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Deyrolle (ou Deyrolles), Édouard Jules
Article mis en ligne le 26 juin 2022

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 19 avril 1816 à Lille (Nord). Décédé entre mai 1867 et septembre 1871. Étudiant en médecine à Bruxelles (Belgique) ; docteur en sciences exerçant comme médecin au Brésil. Membre de l’Union industrielle.

Édouard Deyrolle est le quatrième enfant (sur quatorze) de Jean-Baptiste Deyrolle, coiffeur (qui devient naturaliste, fondateur en 1831, à Paris de la maison Deyrolle, « un commerce florissant basé sur la vente d’insectes et de matériel de chasse pour les collections d’Histoire naturelle » [1]) et de Rose Scot.
En 1835, Édouard Deyrolle est reçu au concours d’entrée en médecine à l’Université libre de Bruxelles comme élève interne [2]. En juillet 1837, qualifié de « docteur en médecine », résidant à Bruxelles, il est témoin de la naissance d’Hortense Léontia Deyrolle, fille de son frère aîné, Achille Louis Gabriel Deyrolle [3]. Il paraît vouloir s’installer en Belgique et engage une démarche de naturalisation en 1841-1842 [4]. Sa demande présentée en juin 1842 n’est pas prise en considération par les parlementaires. Il n’obtient que 24 voix sur 33 requises. Il est dit « élève en médecine [5]. Mais il est alors au Brésil.
A l’automne 1841, il est recensé parmi les passagers de La Caroline affrétée au Havre par l’Union industrielle pour transporter les colons phalanstériens au Brésil. Durant la traversée, il est l’un des témoins de la naissance du fils d’Henri Désiré Domère et d’Augustine Virginie Paule entre les Canaries et les îles du Cap Vert, le 16 novembre 1841 [6]. Arrivé au Brésil, avec Antoine Jolly, il prend le parti de Benoît Mure lorsque les colons débarqués à Rio de Janeiro se divisent entre ceux qui acceptent le contrat de colonisation signé en son nom par Benoît Mure avec les autorités brésiliennes et ceux qui comme Antoine Jamain et Michel Derrion revendiquent les prérogatives de l’Union industrielle sur les terres octroyées dans la péninsule du Sahy. Encore une fois, avec son frère Narcisse Deyrolle également du voyage, et Antoine Jolly, en janvier 1842, il s’évertue à convaincre les colons qui ont suivi Benoît Mure de signer « un contrat social ou règlement intérieur de la colonie sociétaire » [7] du Sahy.
Édouard Deyrolle s’installe dans la péninsule de l’autre côté de la baie de Babitonga. Il exerce comme médecin dès la fin de 1843. Le 13 décembre, la municipalité de São Francisco do Sul lui concède un terrain sur le tertre de la ville pour y édifier une maison et un cabinet médical [8]. Mais en 1844, une plainte déposée au Conseil municipal de São Francisco do Sul offre un éclairage sur la réalité de son titre ; il explique qu’il est docteur en sciences et porte ainsi le titre de docteur. Estimé de la population, il continue à pratiquer la médecine durant une dizaine d’années. Il est connu sous le nom de « Doutor Deiró » [9].
Deyrolle reste en contact avec l’Europe et adresse le fruit de pillages scientifiques et ethnographiques à sa famille. Ainsi, une « tête momifiée, si curieuse, et que l’on peut voir à Paris, rue de la Monnaie, n° 19, a été envoyée, il y a quelques années, de l’île Sainte-Catherine, par le docteur Édouard Deyrolle. Elle provient d’une de ces tribus belliqueuses, encore assez nombreuses, que l’on désigne dans le sud du Brésil sous le nom de Bugres. L’île délicieuse de Sainte-Catherine semble servir d’asile à plusieurs nations différentes par leurs coutumes et par leur origine, mais que les habitants confondent sous une même appellation. Dans l’île même de Sainte-Catherine, les Indiens du nord passent pour être plus barbares que ceux du Sud. Grâce à d’excellents documents fournis par l’habile entomologiste cité plus haut, nous savons que, semblables aux Gamellas du Marauham, ces sauvages s’introduisent dans la lèvre inférieure des morceaux de calebasse d’une dimension plus large que le pommeau de la main. L’individu dont le portrait est reproduit ici accuse, par la forme même de son ornement, une autre origine […] on peut supposer que l’Indien […] descendait des antiques Tamayos, exterminés, vers 1571 [...] » [10].

Marié à Joséphine Ligenne, Deyrolle fait baptiser sa fille Léontine le 10 août 1850. Les parrain et marraine sont Léonce Aubé, vice-consul de France à Santa Catarina et et Camila Mure [11]. Pour le baptême de son fils Julio né le 20 décembre 1852, il fait le choix du colonel Camacho, propriétaire terrien et de son épouse Roza [12]. Deux autres enfants naissent : Manoel et Carolina. Édouard Jules Deyrolle et son épouse sont parrain et marraine d’Eduardo Luiz Lebon, fils de Camila Leocádia Mure et Gustave Lebon baptisé le 12 novembre 1853 [13].
Édouard Jules Deyrolle s’investit dans la compagnie de navigation à vapeur de Santa Catarina. En février 1863, lors de l’assemblée générale de la compagnie, l’agence de Santos et São Francisco à la charge de João Santos Bandeira et d’Édouard Deyrolle est confiée à d’autres. Deyrolle est parfaitement intégré à la société brésilienne. Il possède au moins une esclave, Rita, qui donne naissance à une fille naturelle Aurélia [14]. S’adonne-t-il également au commerce d’esclaves ? Le 1er mai 1867, il entre dans le port de São Francisco do Sul avec cinq esclaves à livrer [15]. Le 4 juillet, c’est son épouse qui débarque à São Francisco do Sul accompagnée elle-aussi de deux esclaves à livrer [16].
Au cours de cette année 1867, en juin, leur fille Leontina Catharina décède d’une gastro-entérite et thypoïde [17]. Quant à Édouard Deyrolle, bien que fort respecté, il meurt dans un certain dénuement [18], entre 1867 et 1871 [19].


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