Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Vannet Francis-Charles (ou François-Charles ou Charles-François)
Article mis en ligne le 11 janvier 2020
dernière modification le 27 décembre 2021

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Salins (auj. Salins-les-Bains, Jura) le 29 janvier 1825. Décédé à Neuilly-sur-Seine (Seine, auj. Hauts-de Seine) le 20 janvier 1889. Négociant puis rentier. Secrétaire du groupe local de Rio de Janeiro (Brésil) en 1851 puis correspondant du Centre parisien de l’École sociétaire à Rio de Janeiro. Membre de la Ligue du progrès social en 1886. Membre actif de la Société française de secours mutuels de Rio de Janeiro.

Francis-Charles Vannet [1] est le fils de Jean-Simon Vannet, coutelier et de Marie-Pierrette Amoudru domiciliés à Salins. Le commerce de la famille Vannet est établi à Rio de Janeiro au moins depuis le début des années 1830. La famille y est recensée parmi les « couteliers et bandagistes » [2], rue d’Ouvidor dans l’Almanak national do commercio do imperio do Brasil pour l’année 1832 ; mais le père de Francis-Charles Vannet, Jean-Simon Vannet est également domicilié à Paris 265 rue Saint-Martin en 1838 [3]. C’est seulement à partir de 1853 que Francis-Charles Vannet est cité comme étant en charge du négoce de Rio de Janeiro [4]. Sa mère est décédée à Rio de Janeiro le 23 avril 1850. Son père Jean-Simon Vannet décède dans la Sarthe à Luché (auj. Luché-Pringé) le 9 juillet 1857. Par jugement du 30 mai 1857, il avait été déclaré en état d’interdiction et un administrateur gérait provisoirement sa « personnes, biens et affaires » [5]. Avec son frère J.C. Vannet, Francis-Charles Vannet fait paraître une annonce de célébration d’un messe à Rio de Janeiro le 25 août 1857 [6]. Quelques jours après, le 12 septembre 1857, Francis-Charles Vannet épouse Marie-Louise Lonchambon, sans profession, domiciliée à la même adresse que lui. Âgée de 26 ans, elle est née à Riom (Puy-de-Dôme) d’un père « absent depuis vingt ans » [7] et d’une mère y résidant toujours. C’est l’aumônier de la frégate « La poursuivante » en rade à Rio de Janeiro qui officie.
Francis-Charles Vannet est alors à la tête d’un négoce de fabrique et vente de « bandages » médicaux, 105 (ou anciennement 99) rua do Ouvidor à Rio de Janeiro. « La maison Vannet a toujours un grand assortiment de bandages de toutes les qualités et de toutes les façons les plus modernes, et se charge de les faire au goût des clients ; elle raccommode les bandages et les garnit à neuf, ainsi que les objets concernant la ferblanterie, la lampisterie et les articles de chirurgie » [8].
En 1860 [9], il cède son négoce à un récent associé qui reprend alors ce qui est considéré comme la plus ancienne fabrique de bandages de Rio de Janeiro (« a mais antiga fabrica » [10]). En 1861, Vannet est encore mentionné comme vendeur d’instruments d’optique et de chirurgie [11] mais il semble déjà rentré en France puisqu’il fait enregistrer son acte de mariage à l’état civil de Paris (10e arrondissement) le 5 janvier 1861 suite à une décision du tribunal de la Seine du 4 décembre précédent.
Il dépose un brevet d’invention le 14 mars 1861 « pour perfectionnements aux bandages » [12] et un certificat d’addition le 10 mars 1862 au secrétariat de la préfecture du département de la Seine. Il donne alors pour domicile le 10 rue de la Fidélité à Paris. En 1864, c’est un brevet pour « perfectionnements à la forme des porte-plumes » [13] et des additions à ce brevet qu’il fait enregistrer.

Secrétaire du groupe phalanstérien de Rio de Janeiro en mai 1851, Vannet (fils) est selon Eugène-Félix Huger « dévoué corps et âmes aux idées phalanstériennes et c’est une conquête de laquelle l’école pourra se glorifier » [14]. Son adhésion semble donc récente. Huger relève que Vannet fait preuve d’une grande capacité à rédiger les comptes rendus des réunions du groupe. En août 1851, Vannet lui succède comme correspondant du Centre parisien de l’École sociétaire à Rio de Janeiro. Huger le décrit comme « un jeune homme […] qui est plein de foi, d’intelligence, et surtout de désintéressement. Sa position aisée lui permettra […] de supporter les tracas que comportent une correspondance collective […] et de laquelle il faut rendre compte à ceux qui vous y ont autorisé ([…] nos renteurs) » [15]. Vannet prend contact pour la première fois avec le Centre parisien et plus particulièrement avec Allyre Bureau en octobre 1851. Il affirme l’attachement du groupe au Centre parisien et à La Démocratie Pacifique :

La petite société de Rio, quoique faible par le nombre, recrutée parmi des ouvriers dévoués ne cessera de vous aider pécuniairement tant qu’il sera en son pouvoir. Puissent tous en faire autant ! On verrait alors notre drapeau se dérouler dans les airs [16].

Il transmet alors le fruit d’une collecte destinée au financement de La Démocratie pacifique, fait part d’un nouveau recrutement, celui de Luciano Lopes Pereira, et dresse un état de situation de la guerre de la Plata qui oppose la Confédération argentine au Brésil et à l’Uruguay.

De retour en France, son adhésion aux théories sociétaires ne faiblit pas malgré les vicissitudes que connaît l’École sociétaire. Le nom de Vannet est inscrit sur la liste des « adhérents au banquet du sept avril 1866 » [17]. Le 11 octobre 1872, Vannet domicilié à Paris, 7, rue Bellefond, à défaut de souscrire à des actions, s’engage à fournir 42 francs pour provisionner le fonds de garantie d’une nouvelle société, la Société des études sociale destinée à remplacer la société anonyme qui gère la librairie des sciences sociales [18]. Finalement, allant à l’encontre de la décision du congrès phalanstérien d’avril 1872, Charles Pellarin et les dirigeants de la Librairie des sciences sociales refusent de dissoudre la société anonyme ; la nouvelle société ne voit donc pas le jour. Un deuxième courrier daté de 1874 [19] est conservé dans les Archives sociétaires. Il est adressé à Émile Bourdon. Vannet se voit contraint de refuser une invitation en raison d’une santé déclinante. Enfin, en mars 1875 [20], dans une lettre destinée à Louis Eugène Tallon (gérant de la Librairie des sciences sociales), il fait part de son relatif rétablissement qui cependant ne lui permet pas encore de participer « au banquet du maître », banquet de l’anniversaire de Fourierle 7 avril. Il est abonné, malgré un retard de règlement, au Bulletin du mouvement social, publication du mouvement fouriériste. Il sollicite par ailleurs une place pour « un homme partageant nos idées », Nicolas, le porteur de la missive. Vannet réside alors 74 rue Rochechouart à Paris.
Il semble donc très proche des administrateurs de la Librairie des sciences sociales. Le 20 mai 1876, il donne procuration à Louis Eugène Tallon pour l’administration de « tous ses biens et affaires et notamment une propriété située à Rio Janeiro » [21].
En 1877, il adresse, sans succès, une pétition au Sénat en vue de transférer la gestion du budget des cultes aux communes :

Pétition no 27. Le sieur Vannet, électeur, éligible et rentier, demeurant à Paris, rue Rochechouart, 74, soumet au Sénat un projet ayant pour but de transférer aux communes le droit de répartir le budget du clergé en raison de leur population. Ce projet, dit-il, rendrait inutile la séparation de l’Église et de l’État et permettrait par la suite la reconstitution d’une Église nationale. A cet effet, il demande le maintien du budget des cultes, mais aussi, en même temps, la suppression des traitements des évêques, qui en prélèveraient le montant sur les curés de leurs diocèses et des archevêques qui recevraient le leur de celui des évêques [22].

Il participe à la Revue du mouvement social de Charles Limousin en avril 1881 avec une contribution à « La question de la représentation » [23] puis en juin 1883 à celle de « La question des loyers » [24]. Même si la rédaction est essentiellement assurée par deux fouriéristes, la revue n’est plus l’organe du Centre sociétaire. Il s’engage cette même année à verser 10 francs, durant trois ans pour subvenir aux besoins de ressources de la Librairie des sciences sociales. Mais dès l’année suivante, il accuse un retard de versement de sa participation [25]. En 1886, il est parmi les 106 membres de la Ligue du Progrès social [26] qui veulent relancer le militantisme phalanstérien et appellent à la réalisation d’un domaine sociétaire, association agricole et domestique, prélude à la future association intégrale.
En 1888, on retrouve le nom de F.-C. Vannet dans une liste de souscription en faveur « des terrassiers grévistes de la Corrèze et de la Haute-Vienne » [27] relayée par Le Cri du Peuple d’Édouard Vaillant. F.-C. Vannet contribue pour 5 francs.

Comme d’autres phalanstériens André Forest, Albert Gierkens, Eugène-Félix Huger, Henri Désire Domère, B. Gay), Vannet est membre actif de la la Société française de secours mutuels à Rio de Janeiro. En août 1858, il est l’un des commissaires de service chargé de visiter les malades [28]. Il est également membre associé de la Société française de navigation aérienne admis en 1873 [29].

Lors de son décès à son domicile en 1889, 114 avenue de Neuilly, à Neuilly-sur-Seine, Vannet est veuf. Marie-Louise Lonchambon est décédée à son domicile, 14 rue du Débarcadère à Paris (17e arrondissement) le 11 septembre 1884. Elle est inhumée au cimetière des Batignoles. Quant à lui, il se fait incinérer [30] ; la pratique est alors récente en France, la loi du 15 novembre 1887, ayant eu son décret d’application signé le 27 avril 1889.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
puceContact puceMentions légales puceEspace privé puce RSS

1990-2024 © charlesfourier.fr - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.0.5