Née dans le département de la Seine. Casquetière. Membre de la colonie phalanstérienne du Sahy (São Francisco do Sul, Santa Catarina, Brésil).
Recrutée au nom de l’Union industrielle par le Docteur Arnaud, Mlle Guézard, arrive au Havre le 8 février 1842 ainsi que dix-huit hommes, cinq autres femmes et cinq enfants. Tous embarquent le 15 février à bord de La Neustrie pour le Brésil [1]. Les passagers arrivent à Rio de Janeiro le 18 avril pour ensuite rejoindre les colons qui se sont rangés derrière Benoît Mure et se sont établis au Sahy [2]. Elle est la compagne de Léon Ledoux, également du voyage. Un enfant, Alberto, leur premier fils naît durant le voyage. Il est baptisé le 26 août 1842 dans l’église de São Francisco do Sul [3]. Selon la légende familiale, le couple Ledoux Guézard, lui « sculpteur », elle « femme noble » [4]aurait suivi les colons phalanstériens « afin de réaliser leur mariage, un rêve défendu à l’époque par les parents de la fille » [5]. Le couple ne reste pas dans la colonie et s’installe dans la péninsule, à la Vila da Glória. Deux autres enfants naissent. En juin 1845 naît Francisco, baptisé le mois suivant. Le 7 avril 1849, c’est un second fils, Jorge qui est baptisé. Si Francisco a des parrains brésiliens, Jorge a pour parrain Frédéric Thomas et pour marraine, Joséphine Nenevé, probablement l’épouse de Raymond Nenevé.
Le couple Ledoux est parmi les derniers colons qui résident dans la péninsule du Sahy en août 1847 [6]. Sur une terre qu’il a lui-même acheté, Léon Ledoux y fait vivre sa famille.
C’est l’un de leur descendant, un arrière-petit-fils, Aurélio Alves Ledoux qui a fait perdurer le souvenir du phalanstère du Sahy et de la présence française à San Francisco do Sul [7]
[1] Laurent Vidal, Ils ont rêvé d’un autre monde, Paris, Flammarion, 2014, p. 225, d’après « Rôle d’équipage de la Neutrie » (Archives départementales de Seine-Maritime, 6P6/109/266).
[2] Laurent Vidal, opus cité, p. 238.
[3] Maria Bernadette Ramos Flores, Emerson César de Campos, Carina Sartori, « Les traces de la présence française dans les terres du Saί : le cas de la famille Ledoux », dans Laurent Vidal, Tania Regina de Luca, Les Français au Brésil, XIXe-XXe siècles, 2e éd. augm., Paris, Les Indes Savantes, 2016, p. 484.
[4] Ibidem, p. 482 d’après Arnaldo S. Thiago, Falansterio do Saí, dezembro de 1949 qui fait d’elle une descendante du Duc de Guise, son nom étant transformé en Guisear ! Qui de la famille ou de l’auteur est à l’origine de cette légende s’interrogent Maria Bernadette Ramos Flores, Emerson César de Campos et Carina Sartori ? Selon ces trois auteurs, on retrouve également la graphie Grisard dans plusieurs sources.
[5] Ibidem, p. 482 d’après Jorge Ledoux, 86 ans, arrière-petit-fils de Léon Ledoux et Rose Guézard. Entrevue accordée à Carina Sartori, Emerson César de Campos et Maria Bernadette Ramos Flores. Vila da Glória, le 1er septembre 2007.
[6] Laurent Vidal, opus cité, p. 324-325, d’après « Lettre de la chambre municipale de Sao Francisco do Sul au président de la province de Santa Catarina », 29 août 1847 (Archives historiques de Joinville (Santa Catarina, Brésil), Coleção Carlos Ficker).
[7] Maria Bernadette Ramos Flores, Emerson César de Campos, Carina Sartori, opus cité, p. 486 et suivantes.
Bibliographie
Laurent Vidal, Ils ont rêvé d’un autre monde, Paris, Flammarion, 2014, p. 226, p. 238, p. 324-325 , p. 375, note 3.
Maria Bernadette Ramos Flores, Emerson César de Campos, Carina Sartori, « Les traces de la présence française dans les terres du Saί : le cas de la famille Ledoux », dans Laurent Vidal, Tania Regina de Luca, Les Français au Brésil, XIXe-XXe siècles, 2e éd. augm., Paris, Les Indes Savantes, 2016, p. 481-497.
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