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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Bonnet (ou Ossian-Bonnet), Pierre Ossian
Article mis en ligne le 9 mars 2021
dernière modification le 10 mars 2021

par Desmars, Bernard

Né le 22 décembre 1819 à Montpellier (Hérault), décédé le 22 juin 1892 à Paris, 5e arrondissement (Seine). Polytechnicien, puis enseignant à l’École polytechnique et à la faculté des sciences de la Sorbonne. Abonné à La Démocratie pacifique.

Pierre Ossian Bonnet est le fils d’un négociant [1]

Après ses études au collège royal de Montpellier, il est admis en 1838 à l’École polytechnique. Bien classé à la sortie de cet établissement, il entre à l’École des ponts et chaussées. Mais en 1842, il renonce à une carrière d’ingénieur des ponts et chaussées pour se consacrer aux mathématiques. La même année, il se marie avec Aurélie Bruneau, originaire de Nantes et appartenant à une famille de négociants.

Il s’abonne à La Démocratie pacifique pour une année dès la parution du quotidien fouriériste. On ignore s’il a continué à fréquenter les milieux fouriéristes ensuite.

Pendant quelques années, il connaît une période difficile :

Sans autre position officielle que celle de répétiteur à l’École polytechnique (1844), obligé de se créer par un labeur incessant, des ressources dans l’enseignement libre, il occupait ses rares moments de loisir à composer des Mémoires admirables [2].

Il enseigne notamment à l’institution Sainte-Barbe pour préparer les candidats à l’École polytechnique [3] ; parallèlement, il poursuit ses recherches et obtient un doctorat ès sciences en 1852, en soutenant deux thèses, l’une sur « le développement des fonctions en séries ordonnées », l’autre sur « la théorie mathématique des cartes géographiques » [4]. En 1865, son épouse décède. Il a la charge de trois garçons.

À partir des années 1860, ses travaux mathématiques, qui concernent principalement la géométrie, mais aussi la mécanique et l’astronomie, lui valent la reconnaissance des milieux scientifiques – il entre à l’Académie des sciences en 1862 – et lui permettent d’améliorer sa situation matérielle. Il est nommé « examinateur d’admission » à l’École polytechnique en 1864, puis « directeur des études » dans la même institution en 1872. Il y laisse le souvenir d’un « homme d’un caractère bienveillant et affable, savant éminent illustré par des précieuses découvertes » [5]. Sans qu’on en connaisse la raison, l’un de ses prénoms est utilisé par les élèves pour désigner un bonnet de coton, « l’ossian » qui peut « servir de cagoule à ceux qui se déguisent » et « veulent faire du tapage » [6].

Parallèlement, il intervient aussi à l’École normale supérieure (à partir de 1868) et à la faculté des sciences de la Sorbonne, où il est nommé professeur d’astronomie physique en 1878 [7] ; il dispense un cours de géométrie à l’École des Beaux-Arts. Ses travaux lui valent d’être nommé en 1883 au Bureau des longitudes, en tant que représentant de l’Académie des sciences [8]. Il est aussi membre de plusieurs sociétés savantes, comme la Société mathématique de France (qui le porte à la présidence en 1879) [9] ou l’Académie royale de Göttingen [10].

Il doit cependant quitter la direction des études à l’École polytechnique en 1878 ; en effet, veuf, il fait venir dans le logement que lui fournit l’École la gouvernante au service de la famille depuis plusieurs années. Cette cohabitation suscite des rumeurs et donc sa révocation. Diverses protestations – de la part d’enseignants et d’élèves polytechniciens, mais aussi de membres de l’Académie des sciences et de diverses institutions où enseigne Ossian-Bonnet – sont adressées au ministère de la Guerre dont dépend l’établissement, sans résultat. La mesure ministérielle et les réactions qu’elle entraîne provoquent de nombreux articles dans la presse, qui témoignent de l’estime dont il bénéficie dans les milieux scientifiques et parmi les polytechniciens [11].