 2 francs. Sa profession n’est sans doute pas étrangère à son engagement phalanstérien. Il est probablement membre de la Société Laborieuse des Cordonniers-Bottiers de Paris fondée le 1er octobre 1840 que préside Hamard et dont l’ancien cordonnier fouriériste Héronville est le gérant à partir de la fin du mois d’octobre 1840 [2].
Le 7 avril 1848 – hasard du calendrier ou choix symbolique du jour de l’anniversaire de la naissance de Charles Fourier – il se rend à la mairie du deuxième arrondissement pour entreprendre une démarche de naturalisation. Il est accompagné de deux témoins, Pierre Servais Descote, passementier et Nicolas Poncelet, tailleur [3]. Dans sa requête, il invoque « la pénurie d’argent et la cessation des affaires » [4] pour demander la gratuité de sa démarche.
Son nom n’apparaît dans l’Annuaire général du commerce qu’à partir de l’édition pour 1848. Il est alors installé 9 rue Vivienne. A partir de l’édition de 1855, c’est au 30 ou 31 rue Croix-des- Petits-Champs qu’il est établi. En 1870, selon l’Annuaire-almanach du commerce, on le trouve 168 rue Saint-Honoré. Il retourne rue Croix-des-Petits-Champs, n° 2 en 1876. Son nom est inscrit pour la dernière fois sur la liste des bottiers dans l’édition de 1887.
Il est membre de la Société protestante de prévoyance et de secours mutuels de Paris en 1875 et exerce la fonction de sous-chef du 1er arrondissement de Paris.
Il réside à Alfortville à l’asile de vieillards lors de son décès. Il est veuf pour la seconde fois [5]. C’est son fils Henri Pickert, professeur de musique, demeurant 89 rue Picpus à Paris et le directeur de l’asile qui effectuent la déclaration. Henry Pickert est inhumé au cimetière du Père Lachaise.
[1] Son acte de mariage rétabli indique sans plus de précision Wolbeck (anciennement département de la Lippe, puis Prusse, aujourd’hui Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne) puis Walbeck ; le décret de naturalisation de 1848, comme sa demande indiquent Wabach (Prusse). Son acte de décès indique la localité de Waldbach (Prusse).
[2] Michael D. Sibalis, « Laurent Héronville et la Société Laborieuse des Cordonniers-Bottiers de Paris. Une mutuelle fouriériste au XIXe siècle », Cahiers Charles Fourier, 1990, n° 1, en ligne : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article8 (consulté le 29 janvier 2023).
[3] Poncelet est un habitué des tribunaux lors de procès de républicains. Il est appelé à témoigner en avril 1831 lors du procès impliquant entre autres prévenus Godefroy Cavaignac, Ulysse Trélat et Jules Sambuc, accusés d’avoir tenté une insurrection républicaine lors de la démission du général La Fayette et du procès des ministres de Charles X (Émile Babeuf, Procès de la conspiration dite républicaine, de décembre 1830, contenant des pièces inédites et des notices biographiques sur les principaux accusés, Paris, A. Hocquart jeune, 1831, p. 47 (en ligne sur Gallica). Il l’est de nouveau lors du procès des inculpés de l’attentat des 12 et 13 mai 1839 (Cour des Pairs de France, Attentat des 12 et 13 mai 1839. Réquisitoire de M. Franck Carré, procureur général avec l’exposé des charges individuelles, par MM Boucly et Nouguier, avocats généraux, Paris, Imprimerie royale, 1840, p. 323 (en ligne sur Gallica).
[4] Lettre de Pickert au ministre de la Justice du 12 avril 1848, Archives nationales, BB/11/550 Naturalisations, changements de noms, dispenses pour mariage, dossier de naturalisation n° 6764 X4.
[5] Sur l’acte de son décès, il est veuf d’une seconde épouse ; son nom est illisible : Walberch (Pierdin ?).
Sources
Archives nationales, BB/11/550 Naturalisations, changements de noms, dispenses pour mariage, dossier de naturalisation n° 6764 X4, Pickert Henry, 1848.
Archives départementales du Val de Marne, 1MI 2360 registre de l’état civil d’Alfortville, acte de décès n° 102 du 8 août 1887 (en ligne sur le site des Archives départementales du Val de Marne, vue 136/523).
Archives de Paris, V3E/M 811 fichiers de l’état civil reconstitué, mariage du 23 mars 1837 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 8/51).
Archives de Paris, 5Mi1 2094 actes de l’état civil reconstitué, acte de mariage du 23 avril 1837 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 48/48).
Archives de Paris, V4E 4918 Registre de l’état civil de Paris, 18e arrondissement, acte de mariage n° 413 de Henri Guillaume Pickert et Léonie Ernestine Cesson, 25 avril 1874 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 21/31).
Archives de Paris, MTM RJ18441844 01 Registres journaliers d’inhumation du cimetière de Montmartre, 10/04/1844-30/04/1844 (en ligne sur hArchives de Paris, vue 21/31).
Archives de Paris, CPL RJ18871888 01 Registres journaliers d’inhumation du cimetière du Père Lachaise, 22/06/1887-09/08/1887 (en ligne sur Archives de Paris, vue 30/31).
« Travailleurs de l’école phalanstérienne », Le Premier Phalanstère, lundi 15 février 1841, p. 4 (en ligne sur Gallica).
« Deuxième liste de la souscription pour la fondation du phalanstère d’enfants », Le Premier Phalanstère, lundi 15 février 1841, p. 4 (en ligne sur Gallica).
« Cinquième liste de la souscription pour la fondation du phalanstère d’enfants », Le Premier Phalanstère, samedi 15 mai 1841, p. 4 (en ligne sur Gallica).
Annuaire général du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration… pour l’année 1848, Paris, Firmin-Didot, 1847, p. 259 (en ligne sur Gallica), p. 358 (en ligne sur Gallica).
Annuaire général du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration…, 1849, Paris, Firmin-Didot, [1848], p. CCCXLI (en ligne sur Gallica), p. 348 (en ligne sur Gallica).
Annuaire général du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration…, 1855, Paris, Firmin-Didot, [1854], p. 366 (en ligne sur Gallica), p. 488 (en ligne sur Gallica).
Annuaire-almanach du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration…, 1870, Paris, Firmin-Didot, 1870, p. 484 (en ligne sur Gallica).
Annuaire-almanach du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration…, 1876, Paris, Firmin-Didot, 1876, p. 490 (en ligne sur Gallica).
Annuaire-almanach du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration…, (Didot-Bottin), 1887, Paris, Administration, direction et rédaction, 54 rue Jacob, 1887, p. 900 (en ligne sur Gallica).
« N° 1558. Arrêtés du ministre de la justice qui admettent à jouir des droits du citoyen français [Du 31 mai 1848] », Bulletin des lois de la République française, Xe série. Partie supplémentaire. Tome troisième contenant les décrets et arrêtés d’intérêts local ou particulier, publiés pendant le 1er semestre de l’année 1849, n° 62, Paris, Imprimerie nationale, octobre 1849, p. 678 (en ligne sur Gallica).
Préfecture de la Seine, Recueil des actes administratifs, n° 6, 1848, « Arrêtés de la Commission du pouvoir exécutif intéressant le département », p. 240 (en ligne sur Gallica).
Auguste Decoppet, Paris protestant, ses églises, ses pasteurs, ses corps constitués, ses lieux de culte, ses diaconats, ses écoles, ses institutions de charité, ses sociétés religieuses, ses journaux. Renseignements historiques et statistiques complets, Paris, J. Bonhoure, 1876, p. 321 (en ligne Google livres).
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