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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Dubos, Alexis
Article mis en ligne le 18 décembre 2022

par Desmars, Bernard

Né vers 1819 à Paris (Seine), décédé le 25 mai 1865 à Alger (Algérie). Papetier, libraire, éditeur et imprimeur. Actionnaire de l’Union agricole d’Afrique, membre du groupe phalanstérien d’Alger, dépositaire de livres fouriéristes

Vers 1840, Alexis Dubos est papetier et libraire à Paris avec sa mère, veuve, et son frère Jean-Bernard. En 1842, il se marie avec Clarisse Émélie Peigney, dont le père est rentier ; une fille naît en 1843. Sans doute en 1844, au plus tard début 1845, il s’installe avec son frère à Alger ; les deux hommes ouvrent une librairie, rue Bab-Azoun. L’établissement a aussi des activités de papeterie, d’imprimerie et d’édition. Les ouvrages publiés par les frères Dubos – le premier date de 1846 – concernent souvent l’Algérie et le monde arabe.

Les deux frères sont engagés dans le mouvement fouriériste. Mais il est difficile de distinguer les interventions de l’un et de l’autre. Un Dubos – mais on ignore lequel, à moins qu’il ne s’agisse des deux – est membre de l’Union agricole d’Afrique, une société fondée par des fouriéristes lyonnais en 1845-1846, qui exploite un domaine agricole près d’Oran [1].

Leur activité professionnelle confère aux frères Dubos un rôle important dans la diffusion des idées fouriéristes en Algérie. Dès octobre 1844, La Démocratie pacifique signale dans ses annonces que l’Almanach phalanstérien n’est disponible en Algérie qu’à la librairie Dubos [2]. Le 2 janvier 1845, le quotidien fouriériste annonce la parution d’ouvrages phalanstériens ; elle publie la liste des librairies « où se trouvent les ouvrages annoncés et tous ceux de la librairie sociétaire » ; seule la librairie Dubos y figure pour l’Algérie. L’établissement a aussi des activités de papeterie, d’imprimerie et d’édition.

L’épouse d’Alexis Dubos décède en 1849, ainsi que leur fille l’année suivante. Il se remarie à Paris avec Marie Louise Célestine Billioud [3]. Un enfant naît en 1852, un autre en 1855.

La vente d’ouvrages de la librairie sociétaire

Jusque que dans les années 1850, la librairie Dubos commande des ouvrages à la Librairie sociétaire : en janvier 1851, elle déclare avoir reçu neuf Jésus-Christ devant le conseil de guerre, de Victor Meunier ; huit Socialisme appliqué au crédit, au commerce, à la production, à la consommation et huit Réforme du crédit et du commerce de François Coignet ; huit Cités ouvrières de Victor Meunier ; onze Solidarité d’Hippolyte Renaud ; quatre Visite au phalanstère, onze L’Organisation du travail et l’association et vingt-cinq Précis de l’organisation du travail de Mathieu Briancourt ; neuf Despotisme et socialisme, d’Édouard Pompéry ; cinq Théorie de Charles Fourier. Exposition faite à Besançon, de Victor Hennequin ; trois Boulangerie sociétaire ; douze Qu’est-ce que l’organisation du travail ? de Paul de Boureulle, huit Socialisme devant le vieux monde et cinq Description du phalanstère de Victor Considerant ; trois Compte rendu de l’Union agricole [d’Afrique] ; cent-sept Almanachs phalanstériens pour 1850 et dix-sept Almanachs phalanstériens pour 1849, ainsi que de nombreux canards, ces publications occasionnelles souvent consacrées à des faits divers [4]. En octobre 1852, elle demande l’envoi du Monde des oiseaux, de L’Esprit des bêtes et de Travail et fainéantise d’Alphonse Toussenel, Destinée sociale de Victor Considerant, des Manuscrits de Fourier [5]. En 1854, Hippolyte Mongellas adresse au Centre sociétaire la somme de 100 francs correspondant aux ouvrages vendus par la librairie Dubos, dont encore Le Monde des oiseaux et L’Esprit des bêtes de Toussenel, et Algérie. Scènes de mœurs arabes du capitaine Richard [6] ; en 1857, un nommé Pauchon écrit aux dirigeants parisiens de l’Ecole sociétaire qu’il est « en relation avec plusieurs phalanstériens, entre autres messieurs Mongellas et Dubos » ; il passe par la librairie Dubos pou pour s’abonner au Bulletin du mouvement sociétaire [7].

On ignore si les frères Dubos conservent encore des relations avec le centre parisien de l’École sociétaire après la fin des années 1850. La librairie Dubos, qui publie de nombreux ouvrages sous le Second Empire, est reprise à la fin des années 1860 par Théodore Eugène Armand Juillet Saint-Lager.