Né le 23 janvier 1818 à Paris (Seine), décédé le 10 septembre 1867 à Condé-sur-Vesgre (alors en Seine-et-Oise, auj. dans les Yvelines). Négociant, imprimeur, rentier. Membre de la Colonie sociétaire de Condé-sur-Vesgre, actionnaire de la Librairie des sciences sociales, co-fondateur de la coopérative de consommation La Sincérité.
Auguste Leclercq est courtier en vins vers 1840. Puis, il obtient un brevet d’imprimeur en 1845. Son atelier est situé rue Martel (aujourd’hui dans le 10e arrondissement de Paris) [1]. La même année, il obtient un brevet d’invention pour une « machine destinée à l’impression de la lithographie et de la zincographie » [2]. En 1851, il abandonne l’activité d’imprimeur [3].
Il se marie en 1853 avec Stéphanie Josse. Un premier fils naît en 1854 ; deux autres garçons naissent dans les années suivantes. Stéphanie Josse meurt en novembre 1857. Quelque temps après – entre 1857 et 1860 –, Auguste, ses trois enfants et son père Pierre-Augustin, également veuf, s’installent à la colonie sociétaire de Condé-sur-Vesgre où ils sont recensés pour la première fois en 1861.
Sociétaire de la colonie Condé-sur-Vesgre
Un certain nombre de fouriéristes – Joseph Pouliquen, Jean Foucault, Hyacinthe Madaule et quelques autres – ont en effet formé un « Ménage sociétaire » établi au début des années 1850 sur une partie du terrain où avait été tenté le premier essai phalanstérien en 1832-1834. Ils ont d’abord été locataires ; puis, en 1860, ils ont acquis la trentaine d’hectares et le bâtiment construit par une coopérative à la fin des années 1840. Auguste Leclercq et son père font partie des signataires, avec Pouliquen et Alphonse Morellet, de l’acte notarié par lequel le groupe fouriériste achète le domaine [4].
L’arrivée de Leclercq au sein de la colonie sociétaire suggère qu’il fait déjà partie des rangs sociétaires ou qu’il entretient des relations avec certains fouriéristes [5]. Il est administrateur de la société civile immobilière qui possède les terres et le bâtiment du Ménage à partir de 1860 ; dans cette fonction, il favorise le développement des plantations [6]. En 1862, sa sœur, Aimée Irma Leclercq, épouse d’un nommé Charlot, prend des actions dans la société [7]. Il démissionne en 1863 de ses fonctions d’administrateur [8] ; il continue cependant à siéger parmi les syndics [9]. En mai 1864, il transmet une partie de ses actions de la société civile immobilière à ses trois enfants [10].
Au milieu des années 1860, plusieurs disciples de Fourier, dont François Barrier et Jean-Baptiste Noirot, tentent de rassembler leurs condisciples et de relancer l’activité de l’École sociétaire. En 1866, ils créent une société en commandite, dont Auguste Leclercq prend deux actions, de cinquante francs chacune [11].
La même année, il participe à la création de La Sincérité, une coopérative de consommation parisienne à laquelle appartiennent plusieurs autres fouriéristes [12]
Auguste meurt en 1867, suivi par son père en 1868. Après son décès, au moins deux de ses fils, Auguste Henri et Paul Alfred continuent à fréquenter la colonie sociétaire. Le premier y est recensé en 1876, mais vit principalement à Paris où il est employé à la mairie du 5e arrondissement (1881) puis à la préfecture de la Seine (1888) [13] ; le second est domicilié à Condé dans les années 1880 [14].
[1] Archives nationales, F/18/1788, dossier Leclercq ; Bibliographie de la France ou Journal général de l’imprimerie et de la librairie, 7 février 1846, n°6, p. 72 ; Dictionnaire des imprimeurs lithographes du XIXe en ligne.
[2] Bulletin des lois du royaume de France, 2e semestre 1845, n°1268, p. 1316. Base Brevets du XIXe siècle, brevet n°1 BB 1963.
[3] Archives nationales, F/18/1788, dossier Leclercq ; Dictionnaire des imprimeurs lithographes du XIXe siècle en ligne.
[4] Archives privées de la colonie de Condé, « Rapport du syndicat résumant le mouvement de la Société « La Colonie » depuis son origine jusqu’au 31 mars 1870 », par Alphonse Morellet, président du syndicat, 5 juin 1870 (transcription dactylographiée du rapport).
[5] Lors du recensement de 1856, il existe dans la colonie de Condé un nommé Jean Leclercq, qui n’est plus présent lors du recensement suivant et dont on ignore s’il a des liens de parenté avec Auguste.
[6] Archives privées de la colonie de Condé, « Rapport du syndicat résumant le mouvement de la Société « La Colonie » depuis son origine jusqu’au 31 mars 1870 », par Alphonse Morellet, président du syndicat, 5 juin 1870 (transcription dactylographiée du rapport).
[7] Archives privées de la colonie de Condé, registre du syndicat de la Société civile immobilière, délibération du 15 mars 1862.
[8] Archives privées de la colonie de Condé, registre du syndicat de la Société civile immobilière, délibération des 24 août et 12 octobre 1863.
[9] Archives privées de la colonie de Condé, registre du syndicat de la Société civile immobilière, avril 1864-mars 1867).
[10] Archives privées de la colonie de Condé, registre du syndicat de la Société civile immobilière, 22 mai 1864.
[11] École normale supérieure, fonds Considerant, carton 3, dossier 3, acte de société, 6 juin 1866.
[12] Jean Gaumont, Histoire générale de la coopération, tome 1, Paris, Fédération nationale des coopératives de consommation, 1924, p. 492-493.
[13] En 1881 lors du décès de sa tante Aimée Irma Charlot, née Leclercq ; en 1888 lors du décès de son frère Paul. Quand lui-même décède à Paris en 1893, il est « rentier ».
[14] Il est domicilié à Condé lors du décès de sa tante Aimée Irma Charlot, lors du recensement de 1886 et lors de son décès en 1888. Il est généralement qualifié de « rentier », sauf lors du recensement de 1886 où il est indiqué comme « horloger ».
Sources :
Archives nationales, fonds Fourier et Considerant, 10 AS 32 (681 Mi 53 vue 401), assemblée générale de la société en commandite Noirot.
École normale supérieure, fonds Considerant, carton 3, dossier 3, acte de société, 6 juin 1866.
Archives de Paris, V3E/N1350 état civil reconstitué, acte de naissance de Victor Auguste Leclercq, 23 janvier 1818 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 46/57).
Archives de Paris, V3E/M534, état civil reconstitué, acte de mariage de Victor Auguste Leclercq et Stéphanie Josse, 28 mai 1853 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 28/51).
Archives départementales des Yvelines, état civil de Condé-sur-Vesgre, acte de décès de Victor Auguste Leclercq, 10 septembre 1867 (en ligne sur le site des Archives départementales des Yvelines, vue 246/286).
Archives départementales des Yvelines, état civil de Condé-sur-Vesgre, acte de décès de Pierre Augustin Leclercq, 16 août 1868 (en ligne sur le site des Archives départementales des Yvelines, vue 259/286).
Archives départementales des Yvelines, état civil de Condé-sur-Vesgre, acte de décès d’Aimée Irma Leclercq veuve Charlot, 11 juin 1881 (en ligne sur le site des Archives départementales des Yvelines, vue 139/314).
Archives départementales des Yvelines, état civil de Condé-sur-Vesgre, acte de décès de Paul Alfred Leclercq, 2 novembre 1888 (en ligne sur le site des Archives départementales des Yvelines, vue 236/314]).
Archives de Paris, V4E 10292, état civil du 18e arrondissement, acte de décès d’Auguste Henri Leclercq, 7 décembre 1893 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 13/19).
Archives départementales des Yvelines, recensement de Condé-sur-Vesgre, 1856 (en ligne sur le site des Archives départementales des Yvelines, vue 14/19).
Archives départementales des Yvelines, recensement de Condé-sur-Vesgre, 1861 (en ligne sur le site des Archives départementales des Yvelines, vue 9/25).
Archives départementales des Yvelines, recensement de Condé-sur-Vesgre, 1866 (en ligne sur le site des Archives départementales des Yvelines, vue 13/27).
Archives privées de la colonie de Condé, « Rapport du syndicat résumant le mouvement de la Société « La Colonie » depuis son origine jusqu’au 31 mars 1870 », par Alphonse Morellet, président du syndicat, 5 juin 1870 (transcription dactylographiée du rapport).
Archives privées de la colonie de Condé, registre du syndicat de la Société civile immobilière, 1860-1867.
Bibliographie de la France ou Journal général de l’imprimerie et de la librairie, 7 février 1846, n°6 (en ligne sur Gallica).
Bulletin des lois du royaume de France, 2e semestre 1845, n°1268, p.1316 (en ligne sur Gallica).
Bibliographie :
Jean Gaumont, Histoire générale de la coopération, tome 1, Paris, Fédération nationale des coopératives de consommation, 1924, tome 1, 630 p.
Sitographie :
Dictionnaire des imprimeurs lithographes du XIXe siècle en ligne.
Institut national de la propriété industrielle, Base Brevets du XIXe siècle, brevet n°1 BB 1963.
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