Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Petti Olga (Félicie), née Pichon
Article mis en ligne le 6 avril 2023

par Desmars, Bernard

Née le 9 novembre 1844 à Saint-Pétersbourg (Russie), décédée le 2 novembre 1918 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, aujourd’hui Val-de-Marne). Féministe. Participe aux activités de l’École sociétaire à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Olga Petti est la fille de Jean Pichon et Marie Félicité Thomas, installés à Saint-Pétersbourg lors de la naissance de leur fille. À une date inconnue, elle revient en France. Elle épouse un avocat, Léon Petit ou Petti [1].

Militante féministe

À partir des années 1880, on la voit s’engager dans diverses causes, en général avec son amie Lina Lindsay. Elle est membre de la Société pour l’amélioration du sort de la femme et la revendication de ses droits ; elle en est la trésorière aux alentours de 1900 [2]. Elle fait partie de la commission d’organisation du Congrès du droit des femmes qui se tient en 1889 ; elle y occupe la fonction de secrétaire, aux côtés de Maria Deraismes, présidente, et de Virginie Griss-Traut, vice-présidente [3]. Elle semble proche de Maria Deraismes : elle est l’une de celles qui tiennent les cordons du poêle lors de ses obsèques [4] ; elle est membre en 1895-1896 du comité formé pour l’érection de la statue de Maria Deraismes [5].

Associations militantes et sociétés savantes

Elle est membre de diverses autres associations : elle fait partie du comité fondateur de la Société française contre la vivisection [6], puis de son conseil d’administration [7], dont elle devient la secrétaire générale adjointe [8], puis la secrétaire générale pendant de nombreuses années [9]. En 1884, elle est nommée avec son amie Lina Lindsay au sein d’une commission chargée d’aller remercier Victor Hugo qui vient d’apporter son soutien à l’action menée contre la vivisection [10]. Elle participe en 1896 au congrès national des sociétés protectrices des animaux. Elle intervient, à propos de la protection des oiseaux, pour récuser la distinction entre ceux qui sont considérés comme utiles et « ceux qui, jusqu’à présent, sont considérés comme nuisibles » [11].

Elle est également membre de la Société de topographie de France, où elle assure le secrétariat de la section de colonisation [12]. Elle reçoit en 1896 les palmes académiques ; elle est alors présentée comme publiciste [13].

Avec les fouriéristes

Peut-être grâce à Hippolyte Destrem, vice-président en 1890 de la Société française contre la vivisection [14] et principal animateur du mouvement fouriériste depuis 1886, ou grâce à Virginie Griess-Traut qu’elle côtoie au sein de réunions féministes, elle fréquente l’École sociétaire à partir de la première moitié des années 1890, toujours avec son amie Lina Lindsay. Elle assiste en avril 1893 à la manifestation célébrant l’anniversaire de la naissance de Charles Fourier [15] ; sa présence à cette fête est régulièrement relevée par l’organe fouriériste La Rénovation à partir de 1895 [16]. Elle est abonnée à cette publication de 1896 jusqu’à son décès ; elle ajoute parfois au montant de son abonnement une « subvention » pour aider à la parution de l’organe. Le décès de Destrem entraîne des interrogations sur la direction du mouvement fouriériste ; Olga Petti fait partie – comme Lina Lindsay, d’un comité, représentant le « groupe actif de notre École sociétaire », qui publie un texte dans La Rénovation sur l’orientation de l’organe [17].

Olga Petti est membre du comité chargé de suivre la réalisation de la statue de Fourier, aux côtés de Virginie Griess-Traut et de Lina Lindsay [18]. Elle contribue au financement de la statue du Maître [19]. Elle participe à la souscription lancée, en 1907 pour restaurer la tombe du Maître au cimetière Montmartre [20].

Début 1915, son amie Lina Lindsay écrit au directeur de La Rénovation, Adolphe Alhaiza :

Mme Petti et moi formons le souhait pour l’année nouvelle de voir l’écrasement des bandits d’outre-Rhin et la légitime revanche de 1870, avec la victoire solide et définitive de la Civilisation sur la Barbarie [21].

Au lendemain de son décès, Alhaiza lui consacre quelques mots dans La Rénovation :

Une perte dans l’école qui nous a été des plus sensibles, c’est la mort récente, au Parc St-Maur, après des jours de souffrance, de Mme Vve Olga Petti en qui nous perdons une des premières et fidèles adhérentes du groupe phalanstérien qu’avait réuni Hippolyte Destrem. D’origine russe, Mme Petti apportait avec la dévotion de sa race, la foi la plus entière à la doctrine de Fourier. Après avoir été affligée ces dernières années du malheur de perdre la vue, c’est à présent une fin très douloureuse qu’a subie cette bonne phalanstérienne [22].