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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Dubos, Jean Bernard
Article mis en ligne le 18 décembre 2022

par Desmars, Bernard

Né vers 1818. Papetier et librairie à Paris, puis libraire, éditeur et imprimeur à Alger. Membre du groupe phalanstérien d’Alger, dépositaire d’ouvrages fouriéristes

Vers 1840, Jean-Bernard Dubos est papetier et libraire à Paris, avec son frère Alexis et leur mère, veuve. En 1845, il se marie avec Agathe Julienne Bourraz, fille d’un maître d’hôtel. Il est alors déjà installé à Alger où il a ouvert rue Bab Azoun une librairie avec son frère et un nommé Marest, ce nom n’apparaissant sur la couverture des livres édités que jusqu’en 1848.

Dépositaire des ouvrages fouriéristes à Alger

Dès octobre 1844, La Démocratie pacifique signale dans ses annonces que l’Almanach phalanstérien n’est disponible en Algérie qu’à la librairie Dubos [1]. Le 2 janvier 1845, le quotidien fouriériste annonce la parution d’ouvrages phalanstériens ; elle publie la liste des librairies « où se trouvent les ouvrages annoncés et tous ceux de la librairie sociétaire » ; seule la librairie Dubos y figure pour l’Algérie. L’établissement a aussi des activités de papeterie, d’imprimerie et d’édition. Les ouvrages publiés par les frères Dubos – le premier date de 1846 – concernent souvent l’Algérie et le monde arabe.

Ce n’est pourtant que le 31 août 1847 que Jean-Bernard Dubos obtient un brevet d’imprimeur ; selon les autorités, la maison est « honorablement connue à Alger, elle y fait des affaires assez importantes » ; elle se propose « de publier des ouvrages destinés à populariser l’étude de la langue arabe » et elle a d’ailleurs « déjà commencé des publications de cette nature » [2].

L’un des frères Dubos, mais on ignore lequel, ou il s’agit peut-être des deux, est actionnaire de l’Union agricole d’Afrique, une société formée par des fouriéristes lyonnais en 1845-1846, qui exploite un domaine agricole à Saint-Denis-du-Sig, près d’Oran [3].

Jusque que dans les années 1850, la librairie Dubos commande des ouvrages à la Librairie sociétaire : en janvier 1851, elle déclare avoir reçu neuf Jésus-Christ devant le conseil de guerre, de Victor Meunier ; huit Socialisme appliqué au crédit, au commerce, à la production, à la consommation et huit Réforme du crédit et du commerce de François Coignet ; huit Cités ouvrières de Victor Meunier ; onze Solidarité d’Hippolyte Renaud ; quatre Visite au phalanstère, onze L’Organisation du travail et l’association et vingt-cinq Précis de l’organisation du travail de Mathieu Briancourt ; neuf Despotisme et socialisme, d’Édouard Pompéry ; cinq Théorie de Charles Fourier. Exposition faite à Besançon, de Victor Hennequin ; trois Boulangerie sociétaire ; douze Qu’est-ce que l’organisation du travail ? de Paul de Boureulle, huit Socialisme devant le vieux monde et cinq Description du phalanstère de Victor Considerant ; trois Compte rendu de l’Union agricole [d’Afrique] ; cent-sept Almanachs phalanstériens pour 1850 et dix-sept Almanachs phalanstériens pour 1849, ainsi que de nombreux canards, ces publications occasionnelles souvent consacrées à des faits divers [4]. En octobre 1852, elle demande l’envoi du Monde des oiseaux, de L’Esprit des bêtes et de Travail et fainéantise d’Alphonse Toussenel, Destinée sociale de Victor Considerant, des Manuscrits de Fourier [5]. En 1854, Hippolyte Mongellas adresse au Centre sociétaire la somme de 100 francs correspondant aux ouvrages vendus par la librairie Dubos, dont encore Le Monde des oiseaux et L’Esprit des bêtes de Toussenel, et Algérie. Scènes de mœurs arabes du capitaine Richard [6] ; en 1857, un nommé Pauchon écrit aux dirigeants parisiens de l’École sociétaire qu’il est « en relation avec plusieurs phalanstériens, entre autres messieurs Mongellas et Dubos » ; il passe par la librairie Dubos pou pour s’abonner au Bulletin du mouvement sociétaire [7].

Sa femme décède en 1855. On ignore si les frères Dubos conservent encore des relations avec le centre parisien de l’École sociétaire après la fin des années 1850. À la fin de la décennie suivante, une association est constituée à Alger afin de former des « asiles agricoles mixtes en Algérie pour les enfants ». Plusieurs fouriéristes en font partie, dont Jean-Griess Traut, « promoteur de l’œuvre », le naturaliste Gaetano Leone Durando, mais aussi le libraire Jean-Bernard Dubos [8].

Après la mort de son frère Alexis en 1865, Jean-Bernard Dubos reste seul à la tête de la librairie, qui est cédée avec ses activités d’imprimerie et d’édition à Juillet Saint-Lager à la fin des années 1860. On ne sait ce qu’il devient ensuite.