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Jean-Claude Sosnowski  |  mise en ligne : septembre 2019

Gierkens (également orthographié Jierkiens), Albert (fils)


Né à Lyon (Rhône) le 8 mars 1829. Décédé à Rio de Janeiro (Brésil) le 1er (?) janvier 1868. Membre de l’Union industrielle à Rio de Janeiro.


Albert (Joseph) Gierkens est le fils de Françoise Guygon, ouvrière en soie et d’Albert Gierkens, ouvrier cordonnier à Lyon, président de l’Union harmonienne avant 1839 et membre du Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon avec qui probablement il migre au Brésil en 1843 [1] dans le cadre d’un projet phalanstérien de colonisation. C’est probablement lui qui est cité comme membre de l’Union industrielle à Rio de Janeiro, société fondée par Derrion, Jamain et Arnaud afin de recruter les colons nécessaires à l’établissement d’un phalanstère au Brésil. Il est avec son père l’un des signataires de la lettre de soutien de ce groupe adressée à Joseph Reynier à Lyon qui doit s’expliquer devant la Société mutualiste de Devoir mutuel dont il est membre, suite aux accusations de deux colons désenchantés par l’expérience brésilienne (Reynier est accusé d’avoir « envoyé de nombreuses familles en esclavage » [2]). Albert Gierkens est marié à Hortense Sauvat ; le couple a au moins un fils Clovis né le 8 janvier 1863 à Campos (Brésil, État de Rio de Janeiro) [3]. Un avis de funérailles en français paraît dans le Jornal do Commercio (Rio de Janeiro) du 2 janvier 1868 annonçant le décès d’un membre de la famille Gierkens. L’épouse du défunt, « Mme Veuve Gierkens, M. Gierkens, père, Mme et M. François Hallier, Mme Anaïs Gierkens et M. Alphonse Sauvelet [4] (absent) prient les personnes de leur amitié de bien vouloir assister à l’enterrement de leur très cher époux, fils, frère et beau-frère, qui aura lieu aujourd’hui à 4 heures de l’après-midi, accompagnant le corps de la rue S. José n. 101 au cimetière de S. João Baptista ». L’édition du 6 janvier précise qu’il s’agit d’Albert Gierkens fils pour lequel une messe doit être célébrée le lendemain dans l’église San Francisco de Paulo. La famille semble parfaitement intégrée à la ville très catholique de Rio de Janeiro. Un an plus tard, Albert « Gierkens, ses petits fils et filles, M. et Mme Hallier prient les personnes de leur connaissance de bien vouloir assister à la messe du bout de l’an de leurs fils, père, frères, beau-frère [...] » [5] donnée dans la même église le 2 janvier. Une dissension semble exister entre la veuve non citée dans l’annonce et son beau-père. Le jour même la veuve en son nom et ceux de son fils « Cloves » et de son frère Alphonse Sauvat fait paraître une annonce pour célébrer une messe anniversaire à l’église Santissimo Sacramento, trente minutes avant l’office de celui commandé par Albert Gierkens père [6].


Jean-Claude Sosnowski

Dernière mise à jour de cette fiche : décembre 2021

Notes

[1Laurent Vidal, Ils ont rêvé d’un autre monde, Paris, Flammarion, p. 312. Jean Gaumont, « Le Commerce véridique et social (1835-1838) et son fondateur Michel Derrion (1803-1850) », Annuaire de la coopération, 1935, p. 139, note 195.

[2Laurent Vidal, opus cité, p. 291 d’après Joseph Reynier, Mémoires de Joseph Reynier, ancien tisseur, Lyon, aux Temples de la rue Garibaldi, 45, et de la rue Hénon, 40, 1898.

[3Archives de Paris, D4R1 619, Registres matricules du recrutement (1887-1921), classe 1890, matricule 422, Clovis Gierkens.

[4Il s’agit sans doute d’Alphonse Sauvat, frère de l’épouse d’Albert Gierkens fils.

[5Jornal do Commercio (Rio de Janeiro), 1er janvier 1869, p. 6.

[6Jornal do Commercio (Rio de Janeiro), 2 janvier 1869, p. 3.


Ressources

Sources

Archives municipales de Lyon, 2E246, registre de l’état civil de Lyon, acte de naissance n° 1124 du 9 mars 1829 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 142).

Archives de Paris, D4R1 619, Recrutement militaire de la Seine, Registres matricules du recrutement (1887-1921), classe 1890, matricule 422, Clovis Gierkens (en ligne sur Grand mémorial, site du Ministère de la Culture).

Jornal do Commercio (Rio de Janeiro), 2 janvier 1868, p. 3 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil) ; 6 janvier 1868, p. 6 (en ligne sur [Biblioteca Nacional Digital Brasil>http://memoria.bn.br/docreader/364568_05/13153]) ; 1er janvier 1869, p. 6 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil) ; 2 janvier 1869, p. 3 (en ligne sur Biblioteca Nacional Digital Brasil).

Bibliographie

Jean Gaumont, « Le Commerce véridique et social (1835-1838) et son fondateur Michel Derrion (1803-1850) », Annuaire de la coopération, 1935, p. 139, note 195 (en ligne sur Gallica).

Laurent Vidal, Ils ont rêvé d’un autre monde, Paris, Flammarion, 2014, pp. 291, 312-314.


Index

Lieux : Brésil - Rio de Janeiro, Brésil

Notions : Famille - Groupe local - Réalisateurs

Pour citer cette notice

SOSNOWSKI Jean-Claude, « Gierkens (également orthographié Jierkiens), Albert (fils) », Dictionnaire biographique du fouriérisme, notice mise en ligne en septembre 2019 : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article2136 (consultée le 10 février 2023).

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