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Jean-Claude Sosnowski  |  mise en ligne : février 2021

Colliat, Claude-François ?


Souscripteur au Commerce véridique et social de Michel Derrion à Lyon en 1835. Membre de l’Union industrielle à Rio de Janeiro (Brésil).


En 1835, Colliat et sa femme souscrivent au projet de coopérative de production et de consommation, le Commerce véridique et social fondé à Lyon par Michel Derrion [1]. Selon Jean Gaumont, il est, toujours avec sa femme, l’un des soixante-quinze colons lyonnais recrutés par Joseph Reynier et embarqués au Havre sur le Curieux le 8 février 1843 pour participer à la colonie phalanstérienne du Palmitar (Brésil) dirigée par Michel Derrion. Le navire arrive le 5 avril 1843 à Rio de Janeiro.
On retrouve effectivement un Colliat membre de l’Union industrielle à Rio de Janeiro. Vers 1845, il est l’un des signataires d’une lettre prenant la défense de Joseph Reynier [2]. À Lyon, Reynier doit s’expliquer devant la Société mutualiste de Devoir mutuel dont il est membre à la suite des accusations de deux colons désenchantés par l’expérience brésilienne. Ceux-ci l’accusent de manière calomnieuse d’avoir « envoyé de nombreuses familles en esclavage » [3].
Deux demoiselles signataires de cette lettre portent le nom de Colliat, Francine et Marguerite pour lesquelles on ne peut déterminer de lien familial.

Le doute subsiste sur l’identité de ce phalanstérien. Au printemps 1862, à Rio de Janeiro, décède « Margareth Colliat », victime de la dysenterie à l’âge de 67 ans [4]. La « veuve Colliat » est membre de la Société française de secours mutuels à laquelle contribuent plusieurs phalanstériens de Rio de Janeiro [5]. D’après l’âge indiqué, il peut s’agir de Marguerite Rivat, née à Lyon, le 11 nivôse an IV (1er janvier 1796) et mariée à Claude-François Colliat, né également à Lyon le 25 septembre 1784, coffretier demeurant rue Groslée à Lyon lors de leur mariage le 27 février 1813. Claude-François Colliat pourrait être ce membre de l’Union industrielle et serait donc décédé avant 1862 [6]. Le couple a au moins cinq enfants nés à Lyon (Philiberte, Étiennette, Laurent Louis, Marie Julie, François, Clément). Le 2 novembre 1842, lors de la déclaration de décès de leur fille Étiennette, Claude-François Colliat est domicilié 18 rue du Commerce à Lyon [7]. La famille n’y est plus recensée en 1843, année du départ du groupe de colons recrutés par Reynier pour le Brésil.


Jean-Claude Sosnowski

Dernière mise à jour de cette fiche : décembre 2021

Notes

[1Jean Gaumont, « Le Commerce véridique et social (1835-1838) et son fondateur Michel Derrion (1803-1850) », Annuaire de la coopération, 1935, p. 58. Jean Gaumont, « Le commerce véridique et social de 1835 et ses souscripteurs », Revue des études coopératives, 1924-1925, p. 294. L’Indicateur, 5 avril 1835, p. 2, « huitième liste ». Orthographié Coliat dans la liste de L’Indicateur.

[2Laurent Vidal, Ils ont rêvé d’un autre monde, Paris, Flammarion, 2014, p. 292. Jean-Claude Sosnowski, « Gierkens (également orthographié Jierkiens, parfois Jeirkins ou Jerkiens), Albert », Dictionnaire biographique du fouriérisme, notice mise en ligne en septembre 2019 : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article2137 (consultée le 25 mai 2020).

[3Joseph Reynier, Mémoires de Joseph Reynier, ancien tisseur, Lyon, aux Temples de la rue Garibaldi, 45, et de la rue Hénon, 40, 1898, p. 43.

[4Correio mercantil, 20 mars 1862 « Estatistica da cidade », p. 1.

[5Courrier du Brésil, 7 septembre 1862, p. 3, « Société française de secours mutuels ».

[6Nous ne pensons pas qu’il puisse s’agir d’Edmond Colliat comme le pense Laurent Vidal (op. cit., p. 283). Contrairement à ce qu’il écrit, c’est Francisco Colliat (et non Edmond) qui est associé à Antonio Pedro Croes (orthographié également Groes) tout d’abord dans une affaire de quincaillerie (Correio mercantil, 29 janvier 1863, p. 2) puis dans une boutique de fabrication de ceintures de cuir et de bancs de voiture (Almanak administrativo mercantil e industrial do Rio de Janeiro para o anno de 1864, p. 641). La société est mise très rapidement en liquidation (elle est encore citée dans l’almanach jusqu’en 1867 mais la faillite est enregistrée en août 1868. Correio mercantil, 8 mai 1866, p. 3. Correio mercantil, 3 mai 1868, p. 3). Ce Francisco Colliat pourrait être François Clément Colliat, né en 1829, fils de Claude-François et Marguerite Colliat. Quant à Edmond Colliat, il est en 1868, exportateur de café (Almanak administrativo mercantil e industrial do Rio de Janeiro para o anno de 1870, supplemento, p. 215). Il est membre de la Société française de gymnastique (Almanak administrativo mercantil e industrial do Rio de Janeiro para o anno de 1871, p. 387). Il est encore en activité en 1896 et marié à Marie Amélie Hosxe née en 1851 (Giselle Pereira Nicolau, Hasteando a bandeira tricolor em outros cantos : a imigração francesa no Rio de Janeiro (1850-1914), Instituto de Filosofia e Ciências Humanas, Universidade Federal Fluminense, Niterói, 2018 (Doutorado em História Social), p. 247).

[7Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, 2E362, acte de décès d’Étiennette Colliat, n° 4872 du 2 novembre 1842 ; Archives municipales de Lyon, 921WP220, registre de recensement de Lyon pour l’année 1842, 1er arrondissement, fol. 121r-122v.


Ressources

Sources

Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, 2E155, acte de mariage n° 216 du 27 février 1813 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 91).

Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, 2E158, acte de naissance de Philiberte Colliat, n° 1133 du 2 avril 1814 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 102).

Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, 2E171, acte de naissance d’Étiennette Colliat, n° 2566 du 14 juillet 1817 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 258).

Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, 2E362, acte de décès d’Étiennette Colliat, n° 4872 du 2 novembre 1842 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 239).

Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, 2E213, acte de naissance de Laurent-Louis, n° 280 du 20 janvier 1823 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 36).

Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, 2E224, acte de naissance de Marie-Julie, n° 1666 du 23 avril 1825 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 215).

Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, 2E247, acte de naissance de François Clément, n° 3326 du 23 juillet 1829 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 59).

Archives municipales de Lyon, 921WP220, registre de recensement de Lyon pour l’année 1842, 1er arrondissement, folio 121r-122v (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 265).

L’Indicateur, 5 avril 1835, p. 2, « huitième liste » (en ligne sur Numelyo).

Correio mercantil, 20 mars 1862 « Estatistica da cidade », p. 1 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil) ; 29 janvier 1863, p. 2 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil->http://memoria.bn.br/DocReader/217280/21472]) ; 8 mai 1866, p. 3, « Edital. Convocaçao de credores » (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil) ; 3 mai 1868, p. 3, « Edital. (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil) ; 15 juillet 1868, p. 3 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil) ; 5 août 1868, p. 4 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).

Courrier du Brésil, 7 septembre 1862, p. 3, « Société française de secours mutuels » (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).

Almanak administrativo mercantil e industrial do Rio de Janeiro para o anno de 1864, p. 441 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).

Almanak administrativo mercantil e industrial do Rio de Janeiro para o anno de 1870, p. 215 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).

Almanak administrativo mercantil e industrial do Rio de Janeiro para o anno de 1871, p. 387 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).

Almanak administrativo mercantil e industrial do Rio de Janeiro para o anno de 1875, p. 527 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).

Bibliographie

Jean Gaumont, « Le commerce véridique et social de 1835 et ses souscripteurs », Revue des études coopératives, 4e année, 1924-1925, p. 294.

Jean Gaumont, « Le Commerce véridique et social (1835-1838) et son fondateur Michel Derrion (1803-1850) », Annuaire de la coopération, 1935, p. 58 et p. 139, note 195 (en ligne sur Gallica).

Giselle Pereira Nicolau, Hasteando a bandeira tricolor em outros cantos : a imigração francesa no Rio de Janeiro (1850-1914), Instituto de Filosofia e Ciências Humanas, Universidade Federal Fluminense, Niterói, 2018 (Doutorado em História Social), p. 247 (en ligne sur Repositório Institucional da Universidade Federal Fluminense).

Joseph Reynier, Mémoires de Joseph Reynier, ancien tisseur, Lyon, Lyon, aux Temples de la rue Garibaldi, 45, et de la rue Hénon, 40, 1898, p. 42-43.

Laurent Vidal, Ils ont rêvé d’un autre monde, Paris, Flammarion, 2014, p. 283 et p. 291-292.


Index

Lieux : Brésil - Palmital (Garuva, Santa Catarina), Brésil - Rio de Janeiro, Brésil

Notions : Commerce véridique - Famille - Réalisateurs

Pour citer cette notice

SOSNOWSKI Jean-Claude, « Colliat, Claude-François ? », Dictionnaire biographique du fouriérisme, notice mise en ligne en février 2021 : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article2317 (consultée le 9 juin 2023).

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