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Lefèvre ou Lefebvre
Article mis en ligne le 14 décembre 2020
dernière modification le 26 juin 2022

par Sosnowski, Jean-Claude

Agriculteur. Membre du conseil d’administration de l’Union industrielle à Paris en avril 1841. Réside à São Francisco do Sul (Santa Catarina, Brésil) en 1842.

Lefèvre est membre du conseil d’administration de l’Union industrielle en avril 1841. La société est fondée à Paris le 18 avril 1841 par Derrion, Jamain et Arnaud, lors d’une assemblée générale réunissant les cent premiers signataires de l’acte de fondation. Il s’agit de recruter des volontaires pour l’établissement d’un phalanstère au Brésil et d’organiser la vie et le travail dans la colonie. Lefèvre et son épouse embarquent en octobre 1841 avec les premiers colons recrutés pour le Brésil.
En février 1842 [1], Lefèvre dépose une plainte auprès des autorités de São Francisco do Sul dans une affaire concernant sa nièce Joséphine Croissonier, jeune fille de 12 ans victime d’un sordide marchandage organisé par sa propre mère et dont Benoît Mure est l’instigateur. Mure propose à un autre oncle de la jeune fille, Burier, de présenter sa nièce au colonel Oliveira Camacho qui pourrait l’adopter. Ainsi Burier pourrait l’épouser. Camacho voit le projet phalanstérien avec bienveillance d’où l’intérêt de Mure. Camacho remet 10 000 réis et un couteau à la mère de la jeune fille. Cependant la jeune fille réussit à se réfugier auprès d’une autre femme de la colonie et échappe aux avances de Burier. Sa mère menace de la tuer ou de la vendre si elle ne répond pas favorablement aux demandes de Burier et Mure. Joséphine trouve alors refuge chez l’épouse de Lefèvre à São Francisco do Sul. Benoît Mure nie tout de l’affaire et prétend ne pas pouvoir « dompter la Nature » [2]. Lefèvre s’insurge plus particulièrement contre l’attitude de Mure que contre celle de sa sœur. Il l’accuse d’avoir eu une vie dissolue en France, d’avoir épousé une fille de Saint-Amand Bazard, l’un des chefs saint-simoniens, puis de l’avoir abandonnée pour une ex-figurante de l’opéra, Mme Alibert. Celle-ci usurpe le titre d’épouse « pour cacher aux yeux du monde la honte d’une alliance scandaleuse. Voici donc l’homme qui se dit protecteur de l’innocence » affirme Lefèvre. Mais la plainte n’a pas de suite, les autorités brésiliennes étant avant tout préoccupées par leur investissement dans l’établissement des colons venus dans le cadre du projet phalanstérien.
Aucun élément ne permet de savoir si le couple contribue à l’une ou l’autre des colonies établies par Mure et Derrion [3].