Né le 6 juillet 1822 à Saint-Jean-du-Gard (Gard), décédé le 15 novembre 1866 à Nîmes (Gard). Avocat, magistrat et propriétaire. Actionnaire de la Librairie des sciences sociales.
Louis Alfred de Possac est le fils d’un receveur des finances. Il fait des études de droit, jusqu’à la licence obtenue en 1844. Il s’inscrit au tableau des avocats de Nîmes l’année suivante. Il semble avoir cependant peu exercé. En 1853, il entre dans la magistrature, d’abord comme juge auditeur au tribunal de Saint-Pierre (Martinique), puis comme juge de 1856 à 1859 à Marie-Galante (Guadeloupe), et enfin comme juge d’instruction dans la même juridiction. Il bénéficie d’abord d’appréciations favorables de ses supérieurs : « intelligent, désireux de s’instruire. Continue à travailler avec zèle » [1]. En raison de problèmes de santé, il obtient en 1857 un congé pour sa convalescence, plusieurs fois reconduit, ce qui lui permet de passer une grande partie de l’année dans sa région natale [2]. L’année suivante, il sollicite un poste en métropole, demande qu’il renouvelle à plusieurs reprises.
Son activité est envisagée de façon plus critique en 1862, notamment par le procureur général :
magistrat honnête mais peu zélé. Capacité très ordinaire, caractère faible, distrait, inquiet, un de ces hommes enfin qui subissent bien plutôt leurs fonctions qu’ils ne les exercent [3].
Louis Alfred de Possac obtient de nouveaux congés en 1862 et 1863 [4]. Il sollicite un poste en France ou en Algérie, en invoquant à nouveau des raisons médicales. Il n’obtient pas satisfaction, mais ne retourne pas aux Antilles. En octobre 1863, il se marie avec Zélie Rédarès, fille d’un négociant décédé. Lors de la cérémonie, il se présente comme « avocat et propriétaire », même si, dans son dossier de magistrat, sa démission n’intervient qu’en décembre 1863. Le couple a deux enfants, une fille née en 1864 et un garçon né en mars 1867.
Au milieu des années 1860, quelques fouriéristes, et en particulier François Barrier et Jean-Baptiste Noirot s’efforcent de réorganiser l’École sociétaire. Ils créent en 1866 une société en commandite propriétaire de la Librairie des sciences sociales, à la fois maison d’édition, lieu de diffusion de livres et siège du mouvement fouriériste. Sans que l’on sache comment et depuis quand il est entré en relation avec les fouriéristes, Possac apporte 1 000 francs au capital. Il décède peu après ; sa veuve conserve ses actions et envoie une procuration pour l’assemblée générale qui, dans l’hiver 1869-1870, transforme la société en commandite en société anonyme. Mais elle n’entretient plus ensuite de relation avec le Centre phalanstérien de Paris.
[1] Archives nationales, BB6/II/346, dossier de Possac-Génas, notice de 1854. Ce dossier indique en effet « Possac-Génas » alors que l’état civil ne mentionne que « Possac ».
[2] Bulletin officiel de la Guadeloupe, 1857, p. 270, 483, 573, 871.
[3] Archives nationales, BB6/II/346, dossier de Possac-Génas, notice de 1862.
[4] Bulletin officiel de la Guadeloupe, 1862, p. 348, 478. ; 1863, p. 41 et 65.
Sources :
Archives nationales, BB6/II/346, dossier du magistrat Possac-Génas,
École normale supérieure, carton 3, dossier 3, chemise 1, acte de société, 1866 ; carton 13, dossier 1, lettre de Mme de Possac, 18 décembre 1868.
Archives municipales de Nîmes, état civil, acte de mariage du 14 octobre 1863 (en ligne sur le site des Archives municipales de Nîmes, vue 198/257).
Archives municipales de Nîmes, état civil, acte de décès, 16 novembre 1866 (en ligne sur le site des Archives municipales de Nîmes, vue 301/336).
Bulletin officiel de la Guadeloupe, 1857, 1862 et 1863 (en ligne sur Hathi Trust Digital Library).
La Science sociale, 15 février 1870, liste des actionnaires de La Science sociale (en ligne sur Gallica).
Sitographie
Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Annuaire rétrospectif de la magistrature XIXe-XXe siècle.
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